Constantine - Didouche Mourad

De Bizot à Didouche-Mourad, l’histoire revisitée !



De Bizot à Didouche-Mourad, l’histoire revisitée !




Située à un jet de pierre au nord de Constantine, Didouche-Mourad, ex-Bizot, est une importante commune de la wilaya.

Créée par décret du 15 janvier 1856, elle est de ce fait considérée comme étant l’une des premières communes mixtes de plein exercice d’Algérie, avec pour premier maire, madame Justin Lallane (1856/1870).

Baptisée, d’abord, du nom d’un général de l’armée française, Michel Brice Bizot, né le 3 octobre 1795 à Bitche (Moselle-France). Elevé au rang de colonel le 19 décembre 1849, il a assumé la fonction de directeur de l’armée à Constantine et commandeur de la légion d’honneur le 14 janvier 1855, puis général de division le 12 avril 1855.

Envoyé en mission en Ukraine, il fut tué le 15 avril 1855 à Sébastopol, lors d’une inspection des travaux des tranchées d’abris de guerre des Anglais.

Puis, au nom d’un martyr et combattant de la Révolution algérienne, Didouche Mourad (Si Abdelkader) en l’occurrence, né le 13 juillet 1927 à El Mouradia à Alger, au sein d’une famille originaire du village d’Ibskriène, commune d’Aghrib en Grande Kabylie.

Après des études à Alger, il regagna l’OS en 1947 dont il était membre fondateur actif. Il constitue en 1952, avec Mustapha Benboulaïd, un noyau clandestin à Alger. Ayant participé à la réunion des «22» historiques de la Révolution, tenue en juin 1954, d’où émerge le premier Conseil de la Révolution dont il était membre, parmi 5 autres, tout en étant l’un des éminents rédacteurs de la déclaration du 1er Novembre 1954, il fut désigné responsable de la Zone II (wilaya II).

Il est tombé au champ d’honneur, le 18 janvier 1955, dans la bataille du douar Souadek à Oued Boukarkar, non loin de la région de Bizot, qui porte donc aujourd’hui son nom, Didouche-Mourad.

Ceci pour dire qu’un large pan de l’histoire de cette commune est en train d’être dépoussiéré par un ancien cadre forestier en retraite, originaire de ce patelin, en l’occurrence monsieur Aouati Maâmar, qui a consacré presqu’une année de son temps (recherches et investigations), pour reconstituer, bénévolement et gratuitement, une nouvelle monographie de la commune, revue, actualisée et enrichie.

Un travail d’une qualité et d’une importance sans équivoque, qu’il a voulu remettre aux responsables municipaux pour exploitation et publication sur le site web de la commune, pour que l’intérêt soit général.

Un travail bien sourcé et impeccablement agencé, qui prend son départ à la date de création de cette ancienne commune mixte où tout est indiqué: présentation de la commune avec un aperçu historique, sa situation géographique, sa superficie totale, agricole et forestière, son milieu biotique et physique, son climat, son hydrographie, sa population et ses activités, etc., le tout agrémenté d’un très riche album de photos historiques et d’importantes annexes historiques et actuelles.

On a même découvert que l’empereur de France, Napoléon III, est passé par là un certain 28 mai 1856, lors de son passage à Constantine.

Malheureusement, les responsables municipaux actuels ont catégoriquement décliné cette offre, un «cadeau empoisonné»?

Pour des prétextes fallacieux !

A-t-on, à ce point, peur de notre histoire, de notre géographie et de nos archives?

A. M’haïmoud



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