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Oued Sidi El Kebir (Blida) - Les dangers d’une possible crue ignorés



Oued Sidi El Kebir (Blida) - Les dangers d’une possible crue ignorés




Le linéaire de l’oued en question s’allonge sur presque six kilomètres.

Si l’oued Sidi El Kebir a fait l’objet tout récemment d’une grande opération de nettoiement sur deux kilomètres, cette opération, du reste très louable, ne devrait pas détourner l’attention des autorités en place du péril qui guette, en cette période de grandes crues, les indus occupants de ses berges.

«On se demande comment les autorités, qui doivent avoir la mémoire courte, ont pensé à réaliser 30 locaux commerciaux à la limite des berges de cet oued au tempérament très fougueux. Les crues exceptionnelles reviennent chaque 10, 15 ou 20 ans et les hydrauliciens appellent ce phénomène ‘‘période de retour’’», déclare ammi Hocine, ancien maire (des années 1980) de la commune de Bouarfa et non moins ancien fonctionnaire à l’Ecole nationale supérieure de l’hydraulique.

L’autre point noir est relatif aux bidonvilles et constructions illicites qui longent cet oued de la localité de Sidi El Kebir jusqu’à l’oued Chiffa, à proximité de la cité Driouech.

Au seuil de la commune de Bouarfa, juste à l’amont du pont, les terrassements ont réduit considérablement la section d’écoulement de l’oued, ce qui risque d’augmenter la hauteur de la lame d’eau déferlante en cas de fort orage.

«En 1953, les eaux de l’oued Sidi El Kebir ont dépassé de 20 centimètres le tablier du pont qui était à huit mètres au-dessus du niveau du lit mineur de cette rivière. Maintenant, la surface de l’oued est très colmatée suite à l’accentuation du phénomène d’érosion, ce qui suppose que de fortes pluies vont provoquer des dégâts matériels et humains plus conséquents en raison de la notable diminution de la profondeur de l’oued et de sa section.

En 1963, l’oued en furie a entraîné les baraquements des gitans qui séjournaient là-bas alors qu’en 1974, la déferlante des eaux venant du massif de Chréa a rasé toute la brocante qui était entreposée au lieu-dit ‘‘Bhaïrat Ouitis’’ et plusieurs ponts qui traversent l’oued en divers endroits ont failli être déracinés par les eaux», alerte ammi Hocine.

Le linéaire de l’oued en question s’allonge sur presque six kilomètres et l’on a entendu dire que même une salle des fêtes et quelques industries ont été réalisées à quelques mètres seulement des berges de l’oued.

Il déplore aussi le fait que ces lieux-là soient devenus de véritables sésames pour bénéficier du logement social locatif, alors que «je connais personnellement des centaines de cas de personnes très démunies qui ont atteint l’âge de la cinquantaine et qui continuent, malheureusement, de vivre dans l’exiguïté avec leurs parents.

Ces gens-là ne vont, certes, pas avoir le nombre de points nécessaires quand ils seront notés par les différentes commissions qui ont la charge de distribuer les logements sociaux», regrette-t-il.

Et d’ajouter : «Faut-il se clochardiser et passer par le bidonville pour avoir un toit décent, c’est malheureux !»

* Commentaire de la photo: Des mesures concrètes s’imposent.


Mohamed Abdelli



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