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Fête de l’indépendance M’cisna se souvient de ses martyrs



Fête de l’indépendance M’cisna se souvient de ses martyrs
Publié le 11.07.2024 dans le Quotidien l’Expression

Des masures comptant plus d’un martyr, à l’instar de la famille Tiguert qui a payé un lourd tribut, avec pas moins de quatre chouhada.
De par le monde et à travers les âges, donner son sang pour sa patrie demeure et demeurera à jamais une source de fierté absolue aux yeux de tous et ce, sans distinction de race, de culture, de religion, de croyance et/ ou d'idéologie. C'est d'ailleurs à ce titre que l'Algérie est devenue désormais une référence pour tous les peuples opprimés, partisans de l'indépendance et de la dignité, grâce à ses millions de martyrs qui se sont sacrifiés sur l'autel de la patrie, afin de venir à bout de 132 ans d'asservissement, d'indigénat et de joug. En Kabylie ou ailleurs dans le pays, pas un village, une maison, une famille qui n'ai perdu - souvent dans des conditions épouvantables - au moins un être cher laissant derrière lui veuve et orphelins...
Parmi ces bourgades, la commune de M'cisna, dans la région de Seddouk, où réside la famille Tiguert, qui avait bravé tous les dangers pour apporter sa pierre à l'édifice de l'honneur et du courage, à travers les dizaines de familles de moudjahidine et de moussebiline... Des masures comptant plus d'un martyr, à l'instar de la famille Tiguert qui a payé un lourd tribut, avec pas moins de quatre chouhada, tous tombés au champ d'honneur à la fleur de l'âge; le plus âgé n'avait pas dépassé la trentaine et le plus jeune n'avait que 19 ans, à peine sorti de l'adolescence. Un trentenaire, Tiguert Mohand El Bachir, né en 1931, a inscrit son nom parmi les héros de la nation, en tombant les armes à la main, loin des siens puisqu'il a rendu l'âme dans une autre bourgade de révolutionnaires du Djurdjura, à la veille de l'indépendance, en 1961.Tiguert Mohand Salah, né en 1936, a choisi, quant à lui, d'accompagner son cousin en tombant en martyr à El Marsa la même année, soit en 1961 à l'âge de 25 ans. Tiguert Abdelhamid les a devancés de trois années puisqu'il a immortalisé son nom et celui de sa famille en participant héroïquement à la bataille d'Adhrer Ougherbi, en 1958, pour mourir en martyr alors qu'il n'avait que 24 ans. Enfin, Tiguert Mohand Arezki, né en 1939, très jeune, voire adolescent est tombé parmi les siens à M'cisna, en 1958.
Voici quatre noms, quatre héros, quatre révolutionnaires qui font la fierté de toute la famille Tiguert et à travers elle toute la région de Seddouk... quatre chouhada qui ont eu pour seul combat et unique but: la Liberté. Aussi, il y a lieu de citer le père et le frère d'Abdelhamid et de Mohand Salah, deux des quatre icônes cites ci-dessus.
Le père Tiguert Belkacem avait participé à la révolution comme moudjahid très engagé ayant subi l'atroce souffrance de perdre ses enfants qu'il chérissait et auxquels il avait inculqué les vertus du rejet de l'oppresseur et les principes, oh combien nobles, du nationalisme. Au père, l'on ajoute le frère, Tiguert Mohand El Mouloud, né en 1929, condamné à mort en 1956 alors qu'il activait en France, puis rapatrié à Oran où il avait passé six années de prison jusqu'à l'indépendance; il est décédé en 2000. Tiguert Abdallah, né en 1923 à M'cisna, le second condamné à mort de la famille, arrêté en février 1960, à Achtoug, commune de Béni Maouche, deux ans avant l'indépendance, il avait passé deux années de prison entre Akbou, Seddouk, Zéralda et Ksar Tir jusqu'à l'indépendance; il est décédé en 2011. Le tort des Tiguert, aux yeux du colonialisme abject, était d'avoir aimé leur patrie, refusé la soumission, croire en l'indépendance en payant de leur vie et en ayant pour slogan: «La liberté n'a pas de prix». Aujourd'hui, les leurs leur rendent hommage, les font connaître aux jeunes générations et veillent, ainsi, à ce que la mémoire de leurs martyrs ne tombe pas dans l'oubli.
Arezki SLIMANI




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