Publié le 05.11.2023 dans le Quotidien l’Expression
Le village Iwakuren a subi ce mode opératoire de l'occupant français.
Les déplacements de populations ont été une constante du pouvoir colonial.
En collaboration avec la direction des moudjahidine, le laboratoire de recherche de l'histoire locale, la mémoire collective et l'approche moderne, organise depuis le 2 novembre un Colloque national au niveau de l'université Akli Mohand Oulhadj. Pas moins de trente conférenciers interviennent au cours de cette rencontre qui a pour thème «le déracinement, comme mode opératoire d'une politique de destruction sociale et économique et ses lourdes conséquence sur l'Algérie post indépendance». Le docteur Mustapha Sadaoui qui en est l'organisateur, a choisi, pour illustrer sa communication, le village Iwakouren, dans la daïra de M'Chedallah, considérant que l'histoire locale doit servir de base à l'histoire nationale de sorte qu'il n'y ait en fin de compte qu'une histoire qu'il appelle globale.
Ce qui s'est passé en août, puis septembre 1957 était à l'image de ce qui a eu lieu partout, à l'échelle nationale. Ce village Kabyle est un échantillon. «On y retrouve les mêmes forces à l'oeuvre pendant l'époque coloniale, la même démence et la même fureur de détruire», a-t-il dit. Le miracle, selon le conférencier, a été que non seulement cette politique de destruction et de déracinement qui a consisté à tout détruire par le fer et le feu et par le déplacement de populations entières a échoué lamentablement, mais que notre révolution a fait dans le monde entier des émules.
Pour le recteur de l'université Akli Mohand Oulhadj, l'Hymne national doit être notre guide. Il doit inspirer toutes nos actions, car pour lui, c'est un chant de bonne volonté, un chant de courage et de victoire sur les forces du mal.
Cela dit, revenant sur le thème proprement dit qui est le déracinement, ainsi qu'il est formulé plus haut, le patron de l'université de Bouira a été conduit spontanément à rapprocher les camps nazis dit de concentration et ceux établis par l'administration coloniale pendant la guerre de libération. Confiant, cependant, en une sorte de justice immanente, il s'appuyait sur l'exemple de l'Algérie sortie victorieuse de la barbarie coloniale française pour prédire la même victoire pour la Palestine confrontée au même système inhumain. Et de lancer en guise de péroraison: vive l'Algérie, vive la Palestine.
Enchaînant sur le même sujet, l'historien et professeur Mohamed Lahcène Zeghidi nous ramène au tout début de la colonisation qui a coïncidé avec l'arrivée des premiers colons en Algérie, où l'administration de cette époque n'a rien trouvé, pour briser l'élan patriotique naissant des Algériens, que d'envoyer 1400 d'entre eux au bagne, en Calédonie. Cet exemple a été suivi par d'autres. Les destructions systématiques des villages algériens par le feu et les bombardements n'ont jamais cessé qu'avec l'indépendance, mais ont, en plus, fait des millions de martyrs et de déplacés à travers ou hors du pays. Quelques dates: 1945. Quelques chiffres: 3500 chouhada par jour pendant cinq jours, 95 villages détruits. Constantinois: 14000 chouhada. Ces quelques dates qui renseignent sur la barbarie qui s'est exprimée sur notre sol, montrent la continuité dans le combat et la foi de ces hommes et femmes en la victoire finale. L'historien qui voit beaucoup de similitudes entre ce qu'il s'est passé en Algérie, face à la barbarie coloniale française, et ce qu'il se passe à Ghaza, confrontée à la monstruosité sioniste déchaînée, prédit, lui aussi, pour cette dernière une victoire éclatante. Trop de crimes, trop de sang versé, trop d'injustices ne sauraient, selon lui, restés impunis.
Ali DOUIDI
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Posté Le : 05/11/2023
Posté par : rachids