Vers la fin du IXème siècle, les Phéniciens fondèrent des comptoirs commerciaux en Afrique du Nord. Les principaux points furent Utique et Tyr près de Tunis, Stora près de Skikda et Lixus au Maroc en allant jusqu’aux côtes atlantiques et sur le littoral Sud de l’Espagne. Du côté de la côte africaine, ils entretenaient pendant longtemps des relations commerciales avec les anciennes populations libyques qui confinaient le long de la mer et, au-dessus, avec celles qui touchaient immédiatement aux montagnes.
Ayant apprécié le plateau rocheux de Ténès dominant la mer et offrant aux navires un abri convenable, les Phéniciens durent choisir cette position pour une station de commerce de grande importance. Très fréquentée, sans doute, elle devait contenir tôt une colonie installée près de l’embouchure de l’Oued-Allala. Le nouveau comptoir prit ainsi l’appellation phénicienne de « Cartennae » dont plusieurs inscriptions trouvées sur les lieux attestent aujourd’hui cette identité. « Sur la pente occidentale du vaste plateau que couronne la ville française, dit Carette, colonel du génie sous le second empire français, il existe une multitude d’excavations régulières pratiquées dans le roc vif. La forme et les dimensions ne laissent pas de doutes sur leur destination primitive ; on y a d’ailleurs découvert de nombreux ossements, c’est là qu’était la nécropole de Kartenna. »
Les massifs montagneux avoisinant la baie de Ténès étaient connus à cette époque pour les produits de leurs grandes forêts qu’on trouvait sur les marchés. Le miel, la cire et les peaux de caprins étaient les principales ressources du troc chez les autochtones. L’importance commerciale de cet établissement est favorisée également par la voie de pénétration de l’Oued-Ouahrane qui communique avec l’intérieur du pays, où les produits provenant de la vallée du Chélif, située à dix lieues seulement de la mer, venaient s’ajouter au comptoir de Ténès.
Posté Le : 16/04/2015
Posté par : patrimoinealgerie
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