Constantine - Revue de Presse

Constantine, un Ramadhan dans la tradition



Publié le 14.03.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
ABDELHAK MÉBARKI

Le Ramadhan est un mois particulier. Période où l'esprit religieux se mélange aux ambiances festives des soirées animées, ce mois est celui du ressourcement dans les traditions. Et quelle ville mieux que Constantine peut vivre avec autant de ferveur le retour du mois sacré ?
La recherche du temps perdu hante les esprits et les souvenirs des Ramadhan d'antan reviennent, comme un doux parfum de fleur d'oranger, comme la saveur exquise d'une «djouzia», comme un morceau de malouf qui plane au-dessus des précipices... Déambuler dans les vieux quartiers de la cité comme pour revisiter sa mémoire est une manière, pour beaucoup de Constantinois, de redécouvrir les mille et une facettes d'une vie ramadanesque riche en couleurs et en senteurs.

Reviennent alors les doux parfums du passé...

La balade sur les vieux pavés de la médina s'apparente alors à un acte culturel. Quant aux emplettes, elles deviennent un simple alibi, un moyen de se retremper dans cette ambiance si particulière au Ramadhan. Les pères de famille et les ménagères s'entrecroisent, surchargés de victuailles, au cœur de la cité millénaire, à travers les labyrinthes de ces ruelles étroites ruisselant de nostalgie. Rues grouillantes de monde où se déplacer demande parfois beaucoup de temps et une sacrée dose de patience, un véritable bain de foule, dit-on. Grosse affluence autour des étals de fruits et légumes qui sont autant cotés que les sucreries, les zlabias, djaouzias, kalb el-louz et autres produits de la pâtisserie locale. Les marchands, toutes catégories confondues, font des affaires bien rondelettes au cours de ce mois sacré, ce qui se traduit, de l'autre côté, par des «ardoises» plus salées. Cette frénésie des achats est propre à cette période alors qu'on devrait se rappeler que c'est aussi un mois de pénitence.

Le malouf au programme

Pour le côté jardin, demandez le programme ! Les soirées musicales sont toujours présentes à Cirta durant le mois sacré, parallèlement aux veillées religieuses qui lui confèrent son caractère de mois de la piété. C’est l’occasion rêvée d’aller de nouveau à la rencontre du malouf, ressuscité l’espace d’un temps, pour le bonheur des amateurs de cette musique citadine par excellence, une manière comme une autre d’oublier les durs moments parfois vécus durant la journée de jeûne. Les «chouyoukh» répondront encore présents pour animer des soirées qui enchanteront certainement les amateurs de cette belle musique citadine et tous les mélomanes dans le décor spacieux de la maison de la culture Malek-Haddad ou de l'imposant complexe Salah-Bey (Zénith). À Constantine, on ne peut imaginer un Ramadhan sans malouf. Pour Touati Toufik, artiste interprète au disque d’or qui devrait se produire les 15 et 21 mars prochains : «Une telle opportunité nous permettra de renouer avec la scène et de retrouver du coup, notre cher public…».
Abdelhak Mebarki




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