Face aux problèmes des embouteillages: Blida se met à la moto

A Blida, dans chaque famille, il y a au moins une moto. Les gens n’utilisent la voiture que lorsqu’il s’agit d’un déplacement en famille.

Pour les jeunes, rouler sur une bécane déchaîne les passions, au point où des «courses folles» sont souvent engagées entre eux pour prouver la performance de leur deux-roues, devenu incontournable dans la ville des Roses.

Cet engouement sans pareil pour ce genre de locomotion fait également le bonheur des grandes marques de motos installées dans la ville.

«Il est vrai que les prix que nous appliquons ici dépassent le pouvoir d’achat d’une grande partie des jeunes, mais cela n’empêche pas que les clients sollicitent davantage nos produits», déclare, en se frottant les mains, le gérant d’un grand magasin.

L’attachement des Blidéens à la moto n’est nullement un phénomène nouveau, mais date plutôt du temps jadis. Les bécanes constituent, affirment des natifs de cette ville, un «pan entier de la culture locale».

Ces moyens «pratiques» de déplacement ont, depuis les premières années de l’indépendance, rythmé le quotidien des habitants de la ville des Roses.

«Jadis, même dans les fêtes familiales, on reconnaissait aisément les cortèges des Blidéens, car les voitures étaient souvent accompagnées de motos créant une ambiance particulière», se rappelle avec nostalgie un septuagénaire.

Blida est connue pour le penchant de ses habitants pour les deux-roues, à commencer par le vélo. D’ailleurs, cette wilaya a enfanté plusieurs champions de cyclisme, à l’image des regrettés Mahieddine Kaddour, surnommé l’Aigle de Chréa, et Tahar Zaâf.

Les deux vétérans déplorent toutefois l’attitude des jeunes, qui au lieu de profiter des plaisirs procurés par la moto en font un «outil de désagrément».

Roulant à vive allure à travers les petites ruelles, ces «motards», qui pétaradent notamment pendant la soirée, provoquent des nuisances permanentes aux riverains.

Pour accentuer le bruit assourdissant des bécanes, leurs propriétaires enlèvent sciemment les pots d’échappement ou en placent des plus «bruyants», expliquent les connaisseurs.

Négligeant le port du casque et circulant dans tous les sens, certains motards ne respectent aucunement le code de la route, une attitude qui n’est pas sans risques pour eux-mêmes, pour les autres usagers de la route et pour les piétons.

Cette conduite inconsciente est d’ailleurs à l’origine de plusieurs accidents et querelles.

«Ces motards tournent complètement le dos à la réglementation. Nous nous querellons quasi quotidiennement avec eux. Il faudrait prendre des mesures répressives à leur encontre pour les amener à de meilleurs sentiments», font remarquer des automobilistes excédés.