Née en 2016, l’association Oxy-Jeunes a pour projet la lutte stratégique pour la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles grâce aux différentes campagnes de sensibilisation et aux formations des acteurs associatifs locaux activant dans le domaine de l’environnement. Elle active via différentes actions sur le terrain.
Zoom sur son projet ambitieux.
L’association OXY-JEUNES a été créée le 12 avril 2016. Son slogan: «Penser globalement agir localement». L’association agit dans le domaine de l’action écologique et éducative. Elle a pour but majeur l’accompagnement social et éducatif des jeunes et des enfants et vise à favoriser leur développement personnel ainsi que leur intégration dans la société en tant que des citoyens actifs, critiques, responsables et solidaires afin d’apporter un coup de main pour le développement local et durable dans la région. «Elle est composée d’un groupe de jeunes désireux offrir une bouffée d’oxygène à la société civile locale et instaurer un cadre favorable au travail bénévole et de l’éducation environnementale», confie Khaled Foudil, son président.
Ses objectifs sont multiples. D’abord, la promotion et la sauvegarde du patrimoine naturel et historique de Darguina. Ensuite, l’association lutte pour le classement du patrimoine naturel et écologique du massif des Babors et Tababort. Par ailleurs, elle active dans l’encadrement et la valorisation des initiatives visant à l’éducation environnementale et citoyenne, en encourageant la formation des jeunes aux défis du développement durable.
Et enfin, l’association Oxy-Jeunes active pour la mise en valeur et le développement de l’écotourisme et des sports de montagne. «Nous avons constaté que la démarche d’action d’une association ne peut avoir une réussite tangible et remarquable que par une pédagogie de projet», assure M. Foudil.
C’est pour cette raison que son association a appelé les institutions à lancer des appels à projet associatifs au lieu des financements traditionnels. Cet appel a finalement trouvé échos. En effet, en 2019, l’Assemblée populaire de wilaya de Béjaia (APW) a décidé de lancer un appel à projet intitulée: «L’innovation, la participation et la dynamique associative, au cœur du développement des territoires.»
L’idée est unique sur le territoire national. Elle cherche à développer le concept de la démocratie participative. «En réponse à cet appel, nos avons monté un projet intitulé ‘’Contribution à la conservation de la biodiversité et la gestion durable et intégrée des ressources naturelles d’Oued Agrioune’’», se rappelle M. Foudil. Suite à cela, l’APW de Béjaïa a installé un comité et des membres de jury pour évaluer les projets. Et le projet de l’association Oxy-Jeunes a été retenu et s’est vu attribué un financement de 900.000 DA. L’association, quant elle, a participé au financement de son projet avec un montant de 10.000 DA et ce projet comporte plusieurs actions.
- Valorisation des déchets
«L’un des axes de ce projet est de contribuer à résoudre la problématique majeure des déchets dans notre région et d’apporter notre vision sur les possibilités d’investissement dans ce secteur», assure M. Foudil. A cet effet, l’association Oxy Jeunes prévoit l’installation de trois composteurs de déchets organiques au niveau de la région de Darguina. «Notre territoire souffre énormément d’une prolifération catastrophique des décharges communales et sauvages au sein des forêts et sur les deux rives de l’oued», se désole M. Foudil.
Ces décharges sont, selon lui, versées progressivement dans la mer Méditerranéenne. Ce fleuve fait partie du bassin versant hydrologique Agrioune d’une superficie de 257,72 km2. Un territoire qui englobe plus de 50.000 habitats repartis sur de agglomérations, des zones de montages et des villages ruraux. Sachant que la production de déchets moyenne est estimée à environ 1.5 kg /jour/habitant.
Ainsi, plus de 75 tonnes de déchets ménagers sont jetés chaque jour dans la nature. «Ceci représente un désastre écologique et une menace majeure à notre environnement», prévient M. Foudil. Ce dernier assure donc que l’investissement dans le compostage pourrait constituer un atout majeur de la gestion des déchets et un moyen important pour diminuer la quantité des déchets jetés. De plus, le résultat du compostage représente un bon fertilisant du sol agricole. «Sur le plan économique, il peut donc constituer une source d’argent, car il est trop demandé par les gérants de pépinières», ajoute M. Foudil.
- Création d’une bibliothèque spécialisée dans l’environnement
«Cette démarche de rendre l’association un centre de ressources pédagogiques est né avec la naissance même de notre association, car l’apprentissage et la formation sont les meilleurs outils pour sensibiliser à l’environnement», explique M. Foudil. C’est donc naturellement que l’association a décidé de créer bibliothèque spécialisée dans l’environnement et le développement durable. Un budget de cent mille dinars a d’ailleurs été réservé pour l’achat d’ouvrages. «Actuellement, nous sommes en phase d’alimenter cette future bibliothèque à travers l’acquisition de livres et ouvrages au fur et à mesure de l’avancement du projet», raconte M. Foudil.
Ce dernier assure également que grâce à un des membres, l’association a obtenu, à titre de dons, des magazines et prospectus spécialisés dans l’environnement provenant de l’Office fédéral de l’environnement suisse qui publie régulièrement des papiers traitants différentes thématiques environnementales.
Ce projet a aussi une dimension digitale. «Nous avons opté aussi à la création d’une bibliothèque numérique que nous allons rendre publique bientôt», se réjouit M. Fodil. Par ailleurs, ce dernier assure que l’association compte publier un bulletin d’information écologique mensuel sous forme d’une revue intitulée «Agrioune» et qui fera l’objet d’un support pédagogique au profit des chercheurs, associations, et institutions concernées.
- Création d’un espace de débat
A en croire les résultats d’une étude de recherche initiée par le laboratoire du département hydraulique de l’université de Béjaïa, l’Oued Agrioun est classé dans la zone orange des zones humides atteintes par la pollution. Cette zone humide, d’une valeur historique, écologique, économique et touristique devient, selon M. Fodil, de plus en plus une zone d’ombre sans projet ni conservation. «Pour capitaliser la valeur de cet oued, nous avons initié la mise en place d’un espace de débat, de réflexion et de formation sur la zone humide de la vallée d’Oued Agrioune avec l’université de Bejaia», explique-t-il.
Cette action se fera à travers le développement d’outils pédagogiques et éducatifs pour former et informer le public sur différents enjeux environnementaux. «La création d’un café culturel environnemental au niveau de Darguina est aussi au centre des discussions, en plus de l’organisation d’une rencontre sur la zone humide de l’Oued Agrioune a Darguina», précise M. Fodil.
- Recensement et analyse physicochimique des sources d’eau
Des sources d’eau et fontaines de la région de Darguina sont recensées et analysées. Le but, selon M. Fodil, est de mettre en valeur les sources d’eau dont regorge la région de Darguina et les différentes zones du bassin versant de l’Oued Agrioune. «Nous objectons aussi à mettre en exergue les différentes sources polluées et montrer le degré de pollution des ressources en eau et leur degré de potabilité», assure-t-il. Précisant qu’un recensement préliminaire à l’aide du professeur Saou Abdelhamid du département d’hydraulique à l’université de Béjaïa, a déjà été effectué. «Nous avons établi un fichier numérique que nous allons alimenter lors de nos sorties de terrain. Ces échantillons seront traités en collaboration du laboratoire de l’université Béjaïa», explique M. Fodil.
- Opération de reboisement
Les feux de forêt ont fait des ravages dans tout le pays et aucune région n’a été épargnée, y compris Darguina. C’est pour cette raison que l’association Oxy Jeunes a lancé des opérations de reboisement par la plantation de 500 arbres au niveau du bassin versant afin de lutter contre les changements climatiques et la compensation carbone. «Nous avons sollicité l’aide de la conservation des forets de la wilaya de Béjaïa qui répond toujours favorablement à nos activités et avec laquelle nous travaillons en collaboration. Cette opération de plantation d’arbres vise à la lutte contre la déforestation et la stabilisation des sites et les sols menacés de glissement de terrain», conclut M. Fodil.
- Formation d’ambassadeurs de l’environnement
En réponse à un appel à projet lancé par le ministère de la Jeunesse et des Sports, l’association Oxy-Jeunes a monté un projet de formation nationale des ambassadeurs de l’environnement. «Ce nouveau projet a pour but principal de renforcer les capacités de jeunes acteurs de la société civile activant dans le domaine de l’environnement et le développement durable», conclut M. Fodil Khaled.
Par Sofia Ouahib
souahib@elwatan.com
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Posté Le : 13/11/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Par Sofia Ouahib
Source : elwatan.com du jeudi 12 novembre 2020