Elles s’appellent Rafika Mokhtari, architecte, Nafissa Lazri, également architecte et Manel Djoulane, ingénieur en génie civil. Ce trio de charme et de choc a lancé un beau et innovant projet de villages éco-touristiques qui a pour nom Fakkar Mdintek.
Selon ses conceptrices, le projet en lui-même est né du constat de l’abandon progressif du patrimoine culturel algérien matériel et immatériel. Partout, à travers le pays, le patrimoine naturel est détruit et les villages sont abandonnés progressivement par une population qui fuit massivement vers les villes.
L’objectif donc de Fakkar Mdintek est la «réhabilitation des villages en Algérie en village éco-touristique en s’inspirant de l’architecture locale».
«Il s’agit de promouvoir le patrimoine matériel et immatériel et de faire travailler les populations rurales», soutient Manel Djoulane, coach et formatrice.
A travers l’Algérie, il est fait état de plus de 500 villages enclavés socialement et économiquement dont le patrimoine est en perdition. L’abandon des villages et l’exode qui s’en suit à cause de l’absence de projets économiques entraînent une dégradation de l’environnement et une réduction drastique des espaces.
Les conceptrices de Fakkar Mdintek se donnent donc pour mission de faire de ces zones rurales recluses des régions économiquement et socialement dynamiques.
Cette dynamique permettra aux populations rurales de vivre de leurs terroir et patrimoine. Le projet ambitionne de travailler à la réhabilitation des villages en Algérie pour les transformer en villages éco-touristiques qui s’inspirent de l’architecture locale, promeut son patrimoine matériel et immatériel et fait travailler les populations rurales.
En clair, le village éco-touristique offre un voyage respectueux des espaces naturels et des populations locales rencontrées avec des activités touristiques, culturelles ou liées à la restauration des maisons traditionnelles.
Les touristes logés dans des maisons d’hôtes partent à la découverte de l’environnement et de la biodiversité de la région. Un programme d’action en faveur de l’environnement est lancé avec la mise en place d’une journée verte chaque mois et la mise en place d’une charte de bonnes pratiques en lien avec le respect de l’environnement physique, naturel et communautaire.
Les touristes pourront découvrir la nature et la vie de campagne à travers des randonnées dans les forêts, des visites de fermes, les champs et les jardins. Ils peuvent également s’adonner à des loisirs récréatifs tels que le vélo, la marche, le bivouac en plein air, les soirées barbecue, les veillées musicales ou les randonnées à pied ou à dos d’âne ou bien encore aider à la restauration de maisons traditionnelles à travers des ateliers conduits par des professionnels.
C’est au village historique de la Qalaa Nath Abbes, dans la commune d’Ighil Ali, au sud de la wilaya de Béjaïa, que le trio de Fakkar Mdintek a choisi de concrétiser son idée. En partenariat avec l’association Nadi El Mokrani de Qalaa Nath Abbas qui est une association culturelle locale qui œuvre à la promotion du patrimoine matériel et immatériel de Qalaa.
En partenariat également avec l’association française Planète Terroirs qui œuvre à la reconnaissance, la valorisation et la défense des terroirs en France et dans le monde et aussi avec The Algerian Center for social Entrepreneurship (ACSE) qui a pour mission de promouvoir l’entrepreneuriat social en Algérie.
Maintenant, ce beau projet éco-touristique qui ambitionne de redonner vie à nos villages traditionnels abandonnées n’attend plus que de généreux sponsors se manifestent pour prendre vie.
Photo: Qalaa Nath Abbes ( Photo: D .R)
Djamel Alilat
Posté Le : 01/06/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Djamel Alilat
Source : elwatan.com du dimanche 30 mai 2021