Bouira - Agroalimentaire

Filière pomme de terre : 4000 quintaux importés du Canada



Une journée d’information a été consacrée hier par la direction des services agricoles (DSA) de Bouira à la filière pomme de terre. Cette rencontre a regroupé, à la chambre d’agriculture, les producteurs de pomme de terre en nombre important, les subdivisions agricoles, les instituts, dont l’INPV, l’OPIBO et les services phytosanitaires de la wilaya ainsi que les représentants des banques, CRMA comprise.

L’objectif de cette rencontre est d’encourager la production de la pomme de terre de manière à élever le rendement à l’hectare situé actuellement à 150 q/ha pour le porter à 600 q/ha et mettre ainsi un terme à l’importation. Cet encouragement s’est traduit cet année par l’octroi de primes allant de 8 DA à 5 DA le kilo pour le stockage, indemnisant ainsi le producteur qui devient ainsi un multiplicateur de semences et l’établissement de multiplication de semences (chambre froide). Pour les crédits, le président de la chambre, intervenant à ce propos, dira que le montant, s’il est inférieur à 50 millions, ne fera l’objet que d’une reconnaissance de dette entre le solliciteur et l’organisme bailleur de fonds. Si le montant dépasse ce seuil, des garanties seront nécessaires. Dans son intervention, le DSA abordera le rendement suivant trois facteurs : le respect de l’itinéraire technique dans la production qui suppose savoir-faire et rigueur dans le suivi ; la culture intensive de préférence à la culture extensive ; l’irrigation. « On peut avec 5 ha obtenir plus de rendement qu’avec 10, à condition de maîtriser l’itinéraire technique et faire preuve de suivi », fera remarquer l’intervenant. Le tubercule, selon ce responsable, peut donner jusqu’à 20 pommes de terre si l’itinéraire en question a été suivi de la germination jusqu’à la récolte du produit. L’ambition affichée par Bouira, qui détient le monopole de la qualité dans la filière par rapport à Aïn Defla qui se singularise par la quantité dans la production, est de dépasser cette wilaya en matière de productivité, selon le même intervenant. Pour cette année, la superficie réservée à la production de la pomme de terre est de 3000 ha, mais avec la dérogation d’arroser à partir du barrage de Tilzdit, qui fait l’objet de tractations entre le ministère de tutelle et la DSA et la chambre nationale d’agriculture, cela pourrait porter cette superficie à 9500 ha. L’intervenant, qui prône le système d’arrosage basé sur le goutte-à-goutte au lieu de l’aspersion, déclare que c’est par ce seul moyen qu’on arrivera à obtenir un bon rendement. Exhortant les multiplicateurs de semences (le cap cette année est mis volontairement sur ce produit) à se montrer bons payeurs avec l’OPIBO, une entité économique qui gère les barrages, il annonce que la créance que détient Sonelgaz sur cet organisme est de 400 millions de centimes. Comment réussir une bonne production si, au milieu de la saison, l’OPIBO est privé d’électricité, énergie nécessaire au fonctionnement du système d’irrigation ?, s’interroge le responsable de la DSA. « Pour gagner la bataille, il faut soutenir l’OPIBO », lance-t-il. Au sujet de l’importation, l’intervenant se plaît à en souligner les deux inconvénients majeurs en dehors du payement en devises : un produit qui peut se révéler de piètre qualité pour la production et malade, ce qui peut non seulement être un facteur de ruine pour la récolte, mais avec le germe gardé en réserve dans le sol ce serait l’anéantissement des récoltes futures pendant des années. D’où l’idée d’un programme de suivi assuré par l’INPV sur les champs de pomme de terre. Cette année, la wilaya a bénéficié de 4000 q de pommes de terre importés du Canada, disponibles à la CCLS.



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