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Bordj-Bou-Arréridj - Rachid Merazi: un homme, un destin



Bordj-Bou-Arréridj - Rachid Merazi: un homme, un destin


Rachid Merazi, cet homme d'exception disparu il y a de cela 17 ans, fut un grand commis de l'Etat, et a été le grand oublié de l'Etat qu'il a servi pourtant avec honneur, dévouement et modestie.

Né le 1er janvier 1934 à Bordj-Bou-Arreridj, il a fait ses études primaires dans cette ville et ses études secondaires, au lycée franco-musulman d'El Biar, actuellement Amara Rachid, où il a obtenu en 54/55 ses deux parties du baccalauréat.

Armé de ses diplômes, il rejoint en 1959 le corps des enseignants au collège technique de garçon dans la ville de Bordj-Bou-Arreridj pour y exercer pendant deux années, mais comme il le sera toujours dans sa carrière, il fut vite envié par ses collègues qui obtinrent son départ du poste qu'ils convoitaient.

Combatif, il ira lui-même à Alger pour exposer son problème à la Présidence de la République. Il sera écouté avec une attention soutenue et peu de temps après, il apprendra qu'il est nommé sous-préfet et dépendra du ministère de l'Intérieur. C'est ainsi qu'il deviendra en 1962 chef de daïra de Sétif tout en assurant l'intérim de la daïra de Bordj-Bou-Arreridj. Son talent et son dynamisme lui attireront très vite respect et considération et le propulseront loin dans la hiérarchie administrative. Après avoir dirigé certaines wilayas du pays et au regard de ses compétences et de son dévouement à l'Etat, il est nommé wali d'Oran, deuxième grande ville d'Algérie et premier port du pays en janvier 1982 à la grande satisfaction de ses administrés qui donneront son nom bien avant l'Etat, à une école de Canastel dans la banlieue d'0ran. Il est muté comme wali de Constantine de fin juillet à décembre 1987.

Le Président Chadli Bendjedid mettra fin à ses fonctions en raison d'un conflit qui a opposé certains de ses protégés auxquels l'incorruptible wali, Rachid Merazi refusera d'accorder des privilèges indus.

En raison de ce comportement irréprochable opposé au népotisme et aux passe-droits, il n'a plus jamais été fait appel à lui, et il ne s'est jamais résigné à ne plus servir la Nation.

En 2004, Rachid Merazi contracte une maladie grave dont le traitement ne pouvait s'effectuer qu'à l'étranger en raison du coût exorbitant des médicaments exigés pour soigner une telle pathologie. Malgré le concours de plusieurs amis, et sa famille, la mobilisation ne fut ni suffisante ni efficace pour obtenir sa guérison.

Le 21 août 2006, il décède des suites de sa maladie, en laissant une veuve, une modeste pension de retraite à ses enfants encore scolarisés, un petit appartement à Alger et des économies au montant dérisoire à peine croyable de 110.000 dinars.

Le 5 juillet 2023, l'Etat s'est rappelé des services rendus au pays par cet homme de grande conscience et probité aux différents postes qu'il a occupés et il lui a rendu justice en baptisant l'Institut national de formation des collectivités locales, du nom de Rachid Merazi, celui-là même qui a laissé pour les futurs hauts fonctionnaires cette phrase d’anthologie :

«En Algérie, le wali est un homme de lumière dans ce qu'il fait d'anecdotique et un homme de l'ombre dans ce qu'il fait d'important.»






Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration: Rachid Merazi

Layachi Salah Eddine


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