Ce que nous avons vu, récemment, au village de Benyounès, pas loin de Zemmouri El Bahri, (Est de la wilaya de Boumerdès) est un véritable crime contre les eaux marines, la nappe phréatique, une magnifique plage et un site d’investissements touristiques. Une ferme aquacole est, en outre, sous la menace directe d’une pollution.
Un grand ruisseau d’eaux usées coule sans interruption, déversant des milliers de mètres cubes depuis 2 ans. Ces eaux polluent la magnifique plage de l’ouest de Zemmouri El Bahri. C’est une grave négligence qui condamne des richesses écologiques et touristiques.
En effet, avant d’arriver en mer, ces eaux passent par le terrain d’une immense ZET (zone d’expansion touristique) qu’elles polluent. C’est le collecteur des eaux de rejet du village de Benyounès où sont implantés, en plus des centaines d’habitations, des chalets datant du séisme de 2003, qui est bouché, comme nous l’avons constaté sur le terrain. Faut-il rappeler, par ailleurs, que la commune de Zemmouri dispose d’une station d’épuration des eaux usées.
A quoi donc servent les milliards investis par l’Etat pour ériger cette station?
Ces rejets sauvages sont, en outre, une menace imminente sur une ferme aquacole de 12 cages flottantes, posées à environ 2.000 mètres du rivage. Avec le temps, la pollution arrivera sur les lieux, et c’est la première ferme aquacole du pays qui disparaîtra.
Lorsque nous sommes entrés au bureau du directeur de l’entreprise propriétaire de ces cages afin de nous enquérir de leur position par rapport à ce problème, son DG, Nabil Khiar, était horrifié.
«Nous avons prévu d’agrandir la ferme pour introduire l’élevage du loup de mer qui est un poisson fragile à l’élevage. Nous prévoyons également d’introduire des huîtres, des coquilles Saint Jacques et des moules qui sont de bons nettoyeurs des rejets des poissons. Maintenant, nous réfléchirons à deux fois avant que nous consentions ce lourd investissement.»
Au niveau de l’APC de Zemmouri, au début de l’après-midi, il n’y avait aucun responsable. Une employée du bureau d’hygiène communale BHC nous a affirmé qu’un constat sur ces rejets a été effectivement dressé il y a environ une année.
Elle pense que les services techniques ont pris en charge le problème. Les jeunes femmes de ce service technique ne sont pas au courant et il n’y a aucune opération de prévu pour résoudre ce problème.
Entre-temps des milliers de mètres cubes d’eaux usées continueront longtemps à se déverser pour tuer toute vie écologique là où elles arriveront. Sur leur chemin, elles détruiront un potentiel économique en matière de tourisme et pêche.
Abachi L.
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Posté Le : 23/10/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Abachi L.
Source : LeSoirdAlgerie.com du lundi 23 octobre 2017