Blida - ACTUALITES

« Qu'ils ne nous prennent pas comme alibi »



Les femmes sont mécontentes. Les déclarations de certains partis affirmant qu'ils n'arriveront pas à trouver assez d'Algériennes capables de figurer sur leurs listes électorales les ont fortement irritées. « Ces déclarations, sont des effets d'annonces affreuses qui réduisent la femme algérienne à néant », a estimé Yasmina Taha, membre de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH) et présidente de l'association des femmes entrepreneurs (SEVE). Depuis Blida, des avocates, des enseignantes d'universitaires, des sénatrices et des représentantes du mouvement associatif ont tenu à répondre à ces assertions lors d'une journée consacrée à « l'image de la femme politique maghrébine dans les médias ». Et justement, pour Mme Taha, la presse algérienne doit donner une visibilité sur le potentiel féminin. « La femme ne doit plus être un alibi, elle doit être militante, compétente, afin qu'elle véhicule la vraie image de la femme algérienne dans la vie politique », dit-elle. Mais cette responsable de la commission de Ksentini se dit aussi réaliste. « Je suis pour le quota, car, malheureusement, la femme n'a pas pu accéder d'une manière conséquente aux institutions politiques. Tant mieux qu'il y ait des quotas, mais que les partis ne nous prennent pas comme alibi. Ça sera une erreur historique », prévient-elle. Pour l'avocate, Fatima Benbraham, ce n'est pas la quantité qui compte, mais la compétence. « Beaucoup de gens se portent candidats par intérêt, et si on met le holà sur ce type de promesse, on s'apercevra que seuls les gens intègres et compétents se présenteront aux élections », observe-t-elle. Maître Hadji du bâtonnat de Blida, estime que la culture de la responsabilité doit être inculquée aux femmes depuis les bancs d'écoles. Mais les présentes à cette journée n'étaient pas au bout de leur surprise. En effet, un documentaire financé par l'ONU et mis en ?uvre par le Centre tunisien des études et de recherche sur la femme « Kawtar » intitulé « qui est Fatma ' » leur a été projeté. Et que montre-t-il ' L'histoire de trois femmes : une Marocaine qui a été derrière la construction de la Mosquée de Kairouan, une Tunisienne, chef d'entreprise et une Algérienne sans travail cloîtrée dans une maison de la Casbah. Une image jugée stéréotypée par les participantes. L'avocate Fatima Benbraham, a d'abord, qualifié le film de ratage. D'autres intervenantes comme Fatima-Zohra Bouzina-Oufriha, professeure agrégée en sciences économiques, a estimé que le film présente un déséquilibre. Elle a invité l'assistance à lire « Femme de Médine » d'Assia Djebbar, pour comprendre le rôle de la femme algérienne.


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