Issu d’une famille où l’éclat des hauts faits s’exprimait par son attachement aux valeurs traditionnelles, Farid Khodja, non sans inclination pour les décorums ancestraux, va lui-même perpétuer, car investi de la noble mission de promouvoir l’immense héritage de la musique arabo-andalouse, un art qui l’a bercé depuis son enfance jusqu’à le subjuguer à jamais.
Né le 13 février 1964 à Blida, Farid Khodja était tout naturellement destiné à suivre les traces de son oncle Mohamed Khodja dit Dziri surtout que ce dernier l’emmenait très souvent avec lui à la société musicale El Widadia où il présidait aux destinés de son orchestre.
Cette tendresse pour la musique citadine, acquise précocement, le vouera à une carrière musicale qui s’esquissera alors que Farid n’avait que 13 ans d’âge. Il avait, à l’occasion d’un concert de musique traditionnelle, exécuté, sous la conduite du regretté Mohamed Tobal, un solo dans le mode zidane celui-là même qui attestera, dès lors, de l’ampleur de ses capacités vocales et de sa propension pour un legs culturel qu’il savait pétri de goût et de raffinement.
Suivant d’abord les brisées de Dahmane Benachour dont la voix et le style faisaient école à Blida, il se résoudra ensuite à obéir à sa propre tessiture sans pour autant déroger au style magistralement imposé par celui-ci.
A l’association Nedjma où il sera inscrit par son père en 1975, Farid Khodja suivra studieusement les cours que prodiguaient, dans une tradition de pure orthodoxie, Mahfoud Sameti et Mohamed Tobal. Ainsi, les noubas aux envolées lyriques seront acquises une par une. Elles serviront de base pour l’apprentissage d’une large étendue de chants dans les différents styles hawzi, aroubi et medh.
Toutefois, la destinée voulut que Khodja quitte cette association qui l’a permis d’entrer de plain-pied dans le monde enchanteur de la musique chère à Mohamed Sfindja et Mahieddine Lakehal.
En 1987, il intégra, sous l’impulsion de Abdelhakim Meziani qui appréciait ses qualités vocales et instrumentales, l’association El Andaloussia d’Alger. Accompagné de son instrument de prédilection, le R’beb qu’il hérita de son oncle Dziri, il va suivre scrupuleusement les cours dispensés par Mustapha Boutriche. Onze ans après et au sein de la même association, il s’envolera, sous la houlette du docteur Nour Eddine Saoudi, pour aller représenter l’Algérie dans le cadre de l’exposition universelle à Lisbonne en Portugal.
Mais, entre temps, Farid Khodja s’était inscrit à la doyenne des associations blidéennes, El Widadia en l’occurrence, où le côtoiement de Mustapha Benguergoura va être décisif pour sa carrière de chanteur d’autant qu’il sera son conseillé attitré et une source de référence précieuse. Benguergoura sera pour Khodja ce qu’a été Mahieddine Lakehal pour Dahmane Benachour.
Abdelkader Bendameche, alors directeur de la production à l’ENTV, le sollicitera en 2000 pour des enregistrements télévisés. Ainsi, une Nouba andalouse et un autre programme dans le genre medh seront immortalisés à jamais.
Cependant, Farid Khodja nourrissait le désir de graver pour l’éternité sa voix et s’inscrire par là même dans le panthéon dans grands interprètes de la musique classique algérienne.
Son vœu sera réalisé avec la signature magistrale de son premier CD en novembre 2002. C’est la Nouba Mezmoum aux paroles subtilement voluptueuses portées par une musique savamment élaborée que Farid Khodja offrira au public. Enregistré avec un orchestre du cru pour retremper l’auditeur dans l’ambiance et le charme blidéens quand bien même il est dit que leurs musiciens sont quelque peu bucoliques dans leur façon de jouer. Néanmoins, Cette façon de faire donna, à coup sûr, une particularité au produit où l’on sent, au premier chef, de la sensibilité, de la finesse et de l’élégance.
A « l’année de l’Algérie en France », Farid Khodja aura la privilège de faire partie de l’orchestre national dirigé par Nour Eddine Saoudi et en Janvier 2003 il jouera au R’beb pour accompagner les chanteurs Zerrouk Mokdad et Mohamed Khaznadji. Mais en mars de la même année, il reviendra à Paris pour se produire, en tête d’affiche, à la salle Jacques Brel.
Et voilà, pour attester de son talent, il revient, aujourd’hui, avec un autre produit qu’il veut une preuve de son attachement pour l’art séculaire national d’autant que les auteurs du corpus chanté dans le CD sont tous natifs d’algérie. Ils s’appellent Saïd Ben Abdellah El Mandassi, Mohamed Benmsaib et Boumedienne Bensahla. C’est, somme toute, une compilation de morceaux du terroir que Farid propose à l’écoute pour que le cœur se divertisse et l’âme s’épanouisse.
Posté Le : 13/11/2007
Posté par : nassima-v
Source : faridkhodja.ifrance.com