Béjaia - Beni Maouche

Béni Maouche (Béjaïa) - 19e ÉDITION DE LA FÊTE DE LA FIGUE SÈCHE: Baisse sensible de la production figuicole cette année



Béni Maouche (Béjaïa) - 19e ÉDITION DE LA FÊTE DE LA FIGUE SÈCHE: Baisse sensible de la production figuicole cette année


Pas moins de 136 exposants, issus d’une quarantaine de communes et représentant huit wilayas (Béjaïa, Sétif, Tizi Ouzou, Oum El-Bouaghi, Boumerdès, Khenchela, Biskra et Touggourt), ont pris part à la 19e édition de la Fête de la figue sèche, dont le coup d’envoi a été donné vendredi dans le chef-lieu de la daïra de Béni Maouche (wilaya de Béjaïa).

Organisée par l’Association des figuiculteurs de Béni Maouche, en collaboration avec l’association de la femme rurale de Béjaïa Afud, cette foire agricole permettra aux participants de commercialiser une gamme variée de leurs produits du terroir, mais aussi de montrer au grand public leur expérience et leur savoir-faire dans certains métiers de l’artisanat, tels que la bijouterie, la vannerie, les plantes médicinales, les huiles essentielles, le fromage de chèvre, le chocolat à base de figue sèche…

Cependant, le produit phare de cet événement commercial demeure la figue sèche qui porte le label de “Béni Maouche” depuis septembre 2016.

Bien que cette édition ait suscité un engouement notable auprès du public, eu égard au nombre de visiteurs enregistré, le président de l’Association des figuiculteurs de Béni Maouche, Youcef Meziane, relève “une baisse sensible” de la production cette année, en raison de la sécheresse (changement climatique) et des effets néfastes des incendies de forêt ayant affecté la Kabylie durant la saison estivale écoulée.

“Malheureusement, ces feux de forêt sont intervenus pendant une période cruciale pour la maturité de ce produit agricole”, a-t-il regretté.

Et d’ajouter: “Ces deux facteurs défavorables à la production agricole ont influé négativement sur le rendement sur le plan tant quantitatif que qualitatif.”

Sur sa lancée, l’orateur fait état d’une perte estimée à 40% par rapport aux capacités de production dont dispose la région de Béni Maouche. Selon lui, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Madr) devrait penser à “détacher la figuiculture de la filière arboricole dans laquelle elle est toujours confinée”.

“Elle doit être classée comme une filière à part entière afin de permettre son développement, notamment à l’exportation”, a-t-il martelé.

M. Meziane s’indigne, par ailleurs, que “depuis la labellisation de la figue sèche de Béni Maouche, en septembre 2016, les figuiculteurs de la région sont livrés à leur triste sort”. Il déplore, à ce titre, “l’absence de soutien des pouvoirs publics”.

À noter que seules trois variétés de cette figue, connues sous les noms vernaculaires de Taâmriwt, Averkane et Ajendjar, sont labellisées. Chacune de ces variétés compte deux qualités sur le marché national, dont le premier choix est commercialisé sous le label “Supra” et le deuxième choix porte le sceau d’“Extra”. Tandis que les deux autres qualités moins appréciées, appelées la “Standard” et la “Marchande” sont destinées à la transformation et à la consommation locale. On en fait de la confiture, du chocolat, de la pâte pour les gâteaux..., nous a expliqué M. Meziane.

Quant au prix de la figue sèche cette année, il oscille entre 1.000 et 1.800 DA/kg, selon la variété et la qualité, alors que la saison précédente il avait atteint les 2.000 DA. La baisse des prix, constatée au premier jour de cette foire commerciale, s’explique par le spectre de la mévente qui planait sur la récolte de l’année dernière, où les effets de la pandémie de coronavirus avaient sérieusement impacté le marché national de la figue sèche, a souligné notre interlocuteur.

Ce dernier rappellera enfin que son association, créée en 2015, compte aujourd’hui quelque 200 adhérents issus de 21 communes, dont le produit est labellisé depuis septembre 2016. Sur ces 21 municipalités concernées par cette procédure de labellisation, 11 relèvent de la wilaya de Béjaïa et 10 autres dépendent de celle de Sétif, telles que Bouandès, Béni Mouhli, Béni Ouartilane…



Photo: © Liberté

KAMAL OUHNIA


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