Aucune mesure d’accompagnement n’est prise au profit des jeunes formés dans des établissements spécialisés.
Des centaines de jeunes ayant suivi une formation en apiculture dans les CFPA de la wilaya de Boumerdès ne se sont pas encore lancés dans l’activité. Et pour cause, aucune mesure d’accompagnement ne semble avoir été prise par les pouvoirs publics pour les aider à concrétiser leur vœu et changer de statut.
Aujourd’hui, la plupart des détenteurs de diplômes de maîtrise des techniques d’apiculture se plaignent du manque d’endroits où ils puissent entreposer les ruchers.
Certains affirment que le comité de wilaya chargé d’évaluer les demandes d’usage des terrains relevant des services des forêts n’a pas siégé depuis trois ans. Ce qui a empêché des centaines d’entre eux se sortir du spectre du chômage dans lequel ils se débattent depuis des décennies.
«J’ai suivi une formation continue pendant six mois au CFPA de Béni Amrane. J’ai obtenu mon diplôme en 2011 puis j’ai déposé un dossier auprès des services des forêts pour l’obtention d’une autorisation d’exploitation d’une assiette sur les hauteurs de la commune pour me mettre au travail, mais je n’ai encore reçu aucune réponse de leur part», relate Mohamed, un habitant d’Aït Khelifa.
«Parfois, je me dis que j’ai effectué mon stage pour rien», enchaîne-t-il.
Comme Mohamed, des centaines d’autres jeunes de diverses localités de la wilaya se demandent à quoi sert de suivre un stage qui ne leur permet pas de changer leur situation. Pourtant, ce n’est nullement le foncier qui manque pour répondre aux demandes de ces jeunes passionnés de l’apiculture.
La subdivision des forêts de Bordj-Menaïel dispose à elle seule de 70 dossiers qui attendent d’être examinés par le comité d’évaluation crée à cet effet par les responsables de la wilaya.
Dans la commune de Béni Amrane, au moins 75 jeunes ont suivi des stages en apiculteur durant l’année écoulée, mais rares sont ceux qui ont entamé leur activité.
«On dispense même des formations qui peuvent durer jusqu’à trois mois dans les spécialités de l’élevage des reines, pathologie et la production de la gelée royale. Elles sont destinées principalement aux gens expérimentés dans le domaine et visent à combler leurs lacunes», dira un formateur au CFPA de Béni Amrane.
D’autres apiculteurs relèvent le manque de moyens matériels et les contraintes bureaucratiques qui les dissuadent de formuler des demandes de crédits bancaires pour l’acquisition de véhicules utilitaires pour accroître la production.
«Cela fait un an que j’ai commencé l’activité grâce à une aide qui m’a été accordée dans le cadre de l’ANDA. J’ai débuté avec 4 ruchers et aujourd’hui j’en ai une soixantaine. Si j’avais un moyen de locomotion, j’aurais dû avoir le double», note Slimane, un quinquagénaire de Thénia.
Selon lui, le véhicule est un moyen très essentiel pour le devloppement de l’activité.
«Il permet de se déplacer aisément pour effectuer la transhumance ainsi que les travaux d’essaimage artificiels. Comme il facilite l’évacuation des ruchers en cas de feux de forêts», a-t-il expliqué avant de réclamer l’allégement des procédures d’octroi de crédit bancaire pour pouvoir acquérir une camionnette.
Ramdane Koubabi
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Posté Le : 27/10/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Ramdane Koubabi
Source : El Watan.com du dimanche 21 octobre 2012