Bouira - Sujets chauds

Rachid Nekkaz à Bouira “N’importe qui peut venir faire du tourisme en Kabylie”



Rachid Nekkaz à Bouira  “N’importe qui peut venir faire du tourisme en Kabylie”




Rachid Nekkaz, qui a entamé sa marche pour le changement depuis Khenchela le 1er novembre dernier, est arrivé avant-hier à Bouira.

Après un périple de plus de 500 km et des mésaventures qui lui ont valu certains démêlés avec la police et la justice, la découverte de la Kabylie semble lui avoir fait oublier tous ses déboires et sa fatigue.

Nous l’avons rencontré sur la RN05, non loin du chef-lieu de la wilaya de Bouira, alors qu’il se dirigeait vers Lakhdaria.

D’emblée, l’homme, avec sa casquette rouge, ne semble plus surpris par les automobilistes qui s’arrêtent à sa hauteur pour le saluer.

Nous l’abordons.

Après les présentations d’usage, Rachid Nekkaz accepte de nous parler de sa traversée de la région Est de la wilaya de Bouira. Une traversée qu’il qualifie de chaleureuse et humaine: “L’hospitalité de la région Est de Bouira m’a fait chaud au cœur. Les habitants veulent nous emmener manger et dormir chez eux. Je leur réponds que ‘si nous venons manger et dormir, nous n’allons jamais marcher.’ L’accueil est très chaleureux ici et les gens se disent déçus de ce qui s’est passé à Seddouk en nous disant que ce qui nous est arrivé est inacceptable. Les encouragements sont très profonds! Nous n’avons eu aucun problème avec la population, quelle que soit la wilaya traversée. Ma grosse déception est que partout où nous passons, la saleté est repoussante. Aucune déchetterie ni décharge publique digne de ce nom, des bouteilles en plastique, des canettes de bière, des sacs poubelles partout! Dans les oueds, dans les rues, devant les maisons, les entreprises, les institutions étatiques et même devant les écoles. Il faut vraiment trouver une solution. Les autorités doivent agir rapidement et mettre un terme à cela.”

Pour Rachid Nekkaz, la Kabylie mérite mieux que son sort actuel.

“Je veux, à travers cette marche, montrer aux étrangers que n’importe qui peut faire du tourisme en Algérie, sans aucune crainte. Ce qui s’est passé avec Gourdel, c’est un accident ; ce n’est pas une réalité! Mais ce n’est pas avec un environnement aussi dégradé que la Kabylie peut attirer les touristes. Il y a vraiment un trésor naturel et touristique en Kabylie qu’il faut absolument exploiter intelligemment car nous ne pouvons pas laisser toute cette zone sans touristes ni aménagement, sans développement, ce n’est pas possible.’’

En lui faisant remarquer que de dandy, Rachid Nekkaz s’est transformé en crocodile dundee, il éclatera de rire en disant que lui-même a été surpris de cette métamorphose: “Je n’en reviens pas moi-même, mais je crois que la Kabylie recèle d’immenses potentialités dans le domaine du tourisme et, franchement, je préfère le tourisme aux fabriques de parpaing implantées tout le long des routes. Je préfère faire ce que l’on appelle du développement durable en Kabylie, quelque chose de propre. L’avantage du tourisme culturel et naturel, c’est que c’est propre et ça préserve l’environnement. Bien sûr, on peut faire des industries de services tout en préservant l’environnement et penser à la Kabylie en matière de développement durable car l’exemple de la zone d’Akbou est une catastrophe. La Kabylie doit miser là où elle est forte, c'est-à-dire la nature et l’intelligence. L’industrie doit être implantée dans des zones arides. Si un jour je devenais l’hôte d’El-Mouradia, je déplacerais cette zone industrielle d’Akbou qui est une catastrophe pour l’environnement !’’

Bessaoudi Hafidh




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