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Forêt de Djaâfra à Bordj Bou Arréridj: Un site paradisiaque envahi par les décharges sauvages



Forêt de Djaâfra à Bordj Bou Arréridj:  Un site paradisiaque envahi par les décharges sauvages




La situation est devenue intenable pour les habitants de la région, qui ne supportent plus les odeurs polluant l’air.

Sur le CW43 entre Tizi Lakhmis et Djaâfra, en pleine forêt du nord de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, un dépôt sauvage défigure le paysage verdoyant. Un phénomène qui se répète trop souvent dans ce petit paradis terrestre.

«C’est devenu un point noir dans cette région. Parfois il y a deux à trois dépôts sauvages sur la même ligne», souligne un technicien forestier.

En général, on trouve de tout. Des déchets ménagers, industriels, solides, animaux et même médicaux.

«C’est scandaleux. On ne peut pas faire cent mètres en forêt sans tomber sur un tas d’ordures», s’émeut un habitant du village d’Afigou.

On ne cache plus ces ordures. La fumée et l’odeur nauséabonde se sentent à des kilomètres et polluent tout l’air de la région. C’est un dépotoir à ciel ouvert. Le spectacle est désolant: des pneus, du plastique, des restes de vêtements, des cadavres d’animaux, des tas de béton et tout ce qu’on jette.

Mokrane, un habitant de la région n’en revient pas.

«Comment peut-on ainsi dégrader l’environnement?» dénonce-t-il.

Notre interlocuteur explique que les habitants ont averti la direction des Forêts, puisque ces dépôts sauvages ont lieu en forêt domaniale, mais rien n’a été fait.

«On constate une accélération du phénomène», regrette-t-il.

Face aux tas d’ordures, les maires se retrouvent dans une situation intenable.

«Ils sont responsables juridiquement, alors qu’il est très difficile de faire payer le pollueur sauf à le prendre en flagrant délit», souligne-t-il, mais que faire si les pollueurs sont les communes elles-mêmes?

Le système de collecte des déchets est un système complexe qui fait intervenir de nombreux acteurs publics et privés. Si la responsabilité de la propreté semble se déplacer des municipalités vers l’État, qui reste un acteur important pour coordonner les actions de chacun, on oublie facilement que le problème de l’accumulation des déchets est aussi le fait des citoyens, qui n’hésitent plus à utiliser la rue, les lieux publics comme dépotoirs.

Deux phénomènes contradictoires apparaissent alors. À la fois, les gens veulent se débarrasser le plus vite possible de leurs poubelles, quitte à les jeter n’importe où, et en même temps beaucoup d’habitants ne supportent plus les décharges, supposées être les lieux de stockage des déchets. Si une police de l’environnement doit voir le jour pour enrayer le phénomène des ordures dans l’espace public, il semble nécessaire qu’elle travaille avec les associations de protection de l’environnement qui œuvrent sur le terrain.

Dans le cas des décharges, la question qui se pose à terme reste de savoir si la région peut continuer sur le modèle de la décharge contrôlée et la méthode par enfouissement. Cette méthode qui ne semble plus être acceptée par les citoyens oblige à revoir la méthode de valorisation des déchets: le tri à la source, le recyclage commencent à s’imposer.

A.B.







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