Le wali de Constantine a ordonné, hier, l’arrêt de l’exploitation du centre d’enfouissement technique (CET) de Doghra, dans la daïra de Zighoud-Youcef, jusqu'à la réalisation d’une expertise qui déterminera les dangers que représente ce centre pour la santé des habitants.
Après trois jours de protestation qui se sont transformés, dans la nuit de jeudi à vendredi, en émeutes, le premier responsable de la wilaya s’est enfin réuni, hier, avec des représentants des habitants et des associations de quartiers qui demandent la délocalisation de cette décharge publique vers un autre site, puisqu’il se trouve dans une zone agricole.
“Une enquête sera ouverte pour connaître les circonstances de cette situation”, a soutenu le wali lors de cette réunion.
Pour leur part, les habitants de la commune ont exigé un PV de la réunion pour s’assurer que les autorités respecteront leurs engagements.
“Notre mouvement de protestation ne cessera que lorsque les responsables de la wilaya délocaliseront ce centre”, nous a déclaré un habitant rencontré sur les lieux.
Et d’ajouter: “Comment peuvent-ils installer une décharge en pleine zone forestière? Il s’agit de notre santé et de celle de nos enfants”.
Rappelons à cet effet, qu’un mouvement de protestation a eu lieu, mardi dernier, suite à l’inauguration officielle, par le wali de Constantine, du CET de Doghra. Un mouvement qui a dégénéré en émeutes dans la soirée de jeudi à vendredi, où les manifestants ont mis le feu au domicile du chef de daïra, dans la cité Aïn-Fatma. Des affrontements ont éclaté entre une centaine d’habitants et les forces anti-émeutes. Dix personnes ont été arrêtées dont trois mineurs relâchés. S’agissant des arrestations dont la plupart ont des examens de fin de cycle, le wali s’est engagé à trouver une solution pour qu’ils ne ratent pas les épreuves, notamment le baccalauréat.
Souheila BETINA
Constantine - Le wali rencontre les représentants des associations: Calme précaire à Zighoud Youcef
(par A. Mallem. Le Quotidien d'Oran du dimanche 22 mai 2016)
Au cours de la rencontre qu'il a eu, hier samedi, au centre culturel de la ville, avec les représentants d'une vingtaine d'associations de Zighoud-Youcef, le wali de Constantine, M. Hocine Ouadah, a pris la décision d'engager une expertise au niveau du centre d'enfouissement technique (CET) de la localité de Doghra afin d'évaluer les répercussions de son activité sur l'environnement en général et sur la santé de la population en particulier. « Et c'est seulement à la lumière des résultats de cette expertise que l'avenir du centre sera déterminé », dira-t-il à ses interlocuteurs. Les informations que nous avons pu obtenir auprès de participants à cette rencontre qui s'est tenue au centre culturel de la ville en présence de représentants de la sûreté de wilaya et de la gendarmerie nationale, ainsi que du secrétaire général de la wilaya, les représentants des associations de Zighoud-Youcef sont intervenus et ont demandé à l'unanimité que cette question soit tranchée le jour même. Le wali avait consenti à entendre un expert local dans les questions de l'environnement, qui lui a certifié, arguments techniques à l'appui, que le centre en question n'est nullement viable parce qu'il a été construit sur un terrain glissant et il fait peser des menaces sur les nappes souterraines d'eau potable qui alimentent la ville, et aussi sur le cours d'eau qui coule à proximité. Cet expert fera savoir au wali qu'une commission d'expertise était déjà venue dans ce centre et avait conclu, dans son rapport d'enquête, que le centre n'est pas viable à cet endroit. Et M. Ouadah de répondre qu'il a eu connaissance du passage de cette commission mais que celle-ci avait soulevé quelques réserves techniques qui ne touchent pas à l'essentiel : la viabilité du centre. Pendant que la rencontre se déroulait dans la salle du centre culturel, au dehors la population était massée devant l'édifice et suivait attentivement les échos des interventions et discussions qui lui parvenaient au moyen de hauts parleurs installés sur la façade du centre par les organisateurs. Aussi, de temps à autre, des slogans et des réclamations fusaient et exigeaient la fermeture immédiate et sans condition du CET de Doghra. 15h30 passé, les représentants des associations n'avaient pas achevé leurs interventions et tout le monde attendait la réponse du wali au flot de réclamations et de revendications communiquées au premier responsable de la wilaya par des représentants de la population qui vit sous tension depuis plus d'une semaine, mais qui ne veut rien lâcher et exige des décisions immédiates.
Dans sa réponse, le wali a fait savoir que pour « le moment l'activité du centre de Doghra est arrêtée, surtout après les évènements qui s'y sont déroulés ces derniers jours ». Et à la fin des examens scolaires de fin d'année, a-t-il promis, il reviendrait pour effectuer une visite dans ce centre et il prendra la décision adéquate concernant son avenir. « Cette décision qui n'en est pas une, est jugée comme une fuite en avant, ou une tentative pour gagner du temps », nous ont déclaré des membres d'associations civiles qui participaient à la réunion. Ces derniers ont promis qu'ils ne peuvent pas contenter et contenir la population avec de telles promesses et à la sortie de la réunion ils allaient aviser et faire connaître leur position par la suite. Rappelons que le calme est revenu dans la ville de Zighoud Youcef après la marche de protestation organisée à la fin de la prière du vendredi, et ce à la suite de la contribution des autorités de la wilaya, d'officiers supérieurs de la 5e région militaire, et d'autres responsables des services de sécurité, qui avaient pris langue avec les notables de la ville et les ont persuadés d'intervenir auprès de la population et l'appeler au calme.
Karaali Abdelouahab - Constantine, Algérie
22/05/2016 - 299359
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Posté Le : 22/05/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: liberte-algerie.com ; texte: Souheila BETINA
Source : liberte-algerie.com du dimanche 22 mai 2016