Béjaia - Ouzellaguen


hommage


Le peuple algérien, vient de célébrer le cinquantième anniversaire de son indépendance nationale, une distinction acquise au prix fort de tous les sacrifices, celui du sang, versé par les meilleurs de ses enfants. Ces hommes et ces femmes, qui, à la fleur de leur âge avaient dit non à la soumission, non à l’arbitraire ; bravant par leur courage tous les interdits imposés durant cent trente années.
L’idée d’une révolte avait longtemps fait son chemin, pour s’inscrire enfin dans un élan vers la liberté, et 1954, était l’année du grand saut, celui d’un peuple, qui s’éveille pour se rebeller, exprimant son vœu à récupérer sa souveraineté.
L’Algérie, forte de l’élite de ses enfants n’a pas manqué à son devoir, et la révolution fut.
C’est à ce titre que je veux rendre hommage à mon père MEZIANI AZIZ, qui pour sa part, a dès son jeune âge, eu de l’intérêt pour sa patrie. Il avait intégré chaque étape du processus qui avait conduit à la lutte armée. Depuis son adhésion à des mouvements de contestation, jusque dans des compagnes de propagandes, Aziz n’avait ménagé aucun effort pour se positionner au devant de la scène. Si bien que son caractère de hors la loi lui vaudra plusieurs séjours dans les prisons Françaises, aussi bien en France qu’en Algérie. Alors que la guerre de libération avait éclaté, marquant le début des hostilités avec l’armée coloniale, Aziz, lui, purgeait l’une de ses peines d’emprisonnement à la maison d’arrêt de Bougie, puis à Alger (Serkadji), où il était transféré en date de 24 Octobre 1954.
Quelques jours seulement après sa libération au mois de Mai 1955, il sera contraint à l’exile pour se conformer au jugement qui lui était rendu. Ainsi Aziz frappé d’interdiction de séjour en Algérie, se rend en métropole. Son exile en France sera de courte durée, puisque étant arrêté et ramené en Algérie sous un autre mandat d’arrêt lancé à son encontre.
A son arrivée sur le sol Algérien, et au cours de son transfert vers Bougie où il devait comparaitre devant ses juges, Aziz avait murit une idée propre à lui, profitant d’un instant où ses gardiens avaient baissé leur de vigilance et saute hors du train qui le transportait vers cette prison dont il connaissait toute l’architecture, Il regagnera les maquis dans les montagnes d’Ouzellaguen auprès des moudjahidines.
C’était le choix de Si Abdelaziz, ce sera donc son nom de guerre, dès lors qu’il a été enrôlé dans les rangs de l’ALN, Il connaitra tout de sa guerre, celle qu’il avait voulue faire contre un ennemi, donné invincible à plus d’un titre. Si Abdelaziz occupera plusieurs responsabilités aussi bien sur le plan politique que militaire.
Il tombera au champ d’honneur l’arme à la main en hiver 1959 dans le district de TAZMALT à ATH MELIKECH, Une région qu’il avait choisie lui-même pour y mener son combat, et y mourir.
Aujourd’hui, quand je me rends en pèlerinage sur les lieux de ton dernier combat, lorsque je foule cette terre arrosée de ton sang, je réalise l’ampleur de ton sacrifice, tu as donné tout ce que tu avais de plus précieux, ta vie, pour que l’Algérie vive. Je suis comblé de bonheur, lorsque les gens de cette région continuent à saluer ta résistance et ton héroïsme face à l’armée ennemie, tu es allé au bout de ta volante, celle de vivre libre ou de mourir pour l’Algérie.
Je salue ton courage et ta bravoure dans les derniers instants de ta vie. « Tu peux être fier de ton père » me disent les gens de CHOKRANE, particulièrement, Mr CHAABANE BELKACIMI, un octogénaire natif de la région, qui se rappelle encore les fais de cette opération de ce Jeudi du mois de Décembre 1959, ’’ à lui seul, Il a tenu tête à toute une armée dépêchée sur place ‘’, faisant usage de son arme automatique, un fusil d’assaut, disait un autre témoin, il se frayera un chemin en tirant plusieurs rafales en direction du dispositif dressé autour de lui, la horde de soldats avait battue en retraite, serte, le rapport de force était favorable à Si Abdelaziz, l’instant de surprise crée dans les rangs de l’ennemi lui a permit de s’élancer vers une hors du traquenard qui lui était tendu. Hélas! Les balles ennemies
n’avaient laissées aucune chance à l’officier « Si Abdelaziz »il sera atteint d’une rafale d’une mitrailleuse « la 24 ». Basculant, ainsi, en l’espace d’un instant, du statut de Moudjahid à celui de Chahid, Si Abdelaziz n’ivouziden rejoindra ces hommes, qui comme lui avaient fait le serment de mourir pour l’Algérie.
Da Makhlouf, l’un des hommes qui avaient enterré la dépouille de Si Abdelaziz, disait encore dans son entourage « Il y a des hommes à qui la mort ne fait pas peur, Si Abdelaziz est de cette trompe (que Dieu est grand ) il était sur le point d’échapper à ces maudits goumiers », à ces propos un autre témoin qui connaissait si bien mon père, réplique sur le même ton n’oublie pas, Da Makhlouf il s’agit bien de l’officier SiAbdelaziz, il n’ya pas à douter de sa bravoure’’.
Encore une fois je salut ton combat, ta règle d’or étant « vivre en homme libre ou mourir en héros » , c’est dans ce contexte d’héroisme que je te rends un grand hommage et que je m’incline à ta mémoire.
Mes pensés vont à tous les martyres de la révolution et à leurs enfants qui voudrons se joindre à moi pour leur rendre un grand hommage.

Ton fils HMANOU




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