La superposition des symboles et constituants identitaires de nombreux monuments de la ville de Béjaïa est telle que les contradictions frappent toutes les données recueillies sur le sujet jusqu’ici.
Il est vrai également que les travaux effectués sur le propos ont trop souvent manqué de souffle ou de profondeur et ne se sont que très rarement donné l’objectif et les moyens de tirer un maximum de certitudes. Tout ou presque reste donc à explorer. Le jeune architecte Malek Aït Hamouda, qui est à Béjaïa depuis quelques mois pour une thèse sur le fort Gouraya, défend convaincu que le retranchement militaire, point de vigie stratégique, n’est pas espagnol comme il a été dit et soutenu jusqu’à présent. « Des preuves matérielles existent et attestent l’origine française de la construction », affirme M. Aït Hamouda. Sur un autre plan, et là le jeune architecte introduit un élément inédit dans le sujet, une série de constations convergent à accréditer la thèse selon laquelle Yemma Gouraya a bel et bien existé. « Ce serait une femme qui a participé activement à la résistance contre l’invasion espagnole au XVIe siècle », soutient-il. L’existence de ce qui paraît bien être un tombeau et une koubba sont des éléments évoqués pour soutenir la thèse. La légende touffue de Yemma Gouraya, rapportée par des versions diverses, allant de l’inspiré aux plus débridé, reste une grande énigme. L’existence d’un personnage réel, auteur de faits historiques plus ou moins précis, aurait théoriquement orienté l’imaginaire collectif vers des récits consensuels, comme c’est le cas pour les saints patrons d’autres régions du pays. Les ruptures nombreuses dans les chaînes de transmissions entre les époques et les générations peuvent peut-être expliquer, en partie seulement, la profusion des variantes qui continue à conférer à la sainte l’aura qu’est la sienne. L’architecte enthousiaste, promet de faire connaître les détails de ses « découvertes », lors d’une exposition programmée durant le mois de septembre prochain.
Posté Le : 13/08/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : M. S.
Source : www.elwatan.com