Chlef - Revue de Presse

Islamophobie parce que... «Islamopholie»



L?Islam, comme tout un chacun le sait, est une religion révélée, prédite au Saint Prophète Mohamed (QSSL).Ce dernier fut élu pour Son Essence et Sa Naissance.L?objet de sa Révélation n?est pas de dénigrer, encore moins de faire la guerre aux deux précédentes, en l?occurrence:le Christianisme et le Judaïsme. Il est venu dans le but de combler des carences et corriger le dévoiement de certains des hommes.L?Islam est, donc, une religion à la fois (à la foi) spirituelle et sociale. Autrement dit, celle de la vie terrestre et de l?Au-delà. L?islamophobie que vivent les Musulmans, ces dernières années, est due en partie à «l?islamopholie» de certains dirigeants qui semblent ne pas prendre conscience du poids moral de leur responsabilité.Les Musulmans sont humiliés, méprisés, opprimés dans leurs propres pays et par leurs propres responsables. Dans ces contrées, les Droits de l?Homme, ignorés jusqu?à l?existence, n?ont ni droit de cité, ni droit d?être cités. Alors que l?Union européenne oblige les nouveaux pays adhérents, anciennement communistes, à les respecter.Pourtant, l?Islam authentique fait de la justice le fondement de la société. C?est elle qui assure l?égalité de tous et conforte légalité et légitimité du Pouvoir et surtout son respect par les citoyens. L?immunité politique n?est rien d?autre que l?impunité légiférée de certains commis de l?État pour leur délinquance.Le Musulman, qui se sent humilié chez lui et par les siens, adopte un comportement singulier. Les systèmes politiques arabes gérontocratiques ne suivent plus la marche du temps tellement sclérosés. Consciemment ou inconsciemment, ils sèment les graines de la discorde, voire des conflits entre frères de même pays, de même langue et de même religion.Les dirigeants refusent l?émergence d?une génération nouvelle avec des idées nouvelles, capable de s?adapter à notre monde sans cesse en évolution. Ils poussent l?absurde jusqu?à dénier la réalité, pourtant présente.Notre communauté aspire, elle aussi, à se hisser aux normes standard internationales à l?instar des autres développées mais bridée par ses gérontes. Au lieu d?oeuvrer pour le bonheur de tous et de chacun et cautionner la liberté de pensée et d?expression, les États arabes se sont affectés en véritables mouroirs d?espoir où germent la haine, la désespérance, la déchéance morale, la perte des valeurs, notamment chez les jeunes, l?analphabétisme (la nation de «Ikra» compte 40% d?analphabètes; c?est l?aberration), les fraudes électorales, la drogue, la corruption. Bref, toutes les misères semblent s?abattre sur notre société. Quelle misère! Ce qui conduit, en droite ligne, au délabrement social en stade très avancé. Cela explique l?amplitude des ondes sismiques, parfois de haute teneur, qui secouent périodiquement la rue arabe. Les autorités répondent par la violence: blindés, tirs à vue, répressions sanglantes contre des civils désarmés. Ce sont des États-théâtre qui se donnent en spectacle stérile au monde.La nation arabe est profondément lézardée. La fracture États/Sociétés est abyssale. Les matériaux pour une (re)construction morale risquent de ne pas tenir tant l?espoir des peuples, particulièrement la jeunesse, est ténu.Rares sont les chefs au pouvoir par la volonté de leurs peuples. Ils s?en sont emparés suite à des coups de force et entendent y rester par la force. L?éthique semble être le cadet de leurs soucis.Pour détourner leurs opinions nationales respectives, ils ne cessent de fabriquer continûment des ennemis fictifs. Ils fomentent, avec de l?argent et du sacré, de monstrueux tissus de menteries à leurs peuples pour se maintenir au pouvoir et conserver leurs privilèges, quitte sur les corps de leurs compatriotes. Voilà pourquoi faut-il séparer la religion de la politique pour éviter qu?elle ne soit «l?opium des peuples». Ils se réunissent lors des Sommets arabes pour se concerter comment endiguer les contestations populaires mais pas sur les voies et moyens à rendre le sourire à toute la communauté.Chaque chef veut construire la plus grande mosquée du monde et, en même temps, une grosse fortune au lieu de bâtir le bonheur de son peuple et, par la même, une coquette résidence au Paradis en tant que Demeure Éternelle. Les dirigeants richissimes au monde sont Arabes, notamment ceux des monarchies du Golfe.C?est «l?islamopholie» caractérisée. Pourtant, le Saint Prophète a vécu sobrement, autant dire pauvrement. Non parce qu?Il n?aimait pas la vie, mais parce qu?Il était Conscient qu?Il n?était que passager sur cette planète.D?ailleurs disait-Il: «Vous êtes tous pasteurs et chaque pasteur est responsable de ses gouvernés».Les Musulmans veulent des résultats concrets mais non des promesses creuses et jamais tenues.Leur préoccupation majeure est l?application de la démocratie, des projets sociaux sérieux fiables et viables, la construction de Union arabe à l?image de l?Union européenne. Ce qui est chimérique vu les dissensions profondes entre les pays frères.Les peuples réclament l?éradication de la pauvreté, de l?ignorance, de l?oppression. Ils veulent des gouvernants compétents, probes, intègres qui servent et non se servent, ayant un comportement chevaleresque à l?image du Prophète (QSSL). Ce qui n?est, hélas, pas le cas.En déniant la démocratie, les dirigeants musulmans continuent à prendre leurs fantasmes pour des réalités. Ils restent, ainsi, «sourds, aveugles, muets » à la réalité vraie. Ils considèrent que leurs «idiologies» est une référence idéologique nationale. Les voeux des peuples ne sont pas compatibles avec ceux de leurs chefs.L?Islam est une religion de l?humilité -entendons de la modestie- mais jamais de l?humiliation. Les rênes du pouvoir -tous niveaux confondus- sont entre les mains d?incompétents, d?incultes, de corrompus, de tyrans.... Ils ne veulent pas de conseil éthique. Ont-ils des vices rédhibitoires à dissimuler? Voilà comment de l?humilité, notre Islam est chu dans l?humiliation.Le monde musulman semble se complaire dans sa dormance. Pour les sociologues et politologues, l?État est comme l?être humain; il lui faut de la pression (sociale) pour le réveiller. Celle-ci peut, très bien, se faire pacifiquement et sans heurt. Les régimes arabes ont montré, depuis longtemps, leur limite. Maintenant, ils engendrent le pire par leur idolâtrie du pouvoir et la forclusion de l?Éthique politique la plus élémentaire. Le terrorisme cible les populations civiles innocentes.Notre communauté ne garde de l?Islam, aujourd?hui, que son nom. Voilà la raison pour laquelle on l?assimile à la violence.Exemple, ce qui se passe en Irak, en Afghanistan, en Somalie, en Algérie... Il est vidé de son substrat tant spirituel que social. La foi doit être chevillée au coeur pour élever l?âme du fidèle. Où est, donc, notre croyance religieuse si les mosquées sont bondées mais les coeurs désespérément vides de toute componction? Sommes-nous en train de vivre un néo-paganisme? Le Saint Prophète avait raison de dire: «L?Islam a commencé étrange et redevient étrange». Nous vivons cette étrangeté dans toutes les dimensions de son absurdité.Pourtant, le monde musulman a les moyens pour décoller sur tous les plans: économique, social, culturel, cultuel. Cependant, ceci est du domaine du possible si le peuple accorde du crédit à l?État qui doit faire montre de bonne volonté envers sa société.Or la confiance États/sociétés ne pourra se rétablir que si le dialogue s?installe, que si le chef est élu au suffrage universel honnête et transparent, que si l?importance et toute l?importance est accordée au Savoir et à ses détenteurs en tant qu?ascenseur social (aujourd?hui, volontairement en panne), que si l?école et l?université cessent d?être des enjeux politicards claniques pour le pouvoir mais un sanctuaire du Savoir, que si la justice redevient équitable pour et envers tous, que si les gouvernants se comportent avec leurs gouvernés conformément aux principes islamiques. Alors, la nation, qui a trop souffert les affres de l?injustice de ses chefs, sera au rendez-vous avec son Histoire.  * Docteur ès lettres. Université de Chlef.


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