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Production agricole à Biskra: L’assèchement des puits inquiète des fellahs de Doucen



Production agricole à Biskra: L’assèchement des puits inquiète des fellahs de Doucen


Réunis en collectif, les concernés ont beau signaler cycliquement ce déficit en eau aux autorités compétentes, celles-ci ne semblent pas faire cas de leurs inquiétudes.

Des dizaines d’agriculteurs de la commune de Doucen, située à 100 km au sud-ouest de Biskra, sur le territoire de la wilaya déléguée d’Ouled Djellal, s’inquiètent et se plaignent du manque d’eau d’irrigation dont ils souffrent depuis des mois.

Un fait engendré par une faible pluviométrie et par la réduction du débit, voire de l’assèchement de nombreux puits, qui «hypothèquent nos moissons de dattes, fruits et légumes, de céréales et de plantes fourragères en grevant désespérément nos immenses efforts pour faire prospérer les exploitations agricoles alimentant les marchés de tout le pays», déplorent-ils. Réunis en collectif, les fellahs de Ghadaya, à 10 km de Doucen, ont beau signaler cycliquement ce déficit en eau aux autorités compétentes, celles-ci ne semblent pas faire cas de leurs inquiétudes et préoccupations, soulignent-ils.

«Les puits actuellement en fonction ne suffisent plus pour répondre à nos besoins en eaux d’irrigation. Beaucoup d’exploitations agricoles souffrent de la sécheresse. Là où il nous fallait de 5 à 6 heures de pompage pour remplir les bassins, il nous faut désormais attendre de 4 jours à une semaine pour voir ces bassins remplis d’eau. Les puits de 70 mètres s’assèchent inexorablement et personne ne semble mesurer l’étendue du péril qui guette nos palmeraies, serres, champs et jardins», confie un agriculteur de cette région, laquelle est réputée pour l’excellence de sa production agricole.

Doucen est, en effet, une commune agropastorale d’importance nationale.

L’origine de son nom viendrait du berbère et signifierait le bas-côté. Elle compte 60.000 palmiers dattiers, des milliers de serres produisant de succulents fruits et légumes, tels que poivrons, tomates, piments, courgettes, aubergines, navets, betteraves, carottes et différentes variétés de salades, ainsi que de la pastèque et des melons.

Avec un verger estimé à environ 20.000 arbres fruitiers, dont des pommiers, des citronniers, des grenadiers, des ficus et autres poiriers, elle tend à fournir les marchés locaux et nationaux, mais aussi à exporter ses excédents.

Même en termes d’élevage bovin, en sus de celui des ovins et des caprins, cette oasis située sur le versant sud de l’Atlas saharien concurrence les villes du nord du pays en production de lait, a-t-on appris.

«Mais la sécheresse menace cette commune et ses notables performances agricoles. Nous avons besoin de véritables mesures d’aide pour forer des puits albiens et nous sommes prêts à financer ces projets, pourvu que les autorités nous prêtent oreille, considération et assistance technique», ajoute un autre fellah, qui songe, comme de nombreux autres, à abandonner tout simplement le travail de la terre, «devenant de plus en plus difficile dans ces contrées semi-arides», rapporte-t-il, en montrant l’état de sa palmeraie visiblement assoiffée, alors que la récolte des dattes débute dans quelques jours.


Photo: La faible pluviométrie a eu une incidence sur les palmeraies / Photo : D. R.

HAFEDH MOUSSAOUI


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