La Wilaya de Bejaia, en Algérie, est connue pour ses richesses diverses et ses salines situées dans les trois villages d’Imellahen (en Kabylie) dans la Commune de Feraoun, qui représentent un patrimoine naturel, culturel et historique remarquable.
La première Saline dénommée Ichekabene appartient au village d’Ichekaben, qui tire son nom de l’ancêtre Mohand Waali Achekav (originaire d’Ighil Ali dans la région d’Ath Abbas), tandis que la deuxième Saline appartient aux deux villages d’Iadnanen et d’At Ounir. L’ensemble des trois villages cités forme la région d’Imellahen qui veut dire « Travailleurs des Salines » et tamellaht qui veut dire « Saline ». La distance qui sépare les deux salines est de de près d’un kilomètre.
À l’inverse des marais salants dont la source de l’eau salée est la mer ou l’océan, celle des salines d’Imellahen est à l’origine souterraine : l’eau très salée provient du flanc de la montagne nommée Mghendas via des sources que l’on abrite et que l’on achemine par la suite sous forme de rigoles canalisées. Cette collecte utilise une méthode très ancienne : en effet, les réceptacles d’eau salée sont creusés dans la roche et l’eau de source salée est canalisée vers ces réservoirs se trouvant en aval.
Un labeur dur et tout à fait traditionnel : les pieds nus dans l’eau salée, les saliniers récoltent le sel provenant des bassins sous une chaleur solaire journalière intense avant d’y faire monter leurs récoltes à dos de mulets en empruntant les sentiers du plateau jusqu’à leurs propres habitations situées à proximité.
La population de ces trois villages exerce des activités économiques axées sur l’agriculture de montagne avec une forte tendance à la culture de l’olivier qui est roi dans cette région, l’exploitation collective des Salines et elle est assurée à tour de rôle par le nombre de familles composant ces trois villages.
Il n’y a pas si longtemps, les familles des trois villages vivaient du troc de ce sel recueilli avec d’autres produits pour leurs besoins quotidiens.
Ces salines d’Imellahen offrent un panorama somptueux. Malheureusement, elles souffrent d’abandon et de dégradation, et il y a quelques anciens des trois villages qui perpétuent ces gestes maintes fois pratiqués et tentent de les restaurer. Ces salines sont d’un intérêt patrimonial évident et une réhabilitation pourrait permettre aux villages de créer et développer un site touristique des plus envoûtants.
La population des trois villages d’Imellahen est enthousiaste quant à son engagement à redonner vie à ces deux salines ancestrales à travers les associations villageoises qui sont très actives et très conscientes des grands enjeux du développement durable. Pour préserver ces patrimoines naturels, des associations comme l’Association Assirem Gouraya organisent des activités relatives en ces milieux qui ont pour but de contribuer à la durabilité environnementale de façon à garantir la protection des ressources naturelles, culturelles et patrimoniales des régions de la wilaya de Bejaia.
Posté Le : 03/09/2021
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Mr Ammar Rabhi
Source : medwet.org - 01 March 2017