Boumerdès - HISTOIRE

La tribu des KHACHNA



La tribu des KHACHNA
C’est une tribu Arabe descendant de Khachine ibn Yazid ibn Aïssa ibn Zoughba ibn abi Rabîa ibn Nahik ibn Hilal.
L’Outhan de Khachna est borné au nord par la mer, au sud par celui de Ben-Djéad et par celui de Hamza, à l’est par le Korso, qui le sépare de l’Outhan d’Isser, et à l’ouest par celui de Beni-Moussa. Il est arrosé par l’Arath, le Hamise, l’Oued-Reguïa et le Korso; il touche au Fhos vers l’embouchure de l’Arath, au-dessus et au-dessous de la Maison-Carrée. On traverse en cet endroit la rivière sur un fort beau pont en pierres, de cinq arches.
La plaine de Khachna, y compris les collines qui servent en quelque sorte de marchepied à l’Atlas dans cette direction, est divisée en 8 cantons, savoir : Zerouala, dans les collines dont nous venons de parler. Ce canton est admirablement beau. On y trouve le grand et magnifi que village de Kadra ; Djouab, au sud de Zérouala, tout à fait en plaine ; Meridja, Oulad-Adage, Oulad-Bessam, Oulad-Saad, Chaër-Ben-Djenan, Araouah. La montagne de Khachna comprend : au centre, la tribu Kbaïle d’Ammal ; à l’ouest, celle d’Oued-Zeythoun, presque entièrement habitée par des Courouglis descendant de ceux qui y furent exilés par un Dey, il y a une soixantaine d’années ; à l’est, celle de Beni-Aïcha. Ces trois tribus sont très riches en oliviers, et font avec Alger un commerce d’huile considérable. La route de Constantine qui traverse Khachna, passe à Oued-Zeythoun.
La plaine de Khachna est assez fertile en céréales : elle a quelques marais entre la Maison-Carrée et Kadra, et sur les bords de l’Oued-Réguïa : il existe sur la rive droite de cette rivière, à une lieue de la mer, une très belle ferme du même nom, où l’on trouve une écurie pour près de 900 chevaux ; ce serait un très beau poste militaire, mais peut-être un peu malsain. Haouch-Rhéguïa est à quatre lieues à l’est de la Maison-Carrée : à moitié de cette distance, on rencontre Rassautha, où se trouve un bâtiment en pierres en assez mauvais état. Le terrain de Rassautha est occupé par les Aribs que le général Voirol y a réunis sous le commandement de Ben-Zekry ; à un quart de lieue de cette ferme, est le fort de l’Eau (Bordj-el-Kifan), sur le bord de la mer : la garde en a été confi ée aux Aribs ; il y a quelques pièces de canon : à deux lieues de là, sont le cap et le fort Matifou, où se trouvent encore quelques canons encloués. Khachna est riche en beaux et féconds pâturages, surtout sur les bords du Hamise : l’armée française y fit.
en 1833, une abondante récolte de foin; en 1834, la cavalerie y est allée prendre le vert. C’est dans ces Outhans, entre le cap Matifou et l’embouchure du Hamise, que se trouvent les ruines de Rustanium, colonie romaine, appelée aussi Rusgania, Rusconia
et Rhustisia. Le Haouch-Rhéguïa a conservé quelques traces de ces noms ; il reste encore dans cette ville, des débris d’une jetée qui formait le port, des pans de murs peu élevés, répandus sur un assez grand espace, quelques souterrains et quelques mosaïques, en tout, rien de fort remarquable. On y a trouvé des médailles et des fragments de statues ; on en trouve même encore souvent.
On voit dans le canton de Oulad-Bessam, un présidium, dont le tracé est bien conservé, mais les murs sont à fl eur du sol. Les fouilles produisent aussi quelques médailles sur ce point.
Près du beau village de Khadra, on trouve les ruines d’un ancien château qui paraît aussi de construction romaine. Les gens de Khachna pourraient réunir 800 chevaux et 1,500 fantassins.


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