Chlef - Actualité littéraire

« Les Presses du Chélif » participent au SILA



« Les Presses du Chélif » participent au SILA
La maison d’édition chélifienne « Les Presses du Chélif » sera présente au salon international du livre d’Alger avec pas moins d’une vingtaine de titres dont 8 publiés durant l’année 2022. Il s’agit essentiellement de romans écrits par des natifs d’El Asnam ou de sa région. Parmi eux, Rachid Ezziane, Kouider Klouche, Rabah Saadoun et Riyadh Belaïd. A la veille de la tenue de cet important rendez-vous culturel, nous avons posé quelques questions au à M. Ali Laïb, journaliste et gérant de la maison « Les Presses du Chélif ».

Le Chélif : « Les Presses du Chélif » ont édité depuis ces trois dernières années plus d’une vingtaine de titres, principalement des romans écrits par des auteurs de la région. Devons-nous comprendre que ce créneau, autrement dit la publication de livres écrits par des gens de la région, vous intéresse particulièrement ?

Ali Laïb : Exactement. Dès que j’ai commencé à faire paraître le journal local « Le Chélif », en 2013, j’ai été surpris par la qualité des écrits journalistiques de certains de mes collaborateurs et, surtout, leur passion pour l’histoire de leurs villes respectives. Il en est qui évoquaient constamment l’histoire des petites gens d’Oued Sly, d’Oued Fodda ou d’Ouled Ben Abdelkader ; d’autres celles d’anciens Chélifois issus des quartiers mythiques de la Ferme et Bocca Sahnoun. J’avoue que l’idée a fait tilt dans ma tête lorsque j’ai reçu un article de notre ami Slimane Bentoucha dans lequel il parlait des femmes de son village, en particulier l’histoire d’une dame qui a consacré sa vie entière à l’entretien du cimetière d’Oued Sly. C’est ce texte poignant qui m’a motivé à me lancer dans l’édition de livres en parallèle avec le journal. En lisant –et relisant- tous les articles abordant ce type de sujet, j’ai décidé d’éditer des ouvrages qui participent à l’écriture de l’histoire locale autrement que sur la base exclusive des faits et des événements. L’idée est d’encourager les contributeurs du journal Le Chélif à raconter l’histoire « subjective », celle des gens ordinaires que nous croisons presque tous les jours que dieu faits. Ça peut être le portrait du facteur ou de l’infirmier du village ou encore du boulanger ou du cafetier du quartier. On peut facilement appréhender le fait historique par la description de la vie routinière des gens de la ville où l’on vit. Enfin, c’est une conviction personnelle.

Nous retrouvons effectivement ces portraits dans le livre d’Ali Dahoumane, au titre évocateur : « Les gens de ma ville ».

Pas spécialement. Il y a aussi l’ouvrage de Rabah Saadoun qui nous peint une fresque de la grandeur humaine de sa ville, en dressant le portrait d’un grand nombre de personnalités marquantes de Tissemsilt. À sa lecture, on se rend compte que, là aussi, une vie intense s’y déroulait ; elle est le fait d’hommes et de femmes qui ont marqué d’une empreinte indélébile l’histoire de la ville et ses environs. Je peux également citer le livre de Khaled Ali El Ouhed qui, lui, aborde l’histoire de quelques lycéens « arabes » qui ont rejoint les maquis du FLN. Enfin, il y a les deux livres de Kouider Klouche dont je conseille la lecture à tous les Chélifiens de lire, parce que c’est une partie de leur histoire qui y est consignée, et à tous les autres, parce que les thèmes abordés par l’auteur ont une dimension universelle très prononcée.

Mis à part l’histoire « subjective », quels types d’ouvrages comptez-vous également éditer ?

Tout dépend de l’opportunité ou du thème abordé. J’ai entrepris par exemple d’éditer un ouvrage en anglais écrit par un jeune étudiant de l’université Hassiba Benbouali. Il s’intitule « 3 MOODS ». J’ai aussi publié deux ouvrages scientifiques, l’un sur l’hygiène industrielle réalisé par un collectif de professeurs de médecine du travail, l’autre sur les rayonnements ionisants, également réalisé par une professeure de médecine du travail. Il y a en projet plusieurs ouvrages pédagogiques dont trois du professeur Mohammed Guétarni, de l’université de Chlef, et deux essais écrits par deux enseignantes de la même université.

Imposez-vous des conditions pour éditer un ouvrage ?

Bien entendu, comme l’exigent toutes les maisons d’édition. Par exemple, j’ai demandé à un auteur de revoir son texte pour donner plus de consistance à ses personnages et à la crédibilité de son récit. À un autre, j’ai suggéré d’enlever tout un chapitre que je trouvais superflu parce qu’il alourdissait son texte et parce qu’il cassait le rythme de l’action.

Quelles sont vos ambitions futures ?

« Les Presses du Chélif » ambitionnent de devenir, concrètement, le plus grand éditeur de la région du Centre Ouest. À condition toutefois que les auteurs nous fassent confiance et écoutent nos conseils. La région recèle des talents insoupçonnés, je découvre chaque fois de nouvelles plumes qui n’ont besoin que d’être orientés, conseillés et, bien sûr, édités. Parmi les auteurs, il se trouve des enseignants universitaires, des éducateurs, d’anciens cadres d’entreprises et d’institutions publiques et surtout des étudiants qui ont soif de partager leur passion pour l’écriture.

Le mot de la fin ?

Faites un tour à la librairie de votre quartier ou de votre village et faites le plein de livres ! Participez aux débats organisés régulièrement dans les librairies et les cafés littéraires ! Trouvez le temps vous aussi d’écrire… La nation de « Iqra » doit se réveiller, et cet éveil ne peut se faire qu’à travers la lecture !




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