Des dizaines d’habitants de Biskra ne comprennent pas et s’élèvent de façon véhémente contre la décision de la wilaya, paraît-il, de céder la gestion du jardin public 5 Juillet 1962, plus connu à Biskra sous l’appellation de J’nen Beylek à l’Agence foncière de la wilaya et à la direction de l’environnement, au détriment de la municipalité qui en a toujours eu la charge en tant que principal propriétaire.
Cette nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre suscitant indignation et protestation sur les réseaux sociaux, dans les cafés et les cercles d’initiés. Une pétition demandant l’annulation de cette décision circule sur facebook et des dizaines d’amoureux des espaces verts et de la reine des Zibans l’ont signée et partagée pour lui donner l’écho nécessaire, constate-t-on.
«Nous, citoyens, amis et amoureux de Biskra, rejetons avec force la décision d’octroyer ce patrimoine historique commun, conjointement, à l’Agence foncière et à la direction de l’environnement. La première n’a pas vocation à gérer les espaces verts publics car c’est une EPIC. Cette entreprise s’est illustrée auparavant en accaparant un espace vert, dans le prolongement des allées Mohamed Seddik Benyahia, pour y construire des logements, tandis que la direction de l’environnement, elle, a montré ses carences en la matière en procédant à la réhabilitation du Jardin botanique Landon qui est dans une situation catastrophique de dégradation en dépit de l’engagement d’un budget de plus de 20 milliards depuis 2008», soutiennent les pétitionnaires. J’nen Beylek est un jardin public couvrant environ 3 ha situé en plein centre-ville de Biskra.
Limité au nord par une caserne des forces spéciales de l’ANP, au sud par la rue de la liberté (ex-rue Berthe) donnant sur le damier colonial, il a été créé par les colons français après la bataille de Zaâtcha en 1849.
Il est constitué de plus d’une trentaine d’espèces végétales représentant une strate arborescente des plus riches, dont le sort ne laisse personne indifférent, semble-t-il.
Des internautes accusant l’APC de s’être désistée de la gestion de ce joyau végétal unique en son genre et tenant pour responsable de cette situation le maire de Biskra, soulignent qu’ils ne resteront pas silencieux et les bras ballants face à ce qu’ils qualifient de «crime environnemental contre le poumon de Biskra».
Pourtant, le conseil municipal n’a jamais enregistré de délibération à propos de cette cession et ne l’a donc jamais entérinée, a-t-on appris de sources fiables.
Photo: Le jardin de 3 ha se situe en plein centre-ville
Hafedh Moussaoui
Posté Le : 29/08/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Hafedh Moussaoui
Source : elwatan.com du samedi 27 août 2016