En plus des services concernés, le citoyen n’est pas toujours une victime innocente, car par son attitude laxiste, et sa complaisance, il est quelque part complice de beaucoup de déboires dus au manque d’hygiène.
Chaque année, des mesures «drastiques», spécial Ramadhan, sont prises par les différents services communaux chargés de la santé publique et de l’hygiène. Néanmoins, cela fait très longtemps que celles-ci sont très peu, voire pas du tout, appliquées. Preuve en est que les mercantis de tout bord continuent de brasser, dans l’impunité totale, de l’argent indûment gagné, et qui plus est aux dépens de la santé du consommateur. Le citoyen n’est pas, entendons-nous bien, toujours une victime innocente. Par son attitude laxiste, et sa complaisance, il est souvent complice de tout ce qui lui arrive de regrettable.
D’autre part, pourquoi les services concernés devraient-ils attendre le mois sacré pour opérer, dès lors qu’il a déjà été signalé plusieurs cas d’intoxications alimentaires en ce début de saison estivale?
La vente, tous azimuts, de produits alimentaires à l’origine douteuse continue de faire rage, et ce au vu et au su de ces mêmes services, censés être les garde-fous de la société, surtout qu’ils ont toutes les prérogatives pour agir. Pourquoi, par exemple, n’iraient-ils pas vérifier la provenance et les conditions de fabrication de ce pain qu’on étale partout dans les rues, quasiment à même le sol, à proximité des pots d’échappement, des bennes à ordures et des crachats de passants inconscients?
Le boulevard Belouizded (ex-Saint-Jean), la rue Abderrahmène Bouderbala (ex-Petit), la vieille ville, Daksi…pour ne citer que ces endroits-là, sont devenus des boulangeries à ciel ouvert.
D’autres denrées sont proposées un peu partout à travers la ville, sur des étals de fortune, au mépris de toute règle d’hygiène. Encore à titre indicatif, de la pizza, avec harissa et mayonnaise, -des sauces particulièrement vulnérables à la chaleur-, se vend toute la journée au jardin public Bennacer. D’autres produits, comme les sorbets et les crèmes glacées, lesquels sont, comme chacun sait, préparés à base d’œufs et de lait, sont stockés dans des appareils frigorifiques rarement dégivrés, encore moins nettoyés, perdant de ce fait une grande partie de leur capacité de conservation. Nous avons constaté le fait de visu, où des marchands peu scrupuleux ont servi des semblants de sucettes glacées complètement fondues à d’innocents enfants et à des adultes distraits.
De la viande et dérivés, merguez, saucisses, pâtés et autres étranges mixtures non identifiées, s’écoulent également dans tous les marchés de la ville. Autre pratique courante, -à haut risque même- (bien qu’elle émane d’une bonne intention) est l’eau mise à la disposition des passants pour étancher leur soif par temps chaud, avec un broc commun, sur les parvis des mosquées et autres commerces. Voilà des choses potentiellement nocives pour la santé publique que les services d’hygiène devraient rapidement cibler.
Pour rappel, la convention de partenariat dans les domaines de la santé, de l’environnement et l’assainissement, signée par les deux P/APC de Constantine et d’El Khroub, qui a pris effet à partir de mercredi, devrait, en principe, s’occuper, en priorité, du volet de l’hygiène, surtout durant les grosses chaleurs et le mois de Ramadhan, une période propice à tous les excès.
Farida Hamadou
Posté Le : 30/06/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: Caricature de Souhayla ; texte: Farida Hamadou
Source : El Watan.com du dimanche 30 juin 2013