Tel père, tel fils !
Cet adage semble s’appliquer à merveille à Billel Benaissa, 37 ans, et originaire d’El Affroun. Fils d’un fleuriste, il aime les fleurs comme son père, mais il fait surtout de la résistance pour perpétuer un métier qui n’a pas le vent en poupe, puisque pas très rentable. Fascinés par le gain facile, les jeunes d’aujourd’hui préfèrent, généralement, les projets porteurs d’une manière prompte. Mais Billel semble faire exception. Il veut perpétuer le métier de son père et concilier entre commerce et plaisir.
«Mon père a ouvert sa boutique en 1982, soit un an avant ma naissance. Et depuis mon enfance, j’ai baigné dans un monde sentant la rose et dégageant les couleurs! Comme vous le savez, le métier de fleuriste ne rapporte pas beaucoup en Algérie, car l’achat de fleurs est souvent lié à un événement familial, comme les fiançailles et mariages; il est loin d’être un acte spontané et régulier malheureusement», regrette-t-il.
Billel cumule une vingtaine d’années d’expérience en tant que fleuriste, grossiste et pépiniériste dans le même domaine.
«Certes, ça ne rapporte pas beaucoup, mais je crois en la chance! Mon père me raconte qu’en 1982, année où il avait ouvert son commerce, des Oranais étaient en direction de Boufarik pour s’approvisionner en fleurs, mais ils ont décidé de faire une halte à El Affroun lorsqu’ils ont vu une plaque portant la mention ‘‘Fleuriste’’. Ils ont demandé à mon père s’il avait une grande quantité de roses pour une importante commande. Mon père leur a répondu avec sens du défi: oui c’est possible! La transaction a été alors concrétisée et les clients oranais sont devenus fidèles à notre enseigne.»
Cette histoire constitue une belle leçon de vie pour le fleuriste trentenaire, ce qui le pousse à aller de l’avant.
«Comme quoi, il faut faire ce qu’on aime… et la suite viendra après!», insiste-t-il, l’air optimiste.
Il y a quelques jours, il a ouvert une fleuristerie au centre de Blida, pas loin du siège de la wilaya, une manière de (re)promouvoir un métier en voie de disparition dans une ville qui a perdu ses roses, comme il aime qualifier cette ouverture.
Dans sa nouvelle boutique, il y a notamment des roses de toutes les couleurs, des cactus en petits pots et un décor tropical à base de produits recyclés.
«La rose m’a appris à respecter l’environnement, à avoir le sens du raffinement… et surtout la curiosité. Mes économies sont surtout consacrées aux voyages. J’ai visité en tout 26 pays pour voir leur côté floristique et avoir plus d’idées, histoire de joindre l’utile à l’agréable», souligne-t-il.
Il juge que pour sauver la rose et la «démocratiser», il faut carrément une volonté politique.
«Je lance un appel aux autorités pour encourager la création de grandes zones dédiées à la plantation de roses à Laghouat et Biskra, car ces endroits s’y prêtent pour avoir une récolte intensive à longueur d’année, à bas prix et éviter ainsi l’importation durant l’hiver.»
Photo: L’esprit Flower Poser
Mohamed Benzerga
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Posté Le : 17/09/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Mohamed Benzerga
Source : ewatan.com du mercredi 16 septembre 2020