Blida - Equitation

Blida - LA VILLE DES ROSES FACE À UN ÉPINEUX PROBLÈME: Le milieu équestre dans tous ses états



Blida -  LA VILLE DES ROSES FACE À UN ÉPINEUX PROBLÈME:  Le milieu équestre dans tous ses états




Le Centre hippique et de loisirs de Blida vit, depuis quelques semaines, au rythme de la menace incessante de fermeture. Le renouvellement des adhésions est repoussé à une date indéterminée, bien que les entraînements ont bel et bien repris en vue de la nouvelle saison sportive et des échéances régionales où la discipline est engagée, notamment les Jeux maghrébins prévus en Algérie en 2013.

A l'origine du problème, le projet de construction de l'Ecole nationale d'équitation et d'un centre de regroupement pour les équipes nationales.

Cela va sans dire que les bénéficiaires d'un tel projet ne se résument pas aux cavaliers seulement, puisque le projet de motel vise également à accueillir les footballeurs, les basketteurs et les athlètes d'autres disciplines. La ville de Blida étant bien dotée en infrastructures sportives. Ce qui est une bonne initiative en soi. Seulement, autour du motel, le projet de construction d'appartements attise aussi les intérêts de toutes parts.

Pour les besoins du projet, un expert français s'est déplacé dans la wilaya de Blida. Dans son rapport, il relèvera que le centre équestre est très fréquenté par de nombreuses familles, et ce, pour son côté ludique, le pique-nique ou encore le tennis. Sa proximité avec la route nationale, toujours selon le rapport, est un handicap en plus de sa superficie insuffisante pour la discipline d'endurance par exemple.

Par ailleurs, une école d'équitation doit être fermée au public pour faire régner le calme, relèvera-t-il.

Notons que le club dispose en plus des carrières d'entraînements et de l'écurie (stalle et box pour les chevaux), d'un restaurant, d’une pizzeria et d'une cafétéria qui ont aussi servi à l'accueil des acteurs du football, notamment lors des matchs de Coupe d'Afrique puisque le stade Tchaker se situe sur le même terrain, jouxtant les terrains réservés à l'activité équestre.

Les questions que les membres de l'association de Blida se posent aujourd'hui sont multiples: pourquoi fermer le club pendant les travaux ?

Voire à tout jamais?

Priver ses adhérents et les visiteurs de ses espaces?

Pourquoi supprimer de nombreux emplois et mettre des dizaines de travailleurs au chômage?

Sans parler des concours hippiques, le club de Blida étant celui qui a organisé le plus grand nombre de concours programmés par la Fédération algérienne d'équitation la saison dernière. Les autres centres équestres n'ayant pas les moyens d'organiser plus d'un concours par an et voués, eux aussi, à l'extinction par manque de subventions.

Autant dire qu'aujourd'hui, c'est toute la discipline qui est en péril dans notre pays, pays du cheval barbe, pays où l'histoire de l'homme et du cheval sont liés depuis des millénaires.

Interrogée sur place, une mère de famille venant de Béni Merad s'est dit profondément choquée par la décision de la wilaya: «C'est l'un des seuls lieux où nous pouvons laisser les enfants courir en toute sécurité sans avoir peur des voitures et autres dangers.»

Une pétition est mise à la disposition du public à la porte du club, elle devra être envoyée aux autorités compétentes dans les prochains jours.

Le wali de Blida, M. Ouchène, a été sensibilisé sur la question, des correspondances ont été adressées au ministère de la Jeunesse et des Sports et à la Fédération algérienne d'équitation.

Les membres de l'association ne comptent pas s'arrêter là. Une conférence de presse est prévue dans les prochains jours avant de passer à l'étape suivante, celle de la manifestation pacifique qui ne se limitera pas seulement aux membres du club, ni aux habitants de Blida et de ses alentours. C'est un problème qui touche toute la Mitidja.

Pourquoi fermer un club en marche, bien entretenu et attirant un public nombreux au lieu de créer un nouvel espace?

La wilaya de Blida dispose de suffisamment de parcelles de terrain où de nouveaux projets peuvent prendre forme, notamment à Bouinan où la construction d'une nouvelle ville est en cours.

Pourquoi la DJS de Blida n'investit pas dans un nouveau projet au lieu de profiter d'un lieu centenaire, construit dans le style hacienda qui rappelle les films westerns où les chevaux sont les vedettes?

Des centaines de personnes, dont une majorité d'enfants, profitent des espaces verts et de l'espace balançoire et toboggans dont dispose le club, sans parler des adhérents du centre hippique, créé au lendemain de l'indépendance, qui se verront ainsi privés d'un club verdoyant, l’unique en intra-muros de toute la Mitidja.


D. H.





CONSTRUCTION D’UNE ÉCOLE NATIONALE D’ÉQUITATION ALGÉRIENNE AU CLUB HIPPIQUE DE BLIDA. Un projet farouchement décrié par la société civile: Ils étaient plus de 1.500 personnes, 11 députés et 50 avocats à se regrouper, hier, au club hippique de Blida pour protester contre le projet de construction d’une école nationale d’équitation algérienne sur le site. Initié par le ministère de la Jeunesse et des Sports, ce projet, s’il venait à être concrétisé, accaparera tout l’espace du club hippique, c’està- dire les sept hectares qui sont les siens, puisque les normes internationales pour une telle école, nécessitent au minimum huit hectares. C’est pour cette raison que la société civile blidéenne s’oppose à sa construction d’autant que, écrivent- ils sur des banderoles, le club hippique reste le seul espace vert où des milliers d’enfants y viennent pour se dépenser et se mettre aux côtés des chevaux. «Sauvons le seul endroit où humains et animaux coexistent», lit-on sur une pancarte accrochée à l’entrée du club. Selon Me Zoheir Si Demou, chargé de la défense de l’Association équestre du club hippique de Blida contre l’implantation de cette école sur ce site, la directrice du ministère de la Jeunesses et des Sports en charge de la réalisation de ce projet lui a fait savoir que cette école sera la première en Algérie, étant donné que le pays n’en possède point de pareille sauf que, d’après ses dires, insiste l’avocat, les normes internationales d’une école d’équitation ne peuvent être appliquées sur un tel site. Cette thèse a été corroborée par un bureau d’études français qui a fait savoir dans son rapport qu’«il ne peut être conçu une école nationale d’équitation comme un club hippique. D’un côté des impératifs de formation professionnelle, de l’autre, des objectifs ludiques de découverte et de détente. L’actuel club est conçu dans ce sens et de nombreuses facilités sportives extrinsèques à l’équitation, voire en opposition totale avec les objectifs et missions assignés à l’école sont proposées aux habitants de Blida…» Donc, il est conclu qu’une fois l’école réalisée, le public n’aura plus le droit d’y accéder, celui-là même qui a réagi en brandissant une banderole où l’on peut lire : «Non au béton dans le seul espace vert qui reste à Blida. Aidez-nous à le préserver». Par M. B. (LeSoirdAlgerie.com du dimanche 13 janvier 2013)
Akar Qacentina - Constantine, Algérie

13/01/2013 - 61445

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