Dans le cadre de la célébration du 66ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la LADDH CHLEF mettre un Rapport sur la situation des droits de l'Homme en 2014 dans la wilaya de CHLEF, Le moins que l'on puisse dire est que le rapport établi par la LADDH CHLEF est dramatique et accablant !
Le système algérien a voulu entretenir l’illusion d’un changement là où la réalité est marquée par la continuité dans la répression, les violations des libertés publiques et des droits de l’Homme. Les algériennes et algériens qui revendiquent le respect de leurs droits aussi bien civils et politiques, qu’économiques, sociaux et culturels font l’objet de discriminations, d’arrestations. Depuis 10 decembre2013 jusqu'à 08 décembre 2014, les revendications sociales sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses, et d’importantes manifestations pour réclamer l’amélioration du niveau de vie.
01) Politique de préférence et le droit à l'égalité :
Face à l’égalité formelle proclamée par la loi, on constate en pratique une inégalité réelle dans la vie quotidienne, non seulement pour des raisons de sexe, mais aussi économiques, sociales, régionales et politique.
L’accès au droit, signifie connaître et comprendre les droits reconnus par la législation, renvoie aussi, au plein exercice de citoyenneté par tous les secteurs de la communauté, l’exercice concret de la citoyenneté, implique la participation réelle à la création des normes et aux modifications de celles qui existent.
Comment peut-on en effet se comporter en citoyen quand en fait partie du millions de chômeurs ; de sans logements, de les exclus.
02) Le développement local durable :
Le citoyen des zones rurales , comme signalé , a très peu bénéficié des atouts du développement de la wilaya pour ne pas dire qu’il n’a rien vu venir du tout de toutes ces sommes faramineuses qui ont été dépensées dans des projets qui se sont limités à l’édification d’équipements d’embellissements, dans la plupart des cas et suivant des voies de réalisation s divergentes d’une contrée à une autre. Et en considérant ce qui a été mis en chantier jusqu’ici en matière de réalisations à travers la wilaya, force est de constater que ces exécutions ne sont point à la hauteur des attentes des citoyens. Et par ailleurs, au plan des initiatives d’utilité publique au profit du citoyen, comme les équipements publics sanitaires, éducatifs et autres programmes d’habitats appropriés, ces réalisations les chélifiens n’en ont pas été bénéficiaires jusqu’à ce jour, continuant à subir les affres de l’épineux problème du logement. Et ce qui est surprenant, à ce propos, c’est qu’un parc d’attractions en cours de réalisation ait atteint le cout astronomique dépassant celui de mille logements alors que le reste des équipements vitaux tels que ceux de la santé, de l’éducation, de l’habitat en dur, etc., sont dans le besoin prioritaire de grands apports financiers afin de pallier aux nécessités pressantes qu’exigent les services publics au profit du citoyen
03) La Region de Chlef subissent continuellement une marginalisation et une exclusion des postes de haute responsabilité:
Par ailleurs, il est un constat particulier que le bureau de la wilaya de la LADDH CHLEF n’a pas manqué de relever et qui a trait au fait étrange que les citoyens de la wilaya de Chlef subissent continuellement une marginalisation et une exclusion des postes de haute responsabilité, pratiquement depuis 1962 jusqu’à nos jours, aucun citoyen n’a été désigné dans une haute fonction supérieure ( telle que celle de Ministre – Président du Parlement- Président du Conseil de la Nation- Président du Conseil Constitutionnel…etc., à l’exception d’une seule désignation de Monsieur Mohamed Teguia ancien ministre de 1993 à 1995.
En considérant le slogan « Par le peuple et pour le peuple » mis en exergue par les hautes instances dirigeants du pays, l’on ne peut que s’interroger sur les pratiques de ces dernières qui se sont attelées depuis 1962 à nos jours à maintenir la wilaya dans la situation la plus pire qui soit par rapport à celle des autres wilayas du pays. Et ce en parfaite contradiction avec ce recommandent les conventions internationales sur les droits civiques et des politiques d’équilibres régionaux que l’Etat algérien a déjà paraphé pourtant !
04 ) Le phénomène bureaucratique:
De même que le bureau de la wilaya de la LADDH CHLEF a relevé l’extension du phénomène de la bureaucratie tentaculaire au point que le citoyen passe la plupart de son temps devant les guichets administratifs pour confectionner les lourds dossiers qui occasionnent bien souvent des malaises et des dépressions du fait des va et vient interminables auprès des services des mairies, dairas ,etc. Ceci à tel point que des observateurs considèrent que l’opération de retrait de la paperasse administrative pour la constitution de dossiers en Algérie et à Chlef en particulier, est devenue un sérieux problème qui nécessite le délai approximatif d’un mois pour le régler. Surtout en présence de la bureaucratie gérant comme elle l’entend l’administration, le citoyen n’entendant plus aujourd’hui que ces propos des bureaucrates à son adresse et dont il cherche une interprétation : « dossier incomplet », « le responsable est absent », « revenez demain », etc.
05)Le phénomène de la corruption
Le phénomène de la corruption continue de ronger les rouages de l’Etat et une grande partie de la société. Il a pris, ces derniers temps, des proportions alarmantes, Il n’y a pas aujourd’hui une institution qui échappe au phénomène de la corruption et de la dilapidation des deniers publics.
la LADDH CHLEF relève de nombreuses anomalies qui minent la législation algérienne en la matière et qui encouragent la persistance de passe-droits et autres combines dans l'univers, la LADDH CHLEF donne quelques exemples, parmi d'autres
- Près de 74% des salariés sont recrutés grâce au piston ou bien corruption selon l'office national des statistiques.
- Les anomalies du décret présidentiel nï‚° 10- 236 du 7 octobre 2010, modifié et complété, portant réglementation des marchés publics, notamment son article 27
Dans ce contexte il est devenue un grand obstacle qui empêche le citoyen de jouir de ses droits, entre autres, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels et jusqu’à son droit au développement.
La LADDH CHLEF estime que la lutte contre ce fléau nécessite plus de moyens que ceux mis à la disposition des organes et institutions destinés à cet effet.
La LADDH CHLEF demande aux pouvoirs publics la révision des textes législatifs portant institution de l’organe de prévention et de lutte contre la corruption de façon à élargir ses prérogatives et renforcer son champ d’action, notamment en lui attribuant beaucoup plus de prérogatives pour contrecarrer ce phénomène
06) Le droit de réunion et de manifestation :
Pour ce qui concerne le droit à la réunion et à la manifestation, le bureau observe que durant cette année diverses manifestations ont été interdites et plusieurs autres réprimées avec recours à l’emprisonnement parfois de manifestants. Citons à titre d’exemple, l’évènement :
- des citoyens s’opposent à la réalisation d’un centre d’enfouissement technique des déchet a Tenes , Les protestataires ont organisé plus d’une semaines un mouvement de protestation pacifique , Les services de sécurité sont intervenus et ont arrêté 23 manifestants dont 18 ont été déférés i devant le juge près le tribunal de Ténès. Deux d’entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire alors que les 16 autres ont été mis en liberté.
- El Marsa (Chlef) : les contestataires on fermé l’accès au siège de l’APC pour dénoncer la dégradation continue de leurs conditions de vie. Ils exigent le départ du maire et de son exécutif, qui ont « failli, selon eux, dans la mise en œuvre des projets de développement" au profit de cette commune du littoral ouest. Parmi les griefs figure le retard dans le lancement des travaux d’aménagement urbain et de réfection du réseau d’éclairage public. L’intervention s’est soldée également par l’arrestation de 14 personnes qui ont été déférées aujourd'hui mercredi, devant le juge d’instruction près le tribunal de Ténès.
07) les mouvements de contestation populaire :
Le bureau de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme de la wilaya de Chlef « La LADDH CHLEF » a enregistré des contestations populaires réitérées de citoyens en divers points de la wilaya exprimant leur ras le bol de leurs conditions de vie misérables qui ne cessent d’empirer. Principalement dans les zones rurales isolées où le citoyen lutte par tous les moyens qui lui en coutent afin d assurer sa survie et bénéficier de son droit des implications du développement local sachant qu’il est privé des simples nécessités de subsistance digne tels que l’eau, le gaz, les communications et voies adéquates de transports, ceci sans évoquer le fait que la frange des jeunes ne dispose d’aucunes possibilité de travail, de formation, promotion et tout ce qui pourrait les aider à se faire une situation sociale, bâtir un foyer familial, etc.
Aujourd’hui, la situation sociale et économique concernant les diverses catégories de citoyens dans la wilaya de Chlef se caractérise par des disparités flagrantes. Ainsi, le niveau des classes moyennes , des salariés et des couches déshéritées des chômeurs qui ne cesse de déchoir cela aggravé par ,entre autres, les vicissitudes du pouvoir d’achat. Alors que leur fait face une catégorie limitée de jouisseurs privilégiés vivant dans l’opulence criarde par certains aspects extrêmement gaspilleurs et immoraux attentant aux bonnes mœurs. Alors que l’érosion du pouvoir d’achat imposé par les lobbys de ces derniers aux citoyens ne cesse de s’aggraver tandis que les salaires des couches laborieuses ne suffisent plus, depuis assez longtemps, à faire face convenablement aux besoins essentiels de larges couches de la société chélifienne. Ce qui impose d’entreprendre des mesures urgentes et des initiatives appropriées à même de réduire de cet écart socioéconomique profond et liquider les différentes formes de pauvreté, de marginalisation et d’exclusion.
08) le phénomène du suicide:
Par ailleurs , le phénomène du suicide a pris des proportions alarmantes dans la wilaya de Chlef , particulièrement au cours de l’année 2014 durant laquelle son acte s’est dangereusement propagé d’une façon horrifiante parmi les couches des jeunes de la wilaya de Chlef. Ces derniers passant à l’acte , souvent en proie à la dépression, le sentiment d’échec et de dépréciation de soi ,entre autres, qui les empêchent d’envisager lucidement des issues salutaires ou des voies de résolution de leurs accablantes détresses aggravées par leur marginalisation sociale, les refoulements bureaucratiques, le sentiment conséquent de « hogra » éprouvé ,etc.
09) La criminalité et vol prend une ampleur menaçante dans une société inégalitaire :
Sur le plan sécuritaire du citoyen, le bureau de la wilaya de la LADDH CHLEF attire l’attention sur la criminalité croissante dans la région qui assiste à une hausse inquiétante des crimes meurtriers et des vols qui se sont multipliés de façon terrifiante dans les diverses zones de la wilaya. Ce qui laisse craindre que la wilaya qui était caractérisée sur ce plan par un cadre relativement paisible, s’est retrouvée plongée dans une spirale de violence délinquante très préoccupante. Cette dernière résultant de la hausse vertigineuse du taux de chômage au sein des couches juvéniles, sans évoquer les nombreux dépravés bénéficiaires des « abondantes séries de mesures de grâce » , en maintes circonstances . Alors que les données vérifiables attestent que la plupart des crimes commis dans la wilaya de Chlef sont le fait de repris de justice, ce qui a tendance à encourager certains criminels à commettre des actes délictuels en série malgré qu’ils aient été incarcérés et libérés plusieurs fois.
10 ) augmentation du trafic de stupéfiants et des points de ventes illicites de boissons alcooliques :
Par ailleurs, le bureau de la wilaya de la LADDH CHLEF attire l’attention sur l’augmentation dans la région des points de ventes illicites de boissons alcooliques en des endroits qui sont devenus connus et où se répandant les fléaux de la drogue , de la prostitution, etc., que gèrent clandestinement la maffia locale du crime en diverses contrées , telles que les périphéries de Zeboudja, Sidi Akkacha, Chegga, Oued Fodda ….etc .
11) Abolition de la peine de mort :
la peine de mort figure encore au code pénal, et les juges prononcent des condamnations à mort, seulement aucune exécution n’a eu lieu depuis la fin l’année 1993 malgré La constitution algérienne de 1996 ne traite pas de la peine de mort mais précise dans son article 156 que "Le Conseil Supérieur de la Magistrature émet un avis consultatif préalable à l'exercice du droit de grâce par le Président de la République.
Le bureau de la LADDH CHLEF est conscient que le droit a la vie est sacré et la prononciation de la prononciation de la sentence et
la LADDH CHLEF considère que la peine mort est un traitement dégradant, injuste et incompatible avec les droits humains injuste et incompatible avec les droits humains fondamentaux .
La LADDH CHLEF relève avec beaucoup de regrets que le gouvernement algérien ne fait rien pour concrétiser l’engagement pris en signant la résolution qui a adoptée le 21-12-2010 65/206 de l’Assemblée générale des Nations unies traitant de la question. Pis encore, il fait preuve de passivité par rapport aux pressions exercées par des lobbys favorables au retour aux exécutions de la peine de mort .
La LADDH CHLEF demande l’arrêt immédiat de toute condamnation à mort et se mobiliser en faveur d’une abolition définitive de la peine de mort
12) Le droit au logement :
La politique du logement social dont l’Etat cherche à travers elle à alléger la crise dans le secteur n’a point diminué de son ampleur du fait qu’elle n’a pas été à la hauteur des attentes et les revendications contestataires sont demeurées telles quelles, sans évoquer la maffia de l’immobilier prépondérante dans ce contexte. Et ce au moment où le phénomène des constructions anarchiques s’est amplifié par l’intermédiaire de lobbys acheminant des individus déshérités dans le but d’opérations de business et qui continuent d’activer sans que les autorités interviennent pour éradiquer ce fléau. A tel point que l’extension de ces constructions anarchiques dans la wilaya de Chlef suscite des interrogations quant à leur prolifération illicite à plus forte raison que certains particuliers sont passés maitres dans l’appropriation de la propriété publique et la spoliation, tout autant, de terrains privés et la construction de leurs édifices sans permis d’autorisation légale , contrevenant aux lois en usage.
13) 34ans après le séisme de CHLEF , les victimes vivotent dans des chalets :
De même que le bureau de la wilaya de la LADDH CHLEF fait part de sa perplexité face à la problématique de cette situation qui perdure des constructions en préfabriqué (baraques) alors que la catastrophe d’El Asnam du 10 octobre 1980, le plus violent séisme en Algérie jusqu’ici, vient de voir la commémoration de sa 34è année par les Chélifiens de plus en plus dépités par l’incapacité à régler définitivement la question de ces baraquements et que les méandres d’une bureaucratie figée aggravent. A tel point qu’il est devenu « tabou » d’évoquer la problématique des « baraques » alors que pas moins de 6 walis se sont succédés à la tête de la wilaya de Chlef et que plus de 51 délégations ministérielles aient été en inspection d’évaluations des dégâts et projets de réhabilitations des habitats en dur dans la région sans que le dossier en instance ne trouve sa solution satisfaisante jusqu’à ce jour. En dépit de cela, le bureau de wilaya de Chlef a maintes fois attiré l’attention des autorités sur les dangers potentiels pouvant résulter de cette négligence sachant que ni la somme de 1,5 million n’a été attribuée aux sinistrés, ni les dossiers du préfabriqué en souffrance n’ont été réglés, ni des habitats n’ont été détruits et reconstruits en dur, ni de quelconques autres initiatives d’apaisement n’aient été entreprises en vue de parer aux risques futurs.
14) Le droit à la santé :
Le bureau de la wilaya de la LADDH CHLEF s’interroge sur l’opportunité des campagnes de vaccination dans la wilaya qui interviennent à chaque fois sans qu’en soient désignées les parties responsables. A cet effet, le bureau de Chlef reproche la gestion anarchique dans ce secteur et ce qui en résulte comme absence totale de statistiques d’évaluations exactes des besoins en matière de santé publique. Ceci alors que des milliers d’enfants restent privés de vaccinations , le Ministère de la santé devant assumer la responsabilité de la procuration suffisante des moyens de vaccination de tous les enfants conformément au quota déterminé internationalement suivant des critères scientifiques ,exclusivement. Aux fins d’assurer à temps la vaccination de l’enfant et le prémunir contre les virus et maladies infectieuses, sachant que tout retard enregistré peut entrainer des conséquences négatives.
De même que le bureau de la wilaya de Chlef a relevé la faiblesse du financement du secteur de la santé publique et une hausse relative des dépenses en matière de soins médicaux familles chélifiennes, des déboursements avoisinant les 48 °/° de dépenses sociales pour subvenir aux besoins des traitements sanitaires. Ceci en raison de l’échec des dispositifs de l’assistance sanitaire et des services publics annexes de la prévention dans ce contexte où les frais de traitements sont extrêmement couteux pour l’humble citoyen aux modestes revenus. Alors que parallèlement, la situation dans les hôpitaux laisse à désirer compte tenu du manque de spécialistes, de moyens logistiques appropriés, de la hausse des frais de traitements et du manque des médicaments, sans évoquer les contradictions relevées dans la gestion financière des centres de santé et des salles de soins.
15 ) Les droits de l’enfant :
Malgré que l’Algérie ait parafé la convention des droits de l’enfant et ses deux protocoles annexes, force est de constater que la situation de l’enfance à Chlef s’est davantage dégradée avec notamment la consommation des alcaloïdes, les agressions sexuelles sur les enfants et leur exploitation dans le travail. De même que le bureau de la wilaya de Chlef déplore certains dépassements attentant aux droits de l’enfance, en signalant entre autres
- Le constat effarant de la continuité du nombre de décès excessif à leur naissance .
- La wilaya de Chlef a i enregistré près de 120 000 enfants nécessiteux.
- 645 enfants maltraités.
- 6000 enfants qui travaillent .
- 400 enfants utilisés dans la mendicité .
- La marginalisation de l’enfance assistée à Ténès dans des conditions de mort lente en raison de l’absence de lieux adéquats leur permettant une vie digne particulièrement durant la période difficile de l’hiver
16) Parité entre les sexes:
L’égalité entre les sexes et la bonne gouvernance, ne peuvent être soustrait des questions de genre
La participation de la femme à la vie publique et économique en Algerie reste en déca du rôle qui aurait du être le sien en l’absence de toute volonté qui intégrerait la femme dans le développement comme acteur et bénéficiaire .
La LADDH CHLEF avoir reçu une plainte de la part de la Ex vice-présidente de l’APW de CHLEF Mme Tahraoui Douma, dans laquelle cette dernière déclare avoir été l’objet d’actes de ségrégation et d’intimidation méthodiques de la part du président de l’APW
17)Violence contre les femmes :
La violence contre la femme est parmi les préoccupations majeures de la LADDH CHLEF elle s’inscrit en droite ligne des revendications féminines et dénonce par tous moyens appropriés, la violation de ces droits et plaident pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes. Dans ce contexte la majorité des femmes agressé ou battues ne le déclare pas, Elles s’enferment dans un mutisme fataliste .
18) Les droits des travailleurs :
A l’instar des années précédentes, l’année 2014 a connu des perturbations sociales avec les nombreuses grèves enregistrées dans nombre d’institutions du secteur public et parapublic, les contestations s’érigeant essentiellement contre la politique d’ignorance et du déni des droits des grévistes qu’affiche le gouvernement vis-à-vis de leurs revendications. Comme l’adoption des fins de non recevoir envers ces revendications en contradiction formelle avec ce que stipule la loi dans ce contexte en matière des libertés syndicales et de l’occultation des droits acquis des travailleurs.
- grève de travailleurs cheminots de la SNTF
- Grève de l'Education (enseignants et travailleurs)
- Greve des paras médicaux
- Des agents de sécurité en grève avec leurs familles
- Greve des agents de finance
- Greve des travailleurs du port de Ténès
D’autre part, la part énorme des atteintes flagrantes aux droits des travailleurs est enregistrée dans le secteur du privé où ces derniers sont privés de leurs droits les plus élémentaires (carte d’immatriculation de travail, le seuil limite des salaires, l’adhésion aux caisses d’assurance sociale, la détermination des horaires de travail, les congés hebdomadaires et annuels, etc. ).Ajouté à cela la série des licenciements abusifs des travailleurs et leur mise au chômage collective et fermetures illégales des entreprises productives sans préavis aucun avec en surplus la criminalisation inadmissible de l’exercice du droit des libertés syndicales.
19) Les droits des personnes handicapées
La population des personnes handicapées au niveau de la wilaya CHLEF a atteint plus 18 876, répartie comme suit : 6 994 handicapés moteurs, 6 511 handicapés mentaux, 2 258 aveugles, 1 006 sourds-muets et 2 107 polyhandicapés. Pour 6 567 handicapés dont 289 ont été enregistrés cette année 2014
Les personnes handicapées font ainsi partie de notre quotidien, mais en Algérie elles appartiennent au clair-obscur de notre société, à ses marges d’ombres et d’indifférence.
La société algérienne vit ainsi dans l’ignorance de ses handicapés. Ils sont là mais on ne les voit pas . Ou on ne veut pas les voir.
Les personnes handicapées en âge de travailler sont tant de fois plus touchées par le chômage que les personnes non handicapées. Ceci est dû non seulement à une attitude discriminatoire, mais également à l'inaptitude ou à la mauvaise grâce à adapter les pratiques et lieux de travail
La date du 3 décembre nous interpelle tous, nous pousse à prendre conscience de la situation de nos concitoyens qui souffrent, et que le destin a condamné à vivre privés de l'une des fonctions sensorielles, visuelles, mentales ou de mouvement dont jouissent les personnes valides.
La LADDH CHLEF conscient que les majorités des personnes handicapées ne peuvent accéder aux immeubles, aux loisirs.et pour la liberté de circulation des personnes handicapées. Les constats sur le terrain a CHLEF ont montré que les personnes handicapées ne jouissent pas de l'ensemble des droits que les citoyens algériens (iennes) non handicapés considèrent comme acquis et que les personnes handicapées, leurs compagnes/compagnons et leur famille souffrent de discrimination dans tous les aspects de leur vie. Le constat couvre tous les groupes de personnes handicapées, les personnes atteintes de handicaps physiques (y compris les handicaps cachés, comme l'épilepsie), de handicaps sensoriels (par exemple, sourds et malentendants, aveugles et personnes à vision réduite), ou d'incapacité d'apprentissage. Il est important de souligner qu'une approche globale à la politique du handicap est nécessaire, elle ne peut être compartimentée.
20) Le droit à un environnement sain : Nombre d’indices font état de la situation déplorable du milieu environnemental à Chlef où l’on constate plusieurs atteintes aux droits du cadre de vie des citoyens que ce soit ce qui a trait à l’eau potable, ou la pollution de l’air ou la détérioration des plantations agricoles ou du patrimoine forestier.
Alors que d’autre part règne une certaine insalubrité dans nombre de rues et de quartiers populeux qui ne sont pas bien pris en charge par les services concernés, ce qui influe grandement sur la dégradation de l’environnement chélifien, affectant par conséquent la santé des citoyens.
Généralement ce sont les gens les plus démunis socialement qui subissent les contrecoups d’un environnement malsain, ce qui devrait interpeller les mouvements associatifs de la société civile pour une sensibilisation des citoyens aux fins d’un meilleur cadre de vie social et assainissement environnemental en concertation avec les instances concernées en vue des décisions à envisager et à entreprendre en commun, conformément à ce que prévoit la législation dans ce contexte.
21)Les droits de la culture et langues amazighes :
Les droits de la culture et langues amazighes ont connu une évolution importante en Algérie, cependant cet acquis reste en –deçà des attentes du fait des retards en matière de promotion, de vulgarisation et d’intensification à large échelle de ce patrimoine de tous les Algériens qui bute encore à des obstacle en raison des politiques suivies jusqu’ici des discours prometteurs en contradiction avec les actes sur le terrain. Citons pour preuve à cela, l’absence totale jusqu’à ce jour de langue d’enseignement amazighe dans la wilaya de Chlef qui compte pourtant plus de 20°/° d’habitants s’exprimant en tamazight.
22)Les disparus :
Les familles des disparus vivent une attente désespérée, lasse de cette situation de doute, sans toutefois pouvoir renoncer à espérer le retour de disparu .Certaines familles subissent cette situation depuis plus de dix ans. Les informations contradictoires qui leur parviennent aggravent cette douloureuse situation, La LADDH CHLEF, considère que le traitement ainsi infligé aux familles constitué une véritable torture morale
23 )le phénomène du suicide:
Par ailleurs , le phénomène du suicide a pris des proportions alarmantes dans la wilaya de Chlef , particulièrement au cours de l’année 2014 durant laquelle son acte s’est dangereusement propagé d’une façon horrifiante parmi les couches des jeunes de la wilaya de Chlef. Ces derniers passant à l’acte , souvent en proie à la dépression, le sentiment d’échec et de dépréciation de soi ,entre autres, qui les empêchent d’envisager lucidement des issues salutaires ou des voies de résolution de leurs accablantes détresses aggravées par leur marginalisation sociale, les refoulements bureaucratiques, le sentiment conséquent de « hogra » éprouvé ,etc.
24) Le phénomène de l’immigration :
La LADDH CHLEF toute politique de restriction dans ce sens n'a pas de fondements humanitaires et qu'elle touche au pire les groupes de personnes qui ont le plus besoin de solutions concrètes aux écarts et disparités de développement qu'ils vivent au quotidien dans les pays du sud de la Méditerranée.
Le manque de perspectives d’avenir, l’instabilité, le chômage et la misère incitent certaines personnes à quitter leur pays au sud de la Méditerranée. Les restrictions dans la délivrance de visas les contraignent à rechercher des moyens illégaux d’entrer en Europe. Les conditions dans lesquelles ces personnes passent clandestinement d’Afrique en Europe sont effrayantes et ne pourront s’améliorer que si un certain nombre de mesures sont prises rapidement. Les Etats membres du Conseil de l’Europe doivent se rappeler que l’émigration est un droit fondamental de l’homme, et se préparer en conséquence à accepter le phénomène d’une migration stable et durable, ainsi qu’à régulariser la situation des migrants clandestins.
D’ailleurs la LADDH CHLEF sentant seul dans le terrain sans moyen face à cet afflux de migrants de la région de Chlef et ces environs ainsi subsaharienne environs 30 a 35 personnes par mois prend de Mer Méditerranée vers l’Europe ( d’après les gens que nous avons rencontre mais officiel pas de statique exact malheureusement ) , La wilaya de CHLEF devient la première région pour l'immigration clandestine maritime en Algérie .
25) L'immigration subsaharienne
Bien qu’elle ne cesse de prendre de l’ampleur, l’immigration subsaharienne «illégale» dans la wilaya de CHLEF ce que donne a notre bureau LADDH CHLEF une préoccupation principale malgré peu moyens dont dispose notre bureau ,mais avec la volonté et la conviction permet de se lancer, dans l’immédiat, dans une action de soutien actif à ces immigrés .
Cet attrait a fait que CHLEF enregistre presque quotidiennement l’arrivée de nouveaux ressortissants étrangers en situation irrégulière. Pour préparer leur passage vers la rive nord de la méditerranée, ils s’adonnent, pour certains d’entre eux, à la vente d’amulettes, , d’autres travaillent au noir comme manœuvres dans les nombreux chantiers mais malheureusement s’adonnent à toutes sortes de trafic dont notamment la prostitution, le faux et l’usage de faux et le recel de fausses monnaies.
Ceci étant dit, pour de nombreux clandestins CHLEF , n’est qu’une escale qui parfois se prolonge indéfiniment faute de ressources suffisantes pour aller au-delà de leurs rêves.
La LADDH CHLEF dénonce certain pseudos activistes ou bien faux défenseurs des droits de l’homme qu’ils appellent dernièrement à la présidence de la République à la fermeture des frontières algériennes devant les flux des migrants irréguliers , et exige l’interdiction d’accès au sol algérien pour tout migrant syrien ou africain ainsi que l’expulsion et le refoulement de tous ceux qui sont en situation irrégulière.
Ces pseudos activistes qui font de leur travail un moyen de gagner leur vie ainsi juste un moyen de s'enrichir et politiquement et dans leur carrière.
ces faux défenseurs des droits de l’homme oublier que tous les migrants doivent jouir de droits qu’il faut respecter et que la règle générale stipule que ces droits devraient être garantis sans discrimination entre les nationaux et les étrangers. Et que si les Etats sont libres de prendre des mesures pour contrôler l’entrée des non-nationaux et empêcher le franchissement illégal des frontières, ces mesures ne doivent en aucun cas être incompatibles avec les droits de l’Homme. Des obligations stipulées par la Déclaration universelle des droits de l’Homme dans les articles 9 et 13 qui édictent que «Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé .
26) Persécutions des défenseurs des droits humains :
Des poursuites pénales continuent d’être ouvertes contre les défenseurs des droits de l’homme qui expriment sur la situation de ces droits en Algérie. Ces poursuites sont facilitées par un climat dans lequel la promotion et la protection des droits de l’homme sont trop souvent considérées comme des activités subversives.
27) la promotion d'une culture des droits de l'homme :
Le bureau de la wilaya de la LADDH CHLEF constate à l’évidence que la diffusion de la culture des Droits de l’Homme auprès des citoyens de Chlef nécessite davantage de prise de conscience de la société et son éveil à la question vitale des droits et libertés que la Constitution et les conventions internationales ont consacrés.
La question des droits de l’homme constitue un tout harmonieux aux données interdépendantes et complémentaires, l’ignorance d’un seul aspect de cet ensemble unitaire se répercutera fatalement de façon négative sur les droits et libertés qu’il convient d’assurer à l’ensemble des membres de la société de manière équitable. Ce qui sous-entend que le droit de l’individu dans l’exercice de ses libertés dans une large proportion constitue un fait légal imposant le devoir du respect des droits et libertés réciproques des autres.
28 )La législation répressive des contradicteurs des autorités locales :
L’Algérie, Dieu merci jouit d’une société civile assez vivace et d’une presse indépendante honorable mais malgré cela, les autorités avec le recours aux procédures de la Justice, utilise la législation répressive pour sanctionner les opposants pacifistes. Et en se prenant tout particulièrement à ceux qui cassent le tabou de la critique des autorités. Si bien que le recul des Droits de l’Homme en Algérie est devenue une évidence claire au cours de l’année 2014, l’instance gouvernementale s’appuyant sur un arsenal de lois répressives sanctionnant par la prison les accusés de « discours propagandistes » ou « attentatoires » aux institutions étatiques, cachant machiavéliquement par là les déficiences déviationnistes des autorités locales et centrales.
Conclusions :
On peut alors conclure que l’état actuel des choses, ne peut s’accommoder de la gouvernance et encore moins de la bonne gouvernance, en conséquence de ce qui précède, le bureau de la LADDH CHLEF souligne :
- sa totale désapprobation de l’état dans lequel se trouve aujourd’hui la situation dégradante des Droits de l’Homme dans la wilaya de Chlef.
- son entière solidarité avec l’activité militante des différentes catégories travailleuses et le soutien de leurs justes revendications légitimes
- Sa condamnation ferme de la violence qui est devenue courante dans le milieu social et sa solidarité agissante avec les victimes.
- Son rejet total et indigné des pratiques scandaleuses de la corruption et de tous les agents vecteurs de proliférations de maux sociaux et fléaux attentant aux bonnes mœurs et menaçant de dépravation les jeunes générations montantes de notre wilaya en peine de reconstruction et en quête de projets promotionnels multidimensionnels aux fins d’une mise à niveau plus ou moins équitable , au diapason de l’évolution des autres wilayas et contrées de l’Algérie souveraine.
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Posté Le : 08/12/2014
Posté par : chelifien
Ecrit par : HOUARI kaddour
Source : La LADDH CHLEF