Tout en accusant les autorités de les avoir méprisés, les concernés réclament une indemnisation digne et juste.
Les propriétaires des douze locaux commerciaux situés rue Rahmani Achour, à proximité de l’hôtel Cirta, expriment leur colère envers les services de la wilaya et les accusent d’avoir transgressé la loi en détriment de leurs droits. Ils l’ont exprimé haut et fort, hier matin, lors de l’entame de l’opération de démolition de ces commerces, en prévision du projet d’extension de l’hôtel Cirta, en présence des services de la direction de l’urbanisme et de la construction (DUC), de la DRAG et ceux de la commune de Constantine.
Une action qui a provoqué le mécontentement et la colère des marchands concernés. Certains d’entre eux, particulièrement les commerçants de laine, ont refusé carrément de libérer les locaux avant d’être indemnisés dignement.
«L’expropriation a été faite de manière illégale et la wilaya a d’emblée transgressé la loi. Car ce genre d’opérations se fait sous la supervision d’une commission d’évaluation et en présence de tous les concernés. Chose qui n’a pas eu lieu», a fulminé Kamel Boudemagh, un des propriétaires.
«Nous avons été lésés et méprisés plusieurs fois en dépit des requêtes que nous avons adressées à tous les services concernés à l’instar du wali, le DUC et autres. Ces derniers refusent de communiquer avec nous et se contentent de nous envoyer un huissier de justice», a-t-il ajouté.
Ces commerçants affirment avoir été victimes d’une injustice terrible avec la complicité des autorités locales.
«Ils nous ont proposé une indemnisation de 240 millions pour un local situé dans un lieu stratégique, en plein centre-ville et juste à côté de l’hôtel historique Cirta. C’est une somme dérisoire qui ne permet pas d’acheter un autre magasin dans les communes les plus isolées. C’est inadmissible», s’est révolté M. Boudemagh.
Et de poursuivre que ce projet n’entre pas dans le cadre de l’utilité publique, comme prétendent les responsables locaux. Il s’agit d’un commerce, dont l’EGT Est et le groupe Marriott vont en bénéficier et non pas le citoyen.
«Une utilité publique concerne un établissement scolaire, un hôpital ou une route pour les citoyens et non pas les extensions d’un hôtel de luxe. Il y a beaucoup de suspicions dans cette affaire, ce qui a poussé les autorités à accélérer l’opération de démolition», a-t-il indiqué.
Selon notre interlocuteur, les services de la commune n’ont pas attribué le permis de construire pour les travaux de cette extension. Ce qui reste à confirmer.
«A ce jour nous ne sommes pas indemnisés ni transférés vers d’autres locaux. Nous demandons des indemnisations dignes, car nous exerçons ici depuis 52 ans. En plus, l’affaire est toujours en justice, ce qui interdit toute sorte d’opérations de démolition sans que le tribunal ne tranche définitivement», a conclu M. Boudemagh.
Sur place, la réticence des autorités locales présentes et leur refus de nous donner des explications ouvrent le champ libre aux doutes et à toutes les supputations.
Photo: L'opération de démolition entamée hier continue de faire des remous
Yousra Salem
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Posté Le : 21/09/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Yousra Salem
Source : elwatan.com du mercredi 21 septembre 2016