Le service d’épidémio-surveillance de la DSA tire la sonnette d’alarme.
Conformément au décret n° 91-514 relatif aux animaux interdits à l’abattage, tuer une agnelle représente un délit puni par la loi s’il est avéré que l’animal est âgé de moins de 5 ans.
Originaires pour la plupart de la région de Ouled Djellal (wilaya de Biskra), ces animaux sont connus pour être extrêmement réceptifs à la reproduction et constituent de fait le meilleur garant de la pérennité du cheptel ovin.
Or, faisant fi de cette réalité, de pseudo-maquignons massacrent chaque année des milliers d’agnelles victimes de la qualité de leur viande mais aussi de leur prix attractif par rapport à celui du bélier.
Face à la faiblesse, sinon l’inexistence de mécanismes de contrôle efficients, ces animaux continuent à être abattus sans distinction d’âge. Les auteurs de cette tuerie ne s’en cachent pas. Ils exposent leurs carcasses sur les nombreux étals sauvages qui fleurissent au sus et au vu de tous, police de l’environnement y compris, aux quatre coins de la ville de Constantine et plus particulièrement dans les quartiers de Souika, Oued El Had, Boudraâ Salah, Aouinet El Foul, Daksi et bien d’autres encore.
Le phénomène est récurrent et difficile à combattre en raison de la multiplicité des abattages clandestins disséminés dans des locaux, garages et autres gourbis. Un point noir sur lequel tient à revenir la responsable du bureau d’épidémio-surveillance de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Constantine.
Cette dernière souligne notamment l’importance des dommages collatéraux pouvant être causés par ces pratiques répréhensibles.
«N’étant pas estampillée, cette viande échappe à tout contrôle vétérinaire et représente par conséquent un gros risque sanitaire pour la santé du consommateur menacé dans le meilleur des cas d’allergies et de troubles gastriques plus ou moins sérieux», affirme la représentante de la DSA.
Par contre, ajoute-elle, le cheptel ovin placé sous contrôle sanitaire bénéficie d’une large couverture vaccinale contre la fièvre aphteuse ou la clavelée, deux maladies redoutables.
Moutons, agneaux, brebis et agnelles y compris, ce cheptel compte à l’échelle de la wilaya de Constantine 191.490 bêtes réparties au niveau de 1.547 élevages.
Le plus gros du cheptel est localisé à Aïn Abid où le service compétent de la DSA a répertorié 46.207 bêtes pour 249 élevages.
Constantine compte pour sa part 17.636 ovins répartis sur 182 élevages.
Lanterne rouge du cheptel en dépit d’une tradition qui semble désormais faire partie du passé, la localité de Messaoud Boudjeriou compte pour sa part à peine 2.238 bêtes pour 34 élevages.
En plus de l’abattage clandestin des agnelles, notre interlocutrice nous livre sa préoccupation concernant la réticence de certains éleveurs, notamment ceux de la commune de Messaoud Boudjeriou, à faire vacciner leur cheptel ovin, invitant dans la foulée les autorités locales à apporter aux éleveurs aide et assistance afin d’assurer le succès de cette opération prophylactique.
Ahmed Boussaïd
Posté Le : 23/10/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Ahmed Boussaid
Source : El Watan.com du mardi 23 octobre 2012