Bouira - COMMUNES

Bordj Hamza (Bouira) Rue Kaci Djillali (Cité Draa El Bordj)



Bordj Hamza (Bouira)  Rue Kaci Djillali (Cité Draa El Bordj)
Bordj Hamza, érigé à la fin du XVIe siècle par l'autorité ottomane nouvellement établie dans la région, constitue un ouvrage militaire défensif. Il fait partie d'une série de forts édifiés à cette époque dans le but de contrôler les populations locales souvent hostiles et de sécuriser le passage des caravanes entre Dar El Sultan (Alger) et le beylik de Constantine.

Le fort abritait une garnison de soixante-deux (62) janissaires, dirigée par un officier, chargée de surveiller les environs et de collecter les impôts. À des fins défensives, le fort était pourvu d'un arsenal comprenant six (06) à huit (08) canons.

Les janissaires, soldats de l'infanterie turque, étaient soutenus par une tribu locale vassale connue sous le nom de tribu makhzen. Exempte d'impôts, cette tribu encadrait les populations locales et participait à la collecte des taxes imposées par le pouvoir central.

Bordj Hamza présente une structure en forme d'étoile à huit branches, avec un carré central et une saillie en pointe sur chaque côté. L'ensemble occupe une superficie de 1674 m². La grande enceinte, percée de 78 ouvertures, est soutenue par quelques contreforts de plus de cinq mètres de hauteur.

Une porte principale à double battants offre l'accès à l'intérieur du monument, s'ouvrant sur une vaste cour. À droite, les vestiges de la poudrière, utilisée comme entrepôt de poudre à canon et de munitions, sont visibles. À côté de la poudrière, un escalier permet d'accéder au chemin de ronde, utilisé par les soldats pour patrouiller le mur tout en étant protégés par un parapet. Des meurtrières jalonnent le chemin de ronde pour permettre aux soldats de tirer sur les assaillants tout en étant à l'abri des projectiles extérieurs. Deux embrasures dans chaque bastion facilitent le placement des canons, avec quatre rampes pour le déplacement des canons et l'accès au chemin de ronde.

Divers bâtiments occupent la cour, dont des vestiges sont encore visibles, tels que les cuisines avec les traces du four à pain, les caniveaux et les ouvertures des filtres d'eau et de la citerne.

Un système ingénieux de captage des eaux de pluie était en place à l'époque ottomane. Les caniveaux et les chéneaux, servant de canalisations pour les eaux pluviales, dirigeaient l'eau vers une citerne souterraine. Mesurant 10 mètres de long, 4 mètres de large et 3,25 mètres de hauteur, cette citerne avait une capacité de plus de 110 mètres cubes. Elle a subi des modifications et des améliorations pendant l'occupation française, avec l'ajout de moyens de canalisation supplémentaires et d'un système de filtrage de l'eau.


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