Des scènes vivantes d’époque seront reconstituées à partir de documents, avec le Bey et ses auxiliaires siégeant dans la salle du Madjliss.
En 2010, le palais du Bey a été classé Musée public national des arts et des expressions culturelles traditionnelles (Mpnaectc) ; il a de ce fait acquis une autonomie financière en 2011.
Depuis, le dernier bey de la période ottomane, à savoir El Hadj Ahmed Bey (constructeur de l’édifice), fait l’objet d’une large recherche historique menée par une équipe d’historiens et d’archéologues, de mouvements associatifs et d’anciens habitants de la ville, sous la houlette de la directrice de l’établissement, Chadia Khelfallah.
«La décision de la ministre de la Culture de réserver une salle au palais à la mémoire du redoutable Ahmed Bey, nous a poussés à revisiter son histoire. Ce ne sera qu’après une étude rétrospective visant à restituer l’identité réelle de ce grand homme.
Il faut dire que les écrits de certains, à l’exemple de ceux du Français Charles Féraud et de l’officier allemand Fendlein Schlausser, qui côtoya de près le Bey, notamment durant son séjour à Constantine entre 1832 et 1835 (au palais) ont terni son parcours», a affirmé Mme Chadia Khelfallah.
Selon elle, cette mission implique une recherche objective surtout que celle-ci repose sur les écrits et également sur l’héritage oral.
«Il sera question de se ressourcer auprès des connaisseurs en possession de quelques vérités. L’objectif est de donner à la future génération une version crédible de l’histoire du Beylik de l’Est», précise-t-elle.
Par ailleurs, cette recherche ne sera pas classée dans des rayons d’une bibliothèque, elle sera concrétisée de visu au palais. L’équipe compte sur la scénographie pour la reconstitution d’une partie du quotidien du bey, à l’exemple du Madjliss El Bey.
Notre interlocutrice nous explique que le concept du «Madjliss» équivaut à celui actuel de «gouvernement».
Cette salle comprendra l’ensemble des hautes personnalités du Beylik de l’Est: Hadj Ahmed Bey (dont la physionomie fait actuellement l’objet de recherches), et ses auxiliaires, comme «Gaid Eddar», Khaznadji, le Cadi, Bacha Hamba, Elhares, Bach Kahlia ou Gaid Marzouk et Bach Kateb.
Ces personnages seront représentés dans le décor de l’époque. Le Madjliss sera donc prêt à être visité dès le mois de juin prochain, selon la responsable du Mpnaectc.
Il est à préciser qu’entre 1835 et 1837, le bey fit de son palais une forteresse et un lieu de résistance.
Notons que la vocation du Musée public national des arts et des expressions culturelles de Constantine est celle de la restitution du patrimoine matériel (le palais et les objets de valeur) et immatériel: l’artisanat, la musique (malouf, aïssaoua, Fkiret), la broderie traditionnelle, la distillation des eaux florales et bien d’autres traditions menacée de disparition.
O. -S. Merrouche
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Posté Le : 30/12/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: O.-S. Merrouche
Source : El Watan.com du jeudi 27 décembre 2012