L’olivier est un arbre mythique dans notre pays. Il est porteur de beaucoup de symboles et de bienfaits écologiques et économiques. 2.000 de ces plants ont été mis en terre, ces dernières semaines, dans les parcelles familiales du piémont de Djerrah, dans le sud de la commune de Ammal (w. de Boumerdès).
Cette action, et d’autres visent à encourager le retour des familles dans les zones montagneuses, notamment celles originaires des villages de Doukane, Djerrah-village, Ighil Izzafane, Aït Oulmou, Hani, Aït Dhamane et Tigrine sur les hauteurs des gorges de Ammal (dites par le passé gorges de Palestro).
D’ailleurs, 56 de ces familles qui avaient quitté leurs habitations durant la décennie noire se sont engagées, par écrit, à revenir chez elles.
Le massif de Djerrah, visible à partir de la RN5, est situé sur la rive sud de oued Issers.
Faisons un peu de rétrospective de cette sous-région avant d’aller plus loin.
La région de Djerrah a été longtemps marginalisée et fragilisée socialement. Elle a été, en outre, martyrisée durant la décennie noire. Les terroristes, depuis l’ère du GIA (Groupe islamique armé) jusqu’à celle du GSPC plus particulièrement avec ceux de la katibat El Arkam, phalange commandée à certains moments par Abdelmalek Gouri qui s’était, par la suite, autoproclamé émir national de Daesh en Algérie, ont fait d’elle un territoire quasiment libéré. Mais fort heureusement, l’Etat, avec le soutien de la société civile locale, revient et marque fortement sa présence. Après le sécuritaire, c’est le social qui reprend le relais.
Effectivement, à l’appel des anciens de l’Association Assirem (espoir), le wali de Boumerdès, Kamel Abbès, a dépêché une commission ad hoc composée de plusieurs directeurs exécutifs et du chef de la daïra de Thénia auxquels sont adjoints le maire de Ammal et les membres de l’association Assirem. Un premier programme d’aide aux familles est décidé. Il a commencé avec la remise de 300 plants d’oliviers par les services agricoles de la wilaya (DSA) aux familles de 4 villages. 900 autres plants ont été acquis par les fellahs locaux.
Cependant, rappelle Mohamed Cheref, le président de l’association Assirem, la liste pour d’autres dons de plants, pas seulement des oliviers, reste ouverte. 70 familles en sont, pour l’heure, demandeuses.
Par ailleurs, puisque la région est à plus de 500 mètres d’altitude, la plantation de cerisiers, pruniers et abricotiers est envisagée.
Au plan hydraulique, 3 sources ont été aménagées alors que d’autres sont inscrites au programme.
Mais l’opération la plus importante concerne la rénovation d’une route de 17 km. Cette route, une fois rendue à la circulation, désenclavera pas moins de 5 villages.
Les mêmes villages bénéficieront de réseaux d’assainissement.
De son côté, le directeur du tourisme compte réaliser un parcours touristique mais sur la rive Est de oued Issers. La localité a de très bonnes perspectives pour le tourisme de montagne. Elle est, en outre, en possession de vestiges culturels.
HONORER NOS MARTYRS TRES NOMBREUX DANS LA REGION
Relater la contribution de la région à la guerre de Libération serait très long. Contentons-nous de rappeler brièvement, qu’elle fut le fief le plus important de la Wilaya IV historique où les colonels Ouamrane et Bougarra, les éléments du commando Ali Khodja, les commandants Rabah Mokrani dit Si Lakhdar, Bouguerri, Azzeddine (toujours vivant) et d’autres héros ont accompli des actes qui ont marqué à jamais l’histoire de notre pays.
A ce jour, des cimetières - dans l’un en compte plus de 50 chahids tombés au champ d’honneur lors de la bataille de Bellemou- sont laissés en abandon dans le maquis.
Sensible à ce problème qui relève de la responsabilité de la nation, le wali de Boumerdès s’est engagé à financer la construction de stèles. Pour des raisons obscures, l’ONM (Organisation nationale des moudjahidine) n’a montré aucun intérêt à cette région.
PROTEGER DES ÉCOSYSTÈMES ET DONNER UN SENS AU PPDRI
Ce programme aidera à améliorer les revenus des familles et est une action de lutte contre l’exode rural. C’est un programme basé sur le développement rural. Il est très intéressant dans la mesure où il contribuera à protéger d’importants écosystèmes, à donner un sens au PPDRI (Projet de proximité de développement rural intégré) et par extension au développement durable d’une sous-région.
Il est surtout une barrière devant les appétits démesurés d’une poignée d’entrepreneurs qui auraient, dit-on, leurs entrées en haut-lieu. Ces derniers voudraient, en effet, rééditer le massacre de Bouzegza en installant des carrières ( Djerrah et Bouzegza sont de la même lignée géologique puisqu’ils font partie de la chaîne montagneuse des Khechnas, très riche en matière première pour la production des agrégats).
Abachi L.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 02/02/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Abachi L.
Source : LeSoirdAlgerie.com du lundi 2 février 2015