Constantine - ARTISANAT ET METIERS

L’Algérie, véritable école de dinanderie



L’Algérie, véritable école de dinanderie
Lors d’une conférence qu’elle a animée, hier, au Musée national du Bardo, à l’occasion du mois du patrimoine célébré chaque année du 18 avril au 18 mai, Mme Chérifa Tayan, chercheur et professeur à la faculté d’archéologie de l’université d’Alger, a axé son intervention sur la diversité et l’authenticité de la dinanderie algérienne, datant des 17 et 18e siècles.
«L’Algérie était une véritable école de dinanderie» à indiqué la conférencière. Mettant en valeur la richesse et la diversité des objets ainsi que le savoir faire des artisans de cette époque, elle affirme qu’ils «imprimaient aux œuvres un style typiquement et authentiquement algérien».
«Les objets fabriqués en Algérie à l’ère ottomane étaient authentiques de par les motifs, les formes, et les techniques utilisées et n’ont pas subi une grande influence de l’artisanat ottoman», a affirmé le chercheur. Elle cite, à ce titre, les motifs les plus utilisés, les différentes fleurs que l’on retrouvait dans les jardins algériens, telles que le jasmin, la jacinthe, le narcisse, les roses et les pivoines.
«Même dans les minimes motifs turcs utilisés, il y avait une touche typiquement algérienne», a précisé Mme Chérifa Tayan. Elle évoque, dans ce sens, les figures géométriques ornant les objets, comme les étoiles, les carrés et les losanges, ainsi que la calligraphie arabe «utilisée dans tout le monde musulman». La conférencière a, par ailleurs, lors de cette rencontre, mis en exergue la diversité des produits artisanaux en dinanderie fabriqués en Algérie et consistant notamment en divers articles ménagers et de décoration tels que les plateaux, appelés communément «sni», «tabsi l’achaouat» (plat de présentation du couscous), « mibkhara» (encensoir), ou «etassa» (récipient d’eau), tous ces objets ayant «subi par le temps une diversification de leurs usages».
«L’objet fabriqué portait soit la signature de l’artisan qui l’a conçu, soit du propriétaire», a ajouté le chercheur en soulignant «l’élégance», des articles en dinanderie fabriqués en Algérie durant les différentes époques.
Pour rappel, le Musée national du Bardo qui abrite une importante collection d’objets en cuivre des différentes régions du pays qu’il ne cesse d’enrichir, organise une exposition sous le thème «La dinanderie, un art de vivre algérien», qui se poursuivra jusqu’au 18 mai date de la clôture du mois du patrimoine.
Par : CHAFIKA KAHLAL


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