La carrière d’agrégats de Toudja (23 km au sud de Béjaïa) où la société chinoise CRCC extrait les matériaux pour les besoins du projet de la pénétrante autoroutière qui reliera Béjaïa, à partir du port, à l’autoroute Est-Ouest, au niveau d’Ahnif (Bouira) a été fermée par la population locale, et ce, depuis deux jours.
A l’entrée du site, au lieu-dit Amrij, les camions sont stationnés et le matériel d’exploitation est à l’arrêt. Au loin, un nuage de poussière s’élève dans le ciel sous le son des perceuses.
«Ils creusent des cavités pour préparer l’emplacement des explosifs en attendant la reprise de l’exploitation», dit Mohand Saïd, l’un des représentants des villageois qui ont barré la route, dimanche dernier, à la colonne de camions de gros tonnage qui circulent dans un va-et-vient incessant entre le chantier et la carrière depuis six mois.
Mais ce n’est pas cette activité qui dérange les citoyens, d’après Mohand Saïd, retraité, qui explique: «Nous ne nous opposons pas au projet de la pénétrante ni à l’exploitation de cette carrière. Avant le lancement de l’exploitation, il était convenu que la société emploie, en priorité, les jeunes de la région et surtout, l’élargissement et l’aménagement de cette route, la CW43 reliant Toudja à Béjaïa en passant par Oued Ghir, qu’empruntent ces camions. Mais nous avons attendu des mois et rien n’a été fait.»
Notre interlocuteur a estimé le nombre des jeunes villageois travaillant sur le site à 15 personnes.
La route menant vers le site est un ancien chemin étroit datant de l’époque coloniale et qui dessert une vingtaine de villages et hameaux.
«La cinquantaine de camions qui y circulent matin et soir l’ont rendu presque impraticable. La conduite devient de ce fait dangereuse. C’est pour cette raison que nous avons décidé de maintenir la carrière fermée jusqu’à la réparation de cette route», tonne-t-il.
D’autres dégâts sont visibles. Une conduite principale d’eau potable, qui alimente les 12 villages perchés à plus de 1.000 mètres d’altitude, a été endommagée. L’eau se perd en quantité dans la nature.
Le maire de Toudja, Meddour Ameziane, a souligné: «Nous avons alerté les services de la wilaya à maintes reprises ; notre commune est pauvre, nous n’avons pas assez de moyens pour réparer la conduite sur laquelle nous sommes déjà intervenus au moins trois fois.»
L’élu indique qu’«une délégation de l’entreprise chinoise s’est rendue deux fois à l’APC pour rencontrer les citoyens, mais elle n’était pas accompagnée par les représentants de la DTP afin de trouver une issue à ce blocage».
Pour Mohand Saïd, «la population demande juste de tirer profit de cette activité qui s’est installée dans la localité. Pour le moment, nous n’avons enduré que les retombées négatives de cette carrière, sans aucun avantage».
Nordine Douici
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Posté Le : 06/08/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Nordine Douici
Source : elwatan.com du mercredi 5 août 2015