Biskra - Urbanisme

Cité des 150 logements à Biskra: Touche pas à mon environnement "Initiatives contrariées"



Cité des 150 logements à Biskra: Touche pas à mon environnement




Les habitants s’insurgent contre les travaux de pose d’un câble souterrain, réalisés par une entreprise, ayant défiguré les lieux.

Il y a quelques jours, un entrepreneur est arrivé avec ses engins d’excavation pour installer un câble électrique souterrain devant traverser la cité des 150 Logements de Biskra, appelée aussi cité des villas cadres ou bien encore Haï Al Istiklal. L’opération achevée, cette cité s’est retrouvée comme balafrée de part en part de tranchées mal remblayées et de tas de gravats enlaidissant les lieux. «Personne ne peut contester l’utilité de ces travaux, mais tout le monde peut constater le fait que notre cité a été défigurée.

Depuis des années, les habitants et notamment les jeunes, participent à toutes les campagnes de nettoyage et de reboisement que nous organisons cycliquement, mais ce genre de chantiers où la finition des travaux laisse vraiment à désirer, les décourage. Leur élan est brisé parce qu’un entrepreneur ne respecte pas, comme cela est souvent le cas, le cahier des charges», précise Belgacem Berhouma, militant de la société civile et retraité de la DJS, qui a le cœur révulsé par l’état dans lequel se retrouve sa cité, construite en 1973.

Le civisme mis à dure épreuve

Organisés en associations de quartiers, des habitants de cette cité s’activent, en coordination avec la commune qui leur fournit matériel et équipements, pour que leur cité soit l’un des îlots urbains de la ville de Biskra où le cadre de vie est le plus agréable. Il faut dire que ces habitants ont hérité de ce civisme et du sens du travail collectif du temps où Leïla Aslaoui, alors ministre de la jeunesse et des sports (1991-1992) avait lancé l’opération «J’aime mon quartier.», nous rappellent-ils.

Quotidiennement, ils se démènent donc pour préserver la propreté des ruelles, peindre les bords des trottoirs, arroser les espaces verts agrémentant leurs habitations et faire en sorte que la sécurité règne nuit et jour. Une attention particulière a été donnée à la collecte des déchets ménagers, à la maintenance de l’éclairage public et à la pose de ralentisseurs, d’où le mérite de cette cité résidentielle de la palme d’or du meilleur quartier de Biskra en termes d’hygiène, de sérénité et de respect du voisinage et de l’environnement urbain, peut-on constater de visu.

En mars dernier, des jeunes ont renouvelé le bureau de l’association de quartier pour poursuivre l’œuvre citoyenne de leurs aînés. Mohamed Abdelghani Kanou, élu président de l’ « Association de la cité des 150 Logements » a un tas d’idées, «pour faire de cette cité un exemple de ce que peuvent réaliser les citoyens solidaires, quand leur volonté n’est pas bridée par de quelconques obstacles et de faits accomplis comme celui dont vient d’être victime cette cité», dira-t-il.

Des efforts partis en fumée

«Nous avons la ferme volonté de développer l’entraide et la solidarité citoyenne pour que notre cité garde toujours sa propreté et sa douceur de vivre», confie notre interlocuteur. Dotée d’une caisse commune, alimentée par les cotisations des habitants, et servant quelques fois à aider veuves, orphelins et familles démunies, cette association planifiait l’installation de bancs, toboggans, balançoires et autres jeux pour les enfants dans un des espaces verts de cette cité, l’aménagement d’un parking avec la mise en place d’un système de gardiennage et enfin de demander aux autorités compétentes un permis de construire d’un étage supplémentaire.

Afin que leurs maisons, toutes constituées d’un rez-de-chaussée, gagnent en espace et prennent un peu de hauteur, les habitants de cette cité étaient sur le point de constituer un dossier technique auprès d’un bureau d’étude d’architecture et d’urbanisme pour faire de ces habitations des R+1. C’était le plus gros chantier sur lequel ils planchaient avant que ces travaux de pose d’un câble électrique souterrain ne viennent, à leur grand dépit, tout remettre en cause.

Les stigmates des travaux entrepris seront difficiles à effacer. Les bordures des trottoirs ont été défoncées et ils risquent de s’affaisser à la moindre averse. Plusieurs avaloirs ne sont plus fonctionnels et l’asphalte des rues a été arraché à plusieurs endroits. Les efforts de tant d’années sont partis en fumée en quelques jours, se plaignent-ils en pointant du doigt la qualité des travaux d’aménagement urbain et de leurs finitions souvent bâclées au grand dam de tous.

Hafedh Moussaoui




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