Constantine - El Khroub

El Khroub - L’opération nécessitera des moyens «peu coûteux»: Le tombeau de Massinissa peut être valorisé à moindre frais



El Khroub - L’opération nécessitera des moyens «peu coûteux»: Le tombeau de Massinissa peut être valorisé à moindre frais




La mise en valeur du tombeau de Massinissa, un monument vieux de 1.800 ans, nécessite des moyens «peu coûteux», impliquant archéologues et historiens, affirme l’archéologue Hocine Taoutaou qui préconise «la sensibilisation du grand public» à la fragilité du site classé sur la liste du patrimoine national protégé.

Opposé aux grands projets touristiques, ce chercheur avance quelques propositions de sauvegarde et de mise en valeur du site, à l’exemple d’une «clôture interdisant d’approcher le tombeau à moins de cinq mètres», afin de préserver la pierre mais aussi le «respect d’un périmètre de sécurité de 200m suivant les normes universelles».

L’installation d’une stèle, d’un panneau d’information, voire un petit espace d’exposition, sont également souhaités.

Actuellement le tombeau du roi Massinissa «se porte plutôt bien», rassure l’archéologue du Centre national de recherche préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah). Mais la pierre, nuance-il, souffre de l’érosion, en même temps qu’elle est exposée au vandalisme, «un des principaux problèmes» à traiter en urgence.

Sans grande protection, le site, sous tutelle de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (Ogebc), devient, de nuit, «un lieu pour délinquants», renchérissent les gardiens qui regrettent de ne pas être appuyés par des agents de l’ordre. Pourtant, le site devait recevoir des équipements de sécurité début 2013, comme annoncé par le directeur de l’Ogebc, Abdelwahab Zekagh.

Par ailleurs, des spécialistes plaident pour une reconstitution à l’identique de la sépulture qui, selon eux, semble possible. Toutefois, d’autres s’opposent à ce type de restauration et avancent pour arguments le «manque de compétences dans ce domaine» et la crainte que les normes ne soient pas respectées.

Selon Hocine Taoutaou qui plaide, avec d’autres archéologues algériens, pour l’ouverture d’une école d’architectes des monuments bénéficiant d’une expertise étrangère, il existe une base de données très riche sur Massinissa et son tombeau «non encore éditée».

Inscrites parmi les priorités du programme de la manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015», les opérations de restauration du site devraient, dans en premier lieu, «rectifier les massacres» des précédentes restaurations. Il s’agira de «restituer les fausses portes et enlever l’arc en béton à l’entrée du site», affirme le directeur de l’Ogeb.

Le responsable a évoqué, par ailleurs, un projet de mise en valeur conséquent pour le tombeau ainsi que la création d’un «Jardin archéologique» autour du site, le projet de reconstitution du «Village numide» n’étant «plus à l’ordre du jour», a-t-il dit.


R. C.



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