Boumerdès - Herboristes, phytothérapie

ATELIER DE PHYTOTHÉRAPIE EN ALGÉRIE-" LES FLEURS DU BIEN...VIVRE" PAR KARIM TEDJANI



ATELIER DE PHYTOTHÉRAPIE EN ALGÉRIE-
Une belle randonnée dans les campagnes de Naciria (Boumerdes) pleine d'enseignements sur les vertus des plantes et des fleurs médicinales de la région...

« Que ta nourriture soit ton médicament et que ton médicament soit dans ta nourriture » Hippocrate


Si le bonheur est dans le pré, la bonne santé, elle, se trouve dans nos campagnes en fleurs…


Depuis mon plus jeune âge, j’ai entendu parler des bienfaits de la médecine traditionnelle algérienne dont ma grande tante Nouara aime depuis toujours me vanter les mérites. Durant mes longs étés passés dans sa ferme familiale, j’ai souvent vu des gens venir des quatre coins de l’Est du pays pour lui rendre visite afin de se faire soigner par cette vaillante dame rurale qui a dû apprendre cette science pour survivre à la vie de transhumante qu’elle a menée pendant des années avant de se sédentariser avec son époux et ses 11 enfants , dans la campagne de Guerbes, une des plus belle de Skikda, voire même de l’Est algérien….

La flore est un trésor inépuisable de vertus thérapeutiques pour qui la médicine des plantes et des fleurs n’a pas de secret. Si elle est le plus souvent le fruit d’une longue tradition rurale très empirique, elle n’en demeure pas moins devenue au fil du temps une science exacte qui a pour règle fondamentale que « c’est [avant tout] la dose qui fait le poison ».

C’est une médecine qui se cultive au quotidien comme elle peut donner des résultats très concluants pour lutter contre de nombreuses pathologies. Parfois même, elle s’avère capable de concurrencer avec la médecine dite conventionnelle. Mais arriver à un tel niveau n’est pas à la portée du premier venu. Ce n’est pas une médecine miracle ! Cela demande un long apprentissage, pour ne pas dire une initiation. Une aventure de partages au présent, d’humilité vis-à-vis de ses prédécesseurs, d’une sincère bienveillance à l’égard de ceux qui souffrent.

Il y a, de plus, autant de médecines des plantes qu’il y peut y avoir de thérapeutes et de types d’environnements à travers le monde. C’est ce qui, il me semble, rend cette quête à la fois médicale et botanique aussi passionnante que laborieuse.

Mais cette médecine ne peut également être vraiment efficace que si on la pratique sur un corps sain et prédisposé à laisser agir sur lui tous les effets naturels que la plupart des végétaux sont prêts à lui offrir grâcieusement. C’est peut-être ce qui la rend moins attractive et convaincante pour nombre d'entre nous, dans le contexte environnemental très pollué de nos sociétés de consommations qu’elles soient développées, industrielles ou non.


Il s’agit d’abord de se dépurer de toutes les toxines qui ne polluent pas seulement que notre environnement extérieur, mais ont également corrompu notre équilibre corporel. Aussi, si l’on veut que ces traitements à base de plantes et de fleurs soient vraiment efficaces, il est donc préférable de faire une cure de dépuration préalable avant de commencer un traitement de phytothérapie.

On ne devrait pas non plus négliger l’importance d’une alimentation saine sur la bonne santé d’un individu. Le cas du régime crétois, à base de légumes bios, d’huile d’olive extra-vierge, ainsi que de margarine d’escargot est devenu un cas d’école en la matière. En effet, on sait à présent que cette tradition culinaire ancestrale est la principale cause de la grande longévité de ses habitants. Un art de manger qui a su rester local, saisonnier et largement traditionnel.

La qualité de l’eau parait également un critère évident à relever quand on sait la prédominance de cet élément dans le corps humain. Là encore, on pourrait citer le cas d’un village haut perché dans les cimes de l’Equateur, lui aussi célèbre pour l’âge avancé ainsi que la tardive vitalité de ses locaux. On suppose de plus en plus que c’est l’extrême pureté de l’eau dont ils s’abreuvent quotidiennement qui est principalement à l’origine de ce phénomène devenu même un argument touristique qui fait recette auprès de nombreux riches retraités venus des quatre coins de la planète pour y établir leur villégiature.

A ce même propos, la médecine naturelle n’est pas forcement compatible avec certains de nos plus quotidiens petits plaisirs, tels que les boissons sucrées, les produits laitiers ainsi que la consommation abusive de sel, par exemple.

Enfin, les matériaux que nous utilisons pour nous nourrir ont apparemment une influence sur l’efficacité des traitements et préparations à base de plantes naturelles. L’aluminium est absolument à bannir…

Je me dois de vous avouer que je n’en savais autant sur la phytothérapie avant de participer à un des ateliers sur le sujet qu’organise Mlle Laichaoui Mounia pour le compte de la société AMC (Alternative Marketing and Communication), basée à Alger (Cheraga).

Ces courtes formations thématiques se déclinent en deux journées. Le thème de cet atelier était « Comment prévenir et guérir les allergies saisonnières ». La première partie fut une cueillette dans les campagnes de Naciria (Boumerdes) où l’on apprend à reconnaitre les plantes bénéfiques, mais aussi à identifier celles qui, au contraire, s’avèrent plus ou moins toxiques, certaines même létales à forte dose. La deuxième journée fut résolument plus théorique et se déroula dans les locaux très bien agencés de la société AMC, à Cheraga ; les vertus des plantes et fleurs récoltées la veille ont été expliquées plus en détail aux participants et nous avons pû assister à des démonstrations de préparations faciles à reproduire à la maison.

Notre formatrice, Mme Saliha Lalami, une « tradithérapeute » très expérimentée, a veillé à la fois à nous transmettre sa passion pour un art qu’elle pratique depuis près de quarante ans, mais nous a également donné une foule de petits trucs et astuces pour améliorer notre hygiène de vie quotidienne.

La plus value de cet atelier, en ce qui me concerne, a été également la grande connaissance des participants ainsi que la diversité de leurs profils professionnels. En effet, ont participé à ces deux journées trois pharmaciens, une toxicologue, un agriculteur, un maître de médecine chinoise, un médecin, une botaniste, ainsi que deux enseignantes. Le nombre des participants étant restreint à 20, nous avons eu tout le loisir d’apprendre ensemble et de manière individuelle.

Un public très avisé, majoritairement féminin. Des mères de familles très soucieuses d’apporter à leur progéniture un cadre ainsi qu'une hygiène de vie en harmonie avec la nature de notre pays. Ce ne fut donc pas un simple cours magistral , mais bien un échange qui nous a permis d’aborder les choses sous l’angle de leurs professions respectives, toujours avec humilité et une sincère envie d’apprendre et d’enseigner. J’ai pu, ainsi, donner mon avis d’écologiste sur bien des sujets abordés, autant que j’ai appris maintes choses qui m’ont permis de parfaire mes modestes connaissances en matière de nature algérienne. Mme Lalami a toujours été ouverte à la discussion et nous a avoué qu’elle avait énormément appris en notre compagnie.

Ainsi, tout le monde, à la fin de cet atelier, est reparti avec autant de savoir qu’il en a donné. Ce fut un groupe très homogène et l’ambiance est vite devenue très familiale. Nous avons beaucoup discuté lors des collations offertes par AMC. Si l’ambiance fut très studieuse, je dois avouer que nous nous sommes beaucoup amusés ; apprendre en prenant du plaisir, il n’y pas meilleure pédagogie, à mon humble avis. Nous sommes toutes et tous repartis, non seulement avec de la documentation et des remèdes, mais surtout avec la tête pleine de bonnes idées et de belles pensées.

Je ne vous dirais pas que j’en suis ressorti expert en médecine traditionnelle, mais plutôt que cela a suscité fortement ma curiosité, que j’ai eu l’impression de me retrouver dans une ruche de talents et de savoir-faire qui a stimulé beaucoup de belles choses en moi. Je me suis fait des ami(e)s; lors du débriefing final, tout le monde a été unanime à ce propos…

L’encadrement a été, en ce qui me concerne, un sans faute. Tout a été mis en place par le personnel d’AMC pour rendre cet atelier agréable, ludique et pratique. Une expérience à vivre et revivre sans modération !



Pour en savoir plus sur les prochains ateliers contacter Mounia Laichaoui : 05 51 37 81 24



Karim Tedjani est un blogeur indépendant très concerné par les questions de l'environnement ainsi que de l'écologie en Algérie... Depuis 2009 , il sillonne autant le web que son vaste pays d'origine; afin de témoigner, d'apprendre, mais aussi de militer...



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