Après plusieurs années de calvaire vécu par la population de la commune de Ben Badis, à cause des effets néfastes et indésirables du lixiviat, provenant de la fermentation des produits liquides, dégagés par les déchets ménagers accumulés au centre d’enfouissement technique (CET) de Boughreb, c’est la délivrance pour les riverains et les habitants de certaines agglomérations limitrophes.
On apprend ainsi qu’un projet de réalisation d’une nouvelle station de traitement du lixiviat et un deuxième casier seront lancés, durant le premier trimestre de l’année en cours.
Rappelons que des habitants de la commune de Ben Badis ont souffert durant des années de sérieux problèmes de santé publique et d’environnement à cause de la non-conformité du CET de Boughreb avec les normes requises en matière de protection de l’environnement.
D’ailleurs, les riverains avaient organisé durant l’été de l’année 2014 un grand mouvement de protestation, qui a dégénéré en émeutes. Les protestataires avaient mis le feu à l’intérieur de l’établissement, causant des dégâts matériels estimés à plus de 30 milliards de centimes et la fermeture temporaire du CET.
Plusieurs d’entre eux avaient également lancé des affaires en justice, en présentant leurs dossiers comme une preuve à l’appui de la nocivité du liquide lixiviat. Aujourd’hui la bonne nouvelle s’annonce.
C’est la fin de la souffrance des habitants particulièrement ceux du village Khanaba, situé à 2 km de la ville de Ben Badis. Ce village habité par plus de 300 personnes se trouve entouré par une énorme quantité de lixiviat qui a formé des étangs au fil des années, ainsi qu’une grande décharge.
«L’opération a été gelée auparavant par l’État et on vient de débloquer 11 lots au niveau de plusieurs wilayas. Constantine a donc bénéficié d’un lot pour la réalisation de la station de traitement de lixiviat d’une capacité de 80 m3/jour, soit une moyenne de 4 m3/ heure. Le maître de l’ouvrage est l’Agence nationale des déchets (AND)», nous a déclaré Samir Redjehimi, directeur de l’environnement par intérim.
Ce dernier a affirmé que toutes les procédures administratives ont été achevées au niveau du ministère de tutelle et une attribution provisoire du projet a été faite au profit d’une entreprise nationale pour une enveloppe de 20 milliards de centimes. Cette même entreprise se chargera, selon ses dires, de la réalisation des projets similaires dans les wilayas de Mila et Sétif.
Notre interlocuteur avoue que si l’attribution officielle s’effectue sans contraintes, l’entreprise sera installée au début du mois de février pour un délai de réalisation de 12 mois. Le projet devrait être réceptionné en début de l’année 2020.
«La station est bien dimensionnée ; elle nous permettra un traitement efficace du lixiviat. Elle peut traiter même une charge polluante importante issue des matières organiques et chimique. Je vous informe aussi que l’eau qui provient du liquide lixiviat sera traitée et épurée à 80%. En d’autres termes, et avec une explication simple et claire, le rendement minimal de la station dans l’enlèvement de la pollution est à 95 %», a expliqué le même responsable.
Par ailleurs et toujours dans le but d’améliorer le fonctionnement du CET Boughreb, pour qu’il réponde aux normes environnementales et après la saturation du premier casier, M. Redjehimi nous a fait savoir qu’un deuxième casier d’une capacité de 300.000 m3 sera réalisé durant l’année 2019.
Ce projet a coûté à l’Etat 30 milliards de centimes, pour un délai de réalisation de 18 mois.
«Une fois nous obtiendrons le crédit de paiement (CP), nous lancerons les travaux. Et d’après les échos que nous avons eus de notre tutelle, cela va se faire au début du mois de février prochain», a-t-il précisé, en concluant qu’avec une bonne gestion, la durée de vie de ce casier pourra dépasser 5 ans.
Photo: La gestion des décharges demeure un sérieux problème pour les autorités
Yousra Salem
Posté Le : 11/01/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Yousra Salem
Source : elwatan.com du mercredi 9 janvier 2019