Constantine : Courtes, très courtes…les soirées de ramadhan

Comme à l’habitude, le mois du ramadhan est mis à profit par les familles constantinoises pour briser la sacro-sainte règle qui voudrait que les habitants de la ville se comptent parmi les plus couche-tôt du pays.

Si durant la journée, les rues sont désertées du fait de la canicule qui caractérise la capitale de l’Est en ces premiers jours du mois sacré, elles sont littéralement prises d’assaut dès la rupture du jeûne, et plus particulièrement après la prière des Tarawih.

En effet, ce n’est qu’aux alentours de 22 heures que la ville s’anime, et ce sont de longues processions de femmes et d’enfants qui arpentent inlassablement les artères commerciales du centre-ville dont les vitrines se sont parées, pour la circonstance, de leurs plus beaux atours.

Ainsi, il est bien difficile de se mouvoir librement sur le boulevard Belouizdad, la rue du 19-Mai et l'avenue Larbi-Ben-M’hidi (Trik Jdida) tant la foule se fait dense.

De leur côté, si les cafés sont peu fréquentés à cause de la chaleur, les terrasses sont quant à elles envahies par les amateurs de dominos et de jeux de cartes: rami, belote, tarot…

Comme c’est la saison, ils innovent en proposant des sorbets aux multiples saveurs, rafraîchissements très prisés par les veilleurs.

Passé minuit, les rues commencent à se vider des familles, alors que pour les plus jeunes, les soirées s’allongent jusqu’aux premières lueurs de l’aube avec le rituel des brochettes de viande avalées à la va-vite devant un barbecue de fortune.

Côté sécurité, la présence, discrète mais rassurante, des forces de l’ordre est pour beaucoup dans la «résurrection» nocturne que connaît la ville des Ponts.

À côté, il faut également compter le nouveau venu dans le paysage urbain: le tramway de Constantine lequel, entré en service à la veille du mois sacré, assure le transport jusqu’à 1h du matin et permet ainsi à beaucoup de familles de pouvoir profiter de la fraîcheur nocturne et flâner tranquillement au centre-ville, sans s’inquiéter du manque de transport au retour.

Ainsi vont ces premières soirées ramadhanesques que tout le monde s’accorde à trouver courtes, très courtes…

Issam Bouleksibat