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Chlef: Arsenaria, un site archéologique en quête de valorisation et de classement



Chlef: Arsenaria, un site archéologique en quête de valorisation et de classement
CHLEF – Le site archéologique « Arsenaria », sis dans la région d’El Guelta dans la commune El Mersa (90 km du chef lieu de wilaya de Chlef), est l’un des plus importants témoins du passage de la civilisation romaine dans le bassin de Chlef, demeurant toutefois dans un « état vierge », faute de fouilles archéologiques susceptibles de mettre à jour cette étape historique capable d’en faire une destination touristique nationale, voire mondiale.

Ce site historique d’importance, cité par l’archéologue et historien français Stéphane Gsell dans son « Atlas archéologique de l’Algérie », est aujourd’hui en quête d’une action de sauvegarde, garante de sa préservation de certaines atteintes extérieures, avant de faire l’objet d’une étude destinée à l’élaboration d’un plan pour sa valorisation et protection.


Cependant, nombre de contraintes entravent cet objectif, à savoir notamment la propriété juridique du terrain d’assiette du site.

Pour la directrice de la Culture de la wilaya, Fatima Bekkar, qui estime que le patrimoine est « un investissement prometteur pour l’économie locale », le classement de ce site, considéré comme un des vestiges de la civilisation romaine dans la région, « serait d’une importance extrême pour la wilaya ».

Elle a signalé, à ce titre, la démarche consentie par son secteur en vue de la sauvegarde et de la classification du site, conformément à la loi N 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel, ayant abouti à son inscription sur la liste supplémentaire de la wilaya, suivant la décision N 1894 datée du 25 juillet 2016.

« Cette première démarche a permis l’introduction, depuis 2017, d’une demande auprès de la Commission nationale des biens culturelles pour le classement de la ville d’Arsenaria », a affirmé la responsable, notant néanmoins que la nature juridique de la propriété du terrain d’assiette du site « pourrait poser problème « , car relevant du domaine de l’Etat.

Ces efforts sont soutenus, sur le terrain, par l’Assemblée populaire communale (APC) d’El Marsa, dont le président Betahar Haddad, a déclaré à l’APS être « parfaitement conscient de l’importance de ce site archéologique d’Arsenaria », pour lequel une opération de clôture est programmée, en coordination avec la direction de la Culture de la wilaya, outre des campagnes de sensibilisation sur l’intérêt de sa préservation, en direction des populations riveraines, a-t-il fait savoir.

S’agissant du problème de la nature juridique de la propriété des terrains d’assiettes du périmètre du site, le même édile a exprimé la disponibilité des services concernés en vue de se charger des procédures d’indemnisation des citoyens qui ont des preuves légales attestant de leur droit de propriété sur les terrains concernés.

De nombreux citoyens de la commune d’El Marsa approchés par l’APS ont assuré être « effectivement propriétaires de certaines assiettes situées dans le périmètre du site », mais sans posséder les documents légaux attestant de ce fait. Ils ont, néanmoins, exprimé leur disponibilité à effectuer les procédures qui leur permettront d’être indemnisés.

Selon les frontières géographiques qui lui ont été fixées par l’équipe technique du ministère de la Culture, le site archéologique d’Arsenaria s’étend sur une surface visible de 15 ha, mais certaines hypothèses émises dans des références historiques diverses affectent à cette ancienne ville romaine en ruines, une superficie de prés de 40 ha repartie entre six (6) sites de l’ouest de la ville de Ténés.

La ville romaine d’Arsenaria, des secrets toujours enfouis sous terre

Selon les mêmes références historiques, le site était une forteresse destinée à la protection des romains des attaques des tribus des montagnes voisines de la ville de « Quiza » (Mostaganem) et « Cartena » (Ténés-Chlef), avant d’être transformé en une ville, constituant un important centre maritime romain, avec un port et un centre aux environs du mausolée de Sidi Bouras.

Une inscription de l’époque portant le nom d' »Arsenaria » a été découverte dans le périmètre du site.

Pour le chercheur en archéologie Djamel Hasnaoui, Arsenaria est « un site vierge qui n’a pas encore révélé tous ses secrets » et inscrit de fait au titre de l' »archéologie rurale ».

Cette cité antique, dont des ruines subsistent, à ce jour, a été construite à environ quatre kilomètres au sud de la plage d’El Guelta, une autre preuve renforçant la possibilité d’un port à son niveau, au moment où les quelques ruines de ses fortifications attestent de son architecture « Opus africanum ».

L’exploitation des traces d’un aqueduc, de silos de blé et autres vestiges (poteries, pièces de monnaie), découverts sur place, pourrait « nous en dire beaucoup sur les civilisations ayant traversé la région », souligne cet expert, qui estime, d’après ses observations sur le terrain, que la région de Chlef a été habitée par les Numides, depuis le 3eme siècle avant J-C, avant sa prise par les Romains.

Il a cité pour preuve la découverte de pièces de monnaie de l’époque numide et des vestiges de poterie datant du 1 er siècle avant J-C.

D’où la revendication exprimée par tous les acteurs locaux des secteurs de l’histoire et du patrimoine culturel, en vue de la classification et de la sauvegarde de ce site, eu égard à la disponibilité des moyens scientifiques et académiques pour ce faire, arguent-t-ils.

Une requête fortement agréée par l’étudiant Abdelkader de la ville d’El Marsa, qui a, également, émis le souhait que les étudiants du département d’archéologie de l’Université Hasiba Ben Bouali, s’orientent vers la réalisation de mémoires, recherches et thèses susceptibles de sauvegarder la mémoire locale garante de la continuité des générations, a-t-il dit.




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