Constantine - Guide touristique de la ville: Des informations erronées

Enfin, Constantine possède un guide touristique !

Un catalogue de 26 pages a été édité par la direction de wilaya du tourisme et de l’artisanat sur la ville du Vieux Rocher. L’objectif est de donner un avant-goût au visiteur qui se rend pour la première fois à l’antique Cirta.

Donc, il est question de mettre en évidence l’Histoire de la ville, ses sites et monuments touristiques ainsi que ses traditions.

Paré de couleurs vives et séduisantes, la conception du guide n’est pas male tout comme la qualité d’impression.

Ceci dit, l’initiative louable est entachée par des erreurs dans le contenu, liées à l’authenticité de certaines informations.

Chronologiquement parlant, Constantine a été dominée par les ottomans bien avant qu’elle ne soit prise par les Français en 1837. Comme l’indique très justement le fait historique rapporté, «la période ottomane s’ouvre en 1552», l’erreur s’est introduite dans l’emplacement des textes réservés à la présentation des deux périodes.

Il est plus correct de citer l’existence ottomane avant celle française. Aussi, le guide évoque plusieurs lieux de cultes chrétiens ayant existé à la période coloniale française comme l’église du Sacré-Cœur (Coudiat Atty) et la cathédrale Notre dame des sept douleurs.

Aujourd’hui, ces lieux sacrés non plus cette vocation et font partie du patrimoine matériel islamique de Constantine, puisque ils se présentent respectivement comme la mosquée El Istiklal et la mosquée souk El Ghezel.

Le guide se trompe aussi en titrant «Arcades Romaines» en voulant parler de l’aqueduc romain.

Le document en question n’est pas un bouquin d’histoire, mais plutôt un guide touristique des monuments actuels, et c’est là où se trompent les concepteurs. Ceux-ci évoquent également d’autres lieux et traditions qui n’ont gardé de leur existence qu’un simple souvenir lointain.

C’est le cas du chemin des touristes dont la réhabilitation demeure à ce jour un rêve lointain ou encore l’habit traditionnel féminin, la M’laya, rangée depuis des décennies, dans les armoires des vielles femmes constantinoises.

Pour être sérieux, la direction du tourisme devrait revoir sa copie.

O. -S. Merrouche