Bouira - COMMUNES

Charazatte Naoui, artiste plasticienne de Bouira Une façon de voir les choses en peinture



Publié le 19.11.2023 dans le Quotidien l’Expression
Parce que l'attachement de l'artiste au semi- abstrait est profond, vous ne la verrez jamais comme dans la réalité.

L'art, pour Charazatte Naoui, artiste plasticienne, c'est le talent mis au service de la création. Auteure de plus de 70 tableaux, elle revendique le titre d'artiste plasticienne de préférence à celui d'artiste peintre. Le premier peint, reproduit. Le second crée des formes, selon elle.
Elle est animatrice à la Maison de la culture où elle expose à chaque événement. Mais elle est de toutes les expositions de peinture qui se tiennent un peu partout sur le territoire national. C'est ainsi, elle a été vue aux salons de Blida, d'Alger, de Sétif, de Bordj Bou Arréridj, à Constantine. «Je fais deux à trois salons par an», affirmait-elle.
Élève des Beaux- Arts, à Constantine, elle se passionne pour l'abstrait et le semi- abstrait. Sa technique? La profondeur dans le tableau. Cette dimension qui donne une impression de vie et de mouvement, puisqu'elle permet aux choses et aux êtres d'avoir une épaisseur. Son art évolue naturellement vers le relief. La femme est le sujet récurrent. On la trouve dans presque tous les tableaux. Mais parce que l'attachement de l'artiste au semi -abstrait est profond, vous ne la verrez jamais comme dans la réalité. Tellement mince, tellement filiforme qu'elle a l'air d'une plume en l'air. Et parce que l'univers où elle se meut toujours est bleu ou vert, elle ressemble à une sylphide.
Une autre technique en vigueur dans cet art où l'intérêt et l'émotion viennent de l'harmonie des lignes fugitives et des nuances fugaces comme pour mieux créer le mouvement, suggérer la vie: plus vous vous rapprochez de certains tableaux, plus les lignes s'embrouillent, puis se fondent dans le décor, mais plus vous vous en éloignez et plus la vision que vous avez d'un détail qui vous a frappé, se dégage de l'ensemble et se précise.
Le public, non initié, n'y voit souvent que du feu. Mais, une fois qu'on lui explique le procédé, il est admiratif et trouve cela ingénieux.
Son rêve, comme celui de tout peintre, est d'aller exposer à Alger. Une exposition individuelle où il n'y aurait que ses tableaux et où le public serait son propre public. C'est pour que se réalise un tel rêve qu'elle travaille beaucoup. Et d'ailleurs qu'est-ce que l'art, au fond, sinon, la capacité de rendre les rêves les plus fous, les plus irréalisables à portée de main?
Expliquant sa passion pour la peinture, elle dit la tenir de sa mère. Tout enfant, elle la regardait travailler l'argile et mettre de l'alphabet amazigh sur les pots qu'elle fabriquait. «Je me suis mise moi-même à en faire. Et c'est comme ça que j'ai appris à aimer la peinture, à devenir une artiste plasticienne. Ma mère, à mon insu était devenue mon vrai maître en peinture.»
Faute d'espace chez elle, à Adjiba, dont elle est native, ses tableaux sont rassemblés dans un coin de la bibliothèque de Raffour. À ce même Raffour, elle avait travaillé comme prof de dessin en tant que remplaçante. Communiquer la passion de peindre semble la passionnait autant que la peinture elle-même. Et c'est ainsi qu'elle poursuit ce métier dans l'atelier qu'on lui a donné à la Maison de la culture où elle enseigne à des jeunes comment tenir correctement un pinceau.
Un jour, voulant exploiter l'espace offert en la matière par facebook, elle y a exposé quelques tableaux. Un peintre assez connu lui aurait volé l'un d'eux. Depuis cette mésaventure, elle a cessé toute exposition sur la Toile.
Ali DOUIDI



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)