Boumerdès - Maladies et parasites agricoles

LE MILDIOU PROVOQUE DE GRAVES DÉGÂTS AUX VIGNOBLES: D’importantes pertes enregistrées à Boumerdès



LE MILDIOU PROVOQUE DE GRAVES DÉGÂTS AUX VIGNOBLES:  D’importantes pertes enregistrées à Boumerdès


Les responsables de la Chambre d’agriculture, ainsi que les viticulteurs sont préoccupés par la maladie du mildiou qui frappe les cultures dans la partie Est de la wilaya.

Les cultures dans cette région, essentiellement des vignobles, enregistrent d’importantes pertes causées par le mildiou. C’est notamment à Naciria, à Bordj Menaïel et à Corso que le parasite a provoqué le plus de dégâts.

Selon Ali Merabet, président de la Chambre d’agriculture, “ce serait l’une des pires attaques enregistrées ces dernières années du fait que sur certains parchets de Red Globe, de Cardinal ainsi que de Dattier, on observe jusqu’à 80% de pertes”. Sur ces surfaces, on estime à plusieurs millions de dinars de pertes de raisin dues au mildiou.

Le parasite, qui a profité des dernières pluies enregistrées dans la région depuis un mois, a rendu la tâche du traitement très difficile, pour ne pas dire impossible, avoue un viticulteur.

L’ampleur de cette invasion est surtout due aux pluies printanières incessantes qui ont fait le lit du mildiou, relève le directeur de la Chambre. Sournois, ce parasite est difficile à traquer: “Sur une même parcelle de vigne traitée le même jour avec les mêmes produits, il est possible d'observer à la fois des zones intactes et, quelques mètres plus loin, des zones comprenant des dégâts importants”, rapporte M. Laddada.

Pour sa part, le directeur de la Chambre appelle au calme: “Nous avons contacté le laboratoire de l’Institut national agricole pour déterminer la qualité du produit de traitement car c’est le parasite qui, cette année, est intraitable.’’ Cependant, la région s’étendant jusqu'à Dellys, à l’Est, et à Naciria, au Sud n’est pas exempte d'inquiétudes.

“L'aspect des vignes a pris depuis quelques jours une teinte pâle. Leur végétation semble avoir perdu de sa vigueur. Ses feuilles se sont flétries, en partie desséchées, et tombent successivement sur le sol. On voit, en un mot, se remémore un vieil agriculteur de Bordj Menaïel, se reproduire les mêmes phénomènes constatés au début des années 80 dont la récolte a été si profondément dépréciée par le funeste parasite dont nous redoutons de voir se renouveler l'invasion.”

“Est-ce bien cette fois le véritable mildiou (Peronospora) auquel nous avons affaire? Ne pourrait-on pas attribuer une autre cause à ces premiers symptômes?’’, demandera, résigné M. Laddada, qui, au passage, tire à boulets rouges sur les responsables de la Chambre d’agriculture qu’il taxe de “fellahs de bureau”.

On s'en plaint dans tous les centres viticoles. On ne s'en est pas aperçu tout d'abord, parce qu'il semblait que la floraison avait laissé la grappe assez bien garnie de grains. Mais on a reconnu depuis, que pour plusieurs cépages, ces grains étaient restés petits, n'avaient plus grossi et n'avaient atteint, qu'en très petit nombre sur chaque grappe, leur développement normal à partir de là où l’alerte a été donnée.

Ce qui est sûr, c’est que cette situation aura un effet très néfaste sur le produit et sur le prix pour une wilaya qui assure un taux de plus de 40% de la production nationale de raisin (toutes variétés confondues), consacrant son leadership en la matière depuis une dizaine d’années, selon les responsables de la direction des services agricoles (DSA).

La viticulture occupe un taux de 17% de la superficie agricole de la wilaya, soit 12.000 ha, selon Ali Merabet, employant environ 10.000 personnes pour une récolte avoisinant annuellement les 2,5 millions de quintaux.


Photo: L’état des vignobles dû au mildiou. ©D. R.

Wahab M.



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