Extrait :
« Depuis la fugue de sa soeur Nya, Syphax ne regardait plus ses parents de la même façon, ni le reste de la société. Ils étaient responsables, assurait il, de toutes les déchirures subies par les enfants de sa génération, agressés chez eux comme dans la rue. Toutes les certitudes dont ils avaient été bercées dans leur prime jeunesse étaient à présent obsolètes, vides de sens. Leurs esprits étaient obsédés par toutes les promesses non tenues et celles de ce pays natal, la France, affirmant qu’elles feraient d’eux des citoyens à part entière. Ces phrases étalées dans la presse ne signifiaient plus rien désormais. La manière dont on les dévisageait tous les jours, arrivait à convaincre les plus réticents qu’on ne désirait guère leur présence ici, comme, hélas, dans le pays d’origine de leurs parents. Durant les séjours au village, les enfants se sentaient autres, désignés du doigt, mutants nés d’une société hostile. En quête vaine de repères, ils étaient assurés de l’état d’esprit ambiant : on se serait volontiers passé d’eux. "Dorénavant, nous agirons à notre guise, guidés par nos instincts soi disant primitifs... Nous irons déchirer vos quiétudes, perturber votre ennuyeux quotidien. Votre confort égoïste vous préoccupe ! croyez bien ! nous nous appliquerons à vous faire endurer nos lois dévastatrices, réactives aux vôtres, qui nous dégoûtent. Nous serons ces casseurs qui vous empêchent de dormir, hantent vos rêves. Les dirigeants de cette société ont fait de nous des laissés pour compte. Aveugles et sourds à nos détresses, eh bien qu’ils payent ! »
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Posté Le : 21/11/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.bgayet.net