Autre époque de l’histoire, les plaines des Biban furent le grenier de Rome de par la qualité des récoltes engrangées, pour laisser place aujourd’hui au béton qui les ronge de toutes parts, où poussent autant de constructions que d’épis.
Face à cet état des lieux, l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) de Bordj Bou Arréridj tire la sonnette d’alarme pour sauver ces terres fertiles, ou ce qu’il en reste.
«Sur une superficie globale utile de 187.000 hectares, quelque 4.000 ha de terres agricoles ont été envahis, rien que pour les quatre dernières années, par des constructions qui poussent comme des champignons. Et on est en train d’assister impuissants à un véritable massacre d’une région à vocation agro-pastorale, pour ne rien léguer aux générations futures», déplore T. Hamlaoui, président de l’UNPA de wilaya.
«Apparemment, rien n’arrête l’extension tentaculaire qui s’étend vers le nord, le sud, l’est et l’ouest. Bientôt, la ville de Bordj Bou Arréridj deviendra une mégalopole avec la jonction urbaine avec Médjana, El Achir, Ras El Oued et Ain Taghrout. D’ailleurs, cette dernière municipalité était délimitée au sud par la RN5, aujourd’hui le béton la cerne de toutes parts. Au lieu d’exploiter la région sud steppique, donc de moindre qualité agricole à la construction. A titre d’exemple, pourquoi ne pas implanter une nouvelle ville à Maâza, à 30 km vers le sud ?», suggère-t-il.
Selon notre interlocuteur, une moyenne d’un quart d’hectare de superficie agricole utile (SAU) par habitant est enregistrée dans la wilaya.
«A ce rythme infernal, le dernier mètre carré des terres fertiles sera grignoté par les briques dans dix ans», se désole-t-il.
«L’Etat est en train d’injecter des sommes colossales dans la mise en valeur des terres en jachère, alors que des terres rentables et fertiles sont détournées de leur vocation première. C’est aberrant», s’est-il étonné encore.
En revanche, le président de l’UNPA conclut par une note d’espoir en approuvant l’implantation de la zone industrielle et d’activités à Mechta Fatima, au sud, qu’il juge de bon choix.
Photo: En quatre ans, 4.000 hectares de terres agricoles ont subi un véritable massacre
M. Allouache
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Posté Le : 20/01/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : M. Allouache
Source : elwatan.com du jeudi 18 janvier 2018