A l’occasion du 16e anniversaire de la disparition du cheikh Kheireddine El Ouazani sous le thème « La Zaouïa ouazania entre le Saint Coran et le fusil durant la guerre de Libération nationale », le centre culturel de Chebli, en collaboration avec l’association culturelle El Manar, a organisé, jeudi, le 3e colloque du cheikh El Ouazani, et ce, en présence de plusieurs personnalités historiques et d’un public nombreux.
D’emblée, Ameur Ouazani, cousin de cheikh Kheireddine, dira que la zaouïa, créée au milieu du XVIIe siècle, située à Beni Mesira, aux frontières entre les wilayas de Blida et Médéa, était également un centre de regroupement et d’entraînement des éléments de l’ALN. D’ailleurs, des étudiants qui ont quitté les bancs des universités, un certain 19 mai 1956, ont rejoint, pour leur majorité, ce camp d’entraînement, à l’instar de Amara Rachid, décédé et inhumé sur cette terre en juillet de la même année. Intervenant, l’ex-ministre Bachir Rouiss, âgé de 16 ans lorsqu’il a rejoint cette zaouïa, dira que plusieurs réunions préparatoires du congrès de la Soummam se sont tenues à la Zaouïa ouazania. Des chefs de région, à l’instar de Larbi Ben M’hidi, Amar Ouamrane, Sadek Dhiles, Mohammed Bouguerra..., se sont rencontrés plusieurs fois pour coordonner l’action armée. L’interlocuteur reconnaîtra que 70% de ceux qui ont rejoint ce lieu de culte sont tombés au champ d’honneur. Ce n’est que suite à des accrochages, relate le conférencier, que les documents contenant des secrets sur la révolution et ses chefs que l’armée française a déclenché une grande opération de ratissage de la région qui fut suivie d’intenses bombardements. Elle fut décrétée en juillet 1956 « zone interdite ». Le témoignage le plus poignant est celui de Mme Mesli Fadhila, celle qui fut infirmière au camp et qui a été arrêtée par l’armée française en compagnie de deux autres jeunes femmes. Elles ont été torturées, puis emprisonnées jusqu’en 1962. Les larmes aux yeux, elle avouera que cheikh El Ouazani était « très ouvert » et ne faisait aucune distinction entre les femmes et les jeunes soldats de l’ALN. Plusieurs autres intervenants ont accès leurs communications sur la nécessité de réhabiliter la Zaouïa ouazania et d’y construire une stèle à la mémoire de ceux qui ont combattu pour que vive l’Algérie libre et indépendante. La Zaouïa ouazania était un véritable centre de rayonnement spirituel et culturel de par sa mission prépondérante dans la formation d’adeptes et de récitants du Saint Coran. A Chebli, une annexe de la Zaouïa ouazania, ce sont des centaines d’élèves de différentes régions du pays qui viennent s’imprégner des dogmes et préceptes de l’Islam et apprendre le Saint Coran.
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Posté Le : 21/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Nadir Kerri
Source : www.elwatan.com